[Actu] FOSS, GAFAMs, bulldozers et caméras

[Gaël] Bienvenue dans cette nouvelle revue de l'actu numérique, aujourd'hui je suis accompagné de Benjamin et en duplex avec Aeris.

[Benjamin] Salut Gaël !

[Gaël] Et bah on va commencer par notre fil rouge depuis la semaine dernière avec quelques nouvelles de la BPCE. Aeris, est-ce que tu as des nouvelles de la BPCE ?

[Benjamin] Moi je suis sûr qu'il en a.

[Aeris] Et oui, il y a des nouvelles mais sans en être, ça n'a pas bougé.

[Aeris] Ils ont toujours leur merde sur leur site internet. Ils ont toujours leur merde et on ne sait toujours pas ce que c'est.

[Benjamin] Il n'y a pas de nouvelles, donc ils ont supprimé tous les codes JavaScript horribles qui enregistrent la position de la souris et qui l'envoient à un site qu'on ne sait pas où, c'est ça ?

[Aeris] Ah non c'est toujours en ligne, c'est toujours sur la page de login.

[Benjamin] Alors, on n'a pas de nouvelles, mais ils ont dit à quoi servait le code source.

[Aeris] Non plus, on ne sait toujours pas.

[Benjamin] Alors on n'a pas de nouvelles mais si tu désactives le code ça ne fonctionne plus, du coup on sait que ça sert à quelque chose.

[Aeris] Ah non, on peut désactiver. Moi j'ai tout désactivé, j'ai bloqué les sites en question et ça fonctionne toujours. Donc on ne sait toujours pas à quoi ça sert et on n'a aucune explication logique et rationnelle à ce truc.

[Benjamin] Donc dix jours après ta découverte, le code est toujours présent, il envoie toujours la position de ta souris, les clics à un site tiers.

[Benjamin] Si on l'enlève, le site fonctionne quand même, donc on est sûr que ce n'est pas du code fonctionnel pour accéder à la banque et fournir le service de la banque.

[Benjamin] Donc c'est bien un truc en plus, mais on ne sait pas à quoi ça sert.

[Benjamin] Donc on sait que ça a été confirmé que c'était un virus ou un... non.

[Aeris] En tout cas ça ressemble très fortement à des malwares mais on sait toujours pas exactement à quoi.

[Benjamin] ça ressemble à un malware, mais donc la position officielle.

[Aeris] C'est légitime.

[Benjamin] que c'est légitime. Voilà, et ben...

[Benjamin] bien content de l'apprendre. On refera un point toutes les semaines, peut-être qu'on finira par avoir des nouvelles.

[Gaël] Oui dès qu'on aura des nouvelles parce que...

[Gaël] Moi aussi j'ai demandé à des gens autour de moi de...

[Gaël] On fera un nouveau point.

[Benjamin] Et si on n'a pas de nouvelles, on fera un nouveau point aussi.

[Gaël] Ah oui, et toutes les semaines !

[Aeris] De toute façon, techniquement dans 30 jours, on aura des nouvelles. Si on n'a pas de nouvelles, il y aura encore une nouvelle violation RGPD de la part de la BPCE puisque j'ai demandé au DPO de la BPCE qu'est-ce que vous faites avec mes données. Et donc il a 30 jours pour me répondre. Donc on attend.

[Benjamin] Ok, et c'est là où on voit que tu es quand même super naïf, parce qu'ils t'ont pas répondu tout de suite.

[Benjamin] et toi tu penses qu'ils vont te répondre dans 30 jours.

[Aeris] Non, on finira encore devant la kill, ça, on rajoutera une douzième plainte.

[Benjamin] Oui, et tu penses que la CNIL te répondra ?

[Aeris] Dans trois mois en plus, on ira devant le Conseil d'État pour lui dire de répondre.

[Benjamin] Et tu penses que le Conseil d'État...

[Gaël] et vous pensez qu'on aura...

[Benjamin] Décisif, décisif, hein !

[Gaël] Donc la question c'est est-ce qu'il y aura assez d'épisodes de cette chronique pour pouvoir suivre le fil rouge.

[Benjamin] Est-ce que les podcasts existeront encore quand Aeris aura eu un retour du Conseil d'État, de la CNIL et de la BPCE ? Eh ben, mystère et boule de gomme.

[Gaël] En même temps on peut les construire et on peut les comprendre parce que c'est pas facile de tout construire pour le BPCE. Et en parlant de construction, passons à l'immobilier.

[Gaël] avec la deuxième news, les GAFAM et la Maison Blanche.

[Benjamin] J'ai mal au crâne avec tes transitions, c'est plus possible ! Il faut arrêter monsieur, il faut arrêter !

[Gaël] Gafam et Maisons Blanches, c'est toi qui m'a envoyé ça encore ce week-end

[Benjamin] Ben oui parce que moi je me souviens au début des années 2000 et même avant hein parce que Google c'était avant l'an 2000 et ben il y avait un mouvement qui venait de la Silicon Valley de toutes les startups

[Benjamin] Donc au début de l'ère internet, enfin en tout cas c'était vers le début, et toutes ces sociétés capitalistes...

[Benjamin] était là pour faire le bien, et d'ailleurs Google disait « don't be evil », donc ne soyez pas méchants, mauvais.

[Benjamin] Il y a même une page Wikipédia qui parle de ça, Don't Be Evil.

[Benjamin] et ben mine de rien c'était pas complètement faux.

[Benjamin] C'était même plutôt vrai, en tout cas ça a duré un petit moment.

[Benjamin] Et puis, comme on connaît tous l'allégorie de la grenouille dans la casserole d'eau chaude...

[Benjamin] ça a commencé à chauffer, à chauffer, donc je ne saurais pas dater quand est-ce qu'ils se sont mis à déconner à plein tube et à faire que de la merde.

[Benjamin] Mais il y a un mouvement d'ensemble où on sent bien que Don't Be Evil ils le disent plus et pour cause.

[Benjamin] Et là il y a une étape qui moi me semble quand même assez révélatrice et en tout cas très très lourde de symbole

[Benjamin] et le président des Etats-Unis Donald Trump a décidé de casser l'aile est de la Maison Blanche

[Benjamin] Alors de la rénover, ouais, sauf que la rénover...

[Aeris] Officiellement on rénovent.

[Benjamin] Ouais, alors moi je pensais qu'il allait passer un petit coup d'enduit et une couche de peinture, là il a tout attaqué au bulldozer.

[Gaël] En même temps il fait bien ce qu'il veut non ? C'est lui il habite là ? Toi dans ta maison tu fais ce que tu veux ?

[Aeris] Après il y avait aussi d'autres présidents qui avaient déjà transformé la maison blanche, mais là la manière dont ça a été fait et qui a financé les travaux, parce que du coup...

[Aeris] Il a envoyé les bulles d'Auxerre mais pour démarrer la construction plutôt que d'attendre du budget et de l'état.

[Aeris] qui était en plus en shutdown, du coup il a fait appel aux GAFAM et les GAFAM ont juste financé la démolition de la Maison Blanche et les travaux ont été faits vraiment en cachette.

[Aeris] Le peuple américain s'est réveillé avec une aile de la Maison Blanche qui avait disparu.

[Gaël] Tu veux dire que... Donc il y a le président des États-Unis qui a pris son bicophone...

[Gaël] et puis tous les géants des GAFAM de la Silicon Valley.

[Gaël] Il aura demandé de faire un virement directement sur le compte des prestataires de la société de Bulldozer pour attaquer la Maison Blanche.

[Benjamin] évidemment on portera pas de jugement sur la légalité de l'opération

[Benjamin] immobilières parce qu'on n'est pas qualifié pour.

[Benjamin] mais c'est quand même assez incroyable de passer de don't be evil à...

[Benjamin] péter le symbole de la démocratie américaine, la maison blanche, à coup de bulldozer, en payant de la main à la main quasiment le mec qui manipule le bulldozer.

[Benjamin] Euh... on se dit ben mince comment est-ce qu'on en est arrivé là ? En tout cas moi je me dis mince comment on en est arrivé là.

[Aeris] et en plus à la tête, enfin, demandé par un président aujourd'hui qui est clairement autoritaire et fasciste.

[Aeris] Donc tout le monde devrait questionner la santé mentale de Donald Trump. On en est là aujourd'hui.

[Aeris] Il était encore en train de gueuler hier qu'il avait gagné trois élections. Enfin, on lui rappellera qu'il est président depuis la deuxième fois quand même.

[Aeris] Il aurait même compté jusqu'à 3, c'est compliqué pour lui. Mais oui, non, c'est vraiment assez étonnant que les Gafams continuent à financer un président qui est complètement hors de...

[Benjamin] Ouais, c'est parce qu'il a pas reconnu sa défaite de 2020.

[Aeris] peut-être.

[Benjamin] Moi je pense qu'il s'est compté jusqu'à 3.

[Gaël] J'ai une position qui est de dire qu'en fait les Etats-Unis, on entend parler...

[Gaël] tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps.

[Gaël] Au bout d'un moment, ils font bien ce qu'ils veulent quoi, ils sont littéralement à l'autre bout du monde

[Gaël] Ah oui, est-ce que ça va avoir un impact sur nous ? Peut-être, peut-être pas. La Maison Blanche, ça fait pas si longtemps que c'était construit, finalement. Je pense que c'était...

[Gaël] peut-être le moment de la rénover, de donner un nouveau coup à l'histoire.

[Gaël] Franchement...

[Gaël] Je m'en fous. Je m'en fous de ce qu'ils font avec leur maison blanche à l'autre bout du monde.

[Benjamin] Moi je dis rien, je commente pas parce que je sais que t'es en train de préparer une transition. Non même pas !

[Gaël] Non même pas, j'ai pas encore préparé ma transi classe.

[Aeris] C'est vrai que pour le coup on peut parler sur le sujet justement qui était celui qu'on voulait aussi aborder. C'est qu'aujourd'hui les États-Unis débordent, enfin la politique intérieure et extérieure des États-Unis débarque chez nous.

[Benjamin] Non, non, t'es en train de lui voler sa transition !

[Gaël] Ah non, j'ai pas encore préparé ma transition, vas-y, vas-y, euh... J'ai pas encore...

[Aeris] Dans l'affaire, effectivement les États-Unis aujourd'hui font beaucoup d'ingérences à l'étranger via des taxes.

[Aeris] via des droits douaniers, des choses comme ça, et en particulier en Europe.

[Aeris] Il y a un vrai affrontement avec la Commission européenne sur le sujet des données et des services informatiques qui sont dirigés essentiellement par les GAFAM. Et que l'Europe est en train de baisser son froc en fait dès que Trump met une taxe douanière.

[Aeris] de mi-tour et on dit oui et amène à tous les États-Unis.

[Benjamin] J'allais dire, on est quand même bien défendu par Ursula von der Leyen.

[Gaël] Ouais parce que combat combat pour l'instant c'est un sens unique.

[Gaël] C'est pas encore une joute.

[Aeris] Ça peut arriver tout de suite en disant « bah non, tu me retires ça parce que sinon je te remets des droits de holler dessus » et l'europe s'aplatit à chaque fois.

[Gaël] Alors je crois que ça s'appelle un Landers.

[Gaël] qui est passé sur Nextcloud.

[Benjamin] On n'aurait pas déjà parlé de ça.

[Gaël] Ouais, et en fait juste après...

[Gaël] Je me souviens plus quel pays mais y a un...

[Aeris] C'est la Norvège, je crois. C'est la Norvège ou les Pays-Bas, quelque chose comme ça.

[Gaël] Ouais, je crois que c'est les Pays-Bas mais j'en suis pas certain.

[Gaël] Ils sont effectivement eux aussi passés sur Nextcloud, donc il y a quand même des tentatives par-ci par-là de...

[Gaël] Deux voix, quoi. C'est aussi ça.

[Aeris] La position européenne ne sera jamais applicable obligatoirement à toutes les entreprises. Donc chaque pays, chaque entreprise peut faire ce qu'elle a envie et contracter avec qui elle a envie. Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, les tarifs...

[Aeris] les tarifs américains et les services américains sont...

[Benjamin] Le site de Lacnyl est hébergé sur CloudFlare ?

[Aeris] Oui, le site de la CNIL est sur CloudFlare.

[Benjamin] Tu déconnes !

[Aeris] Non, non, non, et quand j'ai fait une plainte du coup, contre la CNIL...

[Aeris] Ils m'ont répondu qu'on n'avait pas d'alternative.

[Benjamin] Ah ouais, ça c'est quand même du foutage de gueule.

[Gaël] Je reviens quand même un tout petit peu en arrière.

[Gaël] C'est complètement faux, c'est...

[Gaël] c'est que une histoire de volonté.

[Gaël] Oui, c'est une volonté politique. Si tu veux légiférer et faire en sorte que toutes tes entreprises passent sur du...

[Gaël] logiciel de l'infrastructure européenne.

[Gaël] Je m'illite plus pour ça.

[Aeris] Pour le coup, ça serait compliqué au niveau législatif d'imposer à tout le monde de passer sur du 100% européen. Mais par contre, on a dans l'autre sens...

[Aeris] En particulier, je ne comprends pas que la Knin se saisisse pas du sujet là ou même la Commission européenne. On a les arrêts Schremm et on a d'autres arrêts comme ça qui disent que les États-Unis n'ont pas de législation compatible avec l'Europe.

[Aeris] En particulier avec ce qui se passe avec Trump depuis janvier. En théorie, les systèmes américains ne sont pas possibles d'utilisation en Europe. Et je ne comprends pas par exemple que Wanderlain ne va pas dire « désolé » mais on ne peut pas.

[Aeris] vos outils en fait. C'est même pas une question de volonté, c'est légalement parlant, on n'a pas le droit.

[Gaël] Oui parce que flame, parce qu'en fait effectivement si demain là on migre toutes nos infrastructures en France...

[Gaël] sur OVH et on se met tous sur Roubaix.

[Gaël] Donc effectivement avant il faudra sûrement...

[Gaël] d'argent public dans ces infrastructures.

[Gaël] Pareil il y a des sujets aussi sur notre fibre optique, les câbles sous-marins.

[Gaël] Parce qu'en fait ça reste de l'infrastructure, c'est là où il y a la donnée qui passe.

[Gaël] mais si t'es pas propriétaire de tes propres câbles et si t'en as pas assez...

[Gaël] et bah t'es pas certain de pouvoir faire passer à cette donnée et de...

[Gaël] d'avoir la maîtrise complète en fait sur toute la chaîne.

[Gaël] Euh... voilà bon après on pourra aller plus loin parce que tu restes toujours dépendant d'Nvidia qui va te fournir ses GPUs et cetera donc est-ce que tu dois faire réinter...

[Gaël] réinternaliser des usines en fait en France pour faire du CPU GPU.

[Gaël] Il faut qu'on voit où on...

[Gaël] Benjamin qui veut absolument me pousser son sujet sur la fibre optique et l'ADSL.

[Benjamin] Je suis obligé de lui envoyer des... de lui écrire des messages et de lui montrer des messages parce que... Tu n'étais pas en train de passer une transition là ? Non ! Ah mais je suis perdu moi, j'arrive pas à les détecter tes transi classes !

[Gaël] Ça m'intéressait foncièrement la souveraineté européenne, mais c'est pas grave, on va passer au prochain sujet parce que effectivement...

[Gaël] La souveraineté, en ce moment, on entend beaucoup parler autour de l'open source, puisque c'est un moyen de gouvernance partagée.

[Gaël] Mais est-ce que c'est vraiment open source ?

[Gaël] Et c'est ce que fait le site web isitreallyfoss.com

[Benjamin] Je pensais que tu voulais parler de fibre optique, moi !

[Gaël] Non mais ça m'intéresse, mais on le gardera pour une prochaine fois.

[Benjamin] Est-ce que c'est vraiment libre et open source point com

[Benjamin] qui référence une centaine de logiciels

[Benjamin] open source est libre ou soi-disant open source est libre.

[Benjamin] Pourquoi ? Parce qu'il y a pas mal de logiciels libres et open source qui en fait ne le sont pas vraiment, il y a ce qu'on appelle de l'open source washing.

[Benjamin] Parce que, être open source, c'est un argument marketing et commercial, et au même titre que...

[Benjamin] la publicité et toutes ces choses là et ben

[Benjamin] ça fait vendre ça fait vendre alors essentiellement du service ou des versions enterprise

[Benjamin] Tout un débat là-dessus, sachant que le …

[Benjamin] les business model du monde libre et open source sont un peu plus compliqués que…

[Benjamin] les modèles dits propriétaires.

[Benjamin] Et quand on voit, ah c'est open source, et bien on a tendance à se jeter tête baissée, et puis ben en fait patatras...

[Benjamin] y a plein de raisons qui font qu'un truc qui est affiché comme open source ne l'est pas forcément.

[Gaël] Et bah tu vois c'est marrant parce que dans un des premiers épisodes on avait parlé de Mattermost

[Gaël] et on nous avait posé des questions d'ailleurs sur le sujet, sur le Fédiverse.

[Benjamin] Oui, oui, n'oubliez pas que vous pouvez poser des questions en direct et sans intermédiaire sur le Fédiverse.

[Gaël] Et donc dans les 109 projets, il y a effectivement Mattermaost et en fait il y a à peu près les mêmes...

[Gaël] remarque que j'avais remonté en fait pendant cet épisode

[Gaël] Alors je vais pas vous lire ça ici.

[Benjamin] C'est quelle couleur ? Déjà parce qu'il y a en gros quand c'est vert c'est plutôt bon, quand c'est rouge c'est plutôt pas bon et...

[Benjamin] Quand c'est mi-figue, mi-raisin, c'est plutôt orange.

[Gaël] C'est à peu près ce qui est dit.

[Gaël] Voilà, c'est un bon site.

[Gaël] Je pense qu'il le faut...

[Gaël] Est-ce que c'est vraiment pour ça ?

[Aeris] Je pense que c'est très intéressant oui, parce qu'il y a beaucoup beaucoup d'open source rushing là-dessus.

[Aeris] et même sur des points qu'on ne pense pas.

[Aeris] Un des gros points d'écueil aujourd'hui, c'est typiquement la compilation des logiciels. Ils disent que c'est libre, ils mettent le source à disposition, mais dès que vous voulez essayer d'attaquer de recompiler ça, ça ne marche pas.

[Aeris] Il y avait une conférence d'ailleurs à Passage en scène il y a deux ou trois ans sur le sujet où il y avait eu des exemples comme ça, que ce soit Firefox, LibreOffice...

[Aeris] ou autres où essayer de remonter le système était juste impossible.

[Benjamin] Après il y a aussi un jeu...

[Benjamin] Moi honnêtement j'ai pas d'avis dessus mais par exemple Ardour qui est un logiciel de montage audio, une station audio numérique que j'apprécie énormément.

[Benjamin] qui est libre open source et gratuit.

[Benjamin] on peut télécharger le code source sur leur site mais si on veut le programme compilé donc que ce soit pour Linux, pour Windows ou pour MacOS, il faut payer.

[Benjamin] Et comme moi je l'aime bien, je l'ai payé et alors le prix, il est libre. Donc on choisit, je crois que le minimum c'est 1$ ou 1€, je sais plus. Donc on paye ce qu'on veut.

[Benjamin] pour avoir la compilation, sachant que derrière, il y a des gens qui ont fait le boulot, qui ont passé des heures et que...

[Benjamin] Moi ce modèle là ne me choque pas sachant en doute que... alors je pense que...

[Benjamin] Il doit être disponible quand même compilé sur Flathup pour Flatpak.

[Benjamin] Il doit aussi être disponible sur Ubuntu Studio, la distribution d'Ubuntu qui est dédiée...

[Benjamin] à tout ce qui est artistique.

[Benjamin] Donc je sais pas, est-ce qu'il y a Ardour dans la liste ? Je suis pas sûr.

[Benjamin] Ouais.

[Benjamin] avec un A, A R D O U R

[Gaël] Non, il n'y est pas.

[Aeris] Non, il y est pas.

[Benjamin] C'est dommage mais...

[Benjamin] Typiquement, s'il y était et qu'il était en orange, je trouverais ça un peu dur.

[Benjamin] Mais bon, c'est mon avis.

[Aeris] le binaire n'est pas proposé parce que juste on n'a pas les outils pour le recompiler. Et ça, ça, effectivement, ça serait beaucoup plus gênant dans ce sens-là. Et j'ai vu beaucoup de logiciels comme ça pour le coup.

[Benjamin] Après ça dépend pour qui, parce que moi j'avais bien essayé de le recompiler, un hard-dure comme ça pour voir.

[Benjamin] J'avais abandonné assez rapidement et puis j'ai dit allez hop.

[Benjamin] J'avais dû filer 12 dollars je crois, la première fois que j'achetais et...

[Benjamin] Et si on donne plus de 25, on a toutes les versions jusque la fin des temps, et si on donne moins, il faut repayer à chaque version majeure, donc je pense que je paye à chaque fois moins.

[Gaël] aller voir ce site parce que je pense que c'est une très très bonne initiative, je pense que ça a besoin d'un peu d'éléments en plus oui.

[Benjamin] Ouais, et on espère qu'il y aura bientôt Castopod, puisque à cette occasion j'ai fait une demande pour rajouter Castopod. Et on espère que Castopod sera vert en tout cas.

[Benjamin] si ce n'est pas le cas, on fera ce qu'il faut pour que ça le devienne.

[Gaël] Moi ça fait vraiment partie de mon métier, ses problèmes de licence, d'open source etc.

[Gaël] Je vais envoyer un petit message moi à...

[Gaël] Et...

[Gaël] Je me veux un peu dans le contrôle du temps parce que le temps file, et en parlant de contrôle...

[Gaël] du contrôle facial des chauffeurs Uber.

[Benjamin] Ben oui, on en a parlé avant.

[Benjamin] Oui oui, nous avons vu cette news.

[Benjamin] Et moi je me suis posé la question

[Benjamin] Mais est-ce que c'est bien conforme au RGPD cette affaire et il faudrait qu'on demande à Aeris ?

[Aeris] C'est compliqué. Globalement...

[Benjamin] Alors on va peut-être rappeler l'effet.

[Benjamin] Alors c'est plutôt UberEats, non ? Enfin c'est UberEats et c'est pas les seuls, je pense qu'en gros c'est toutes ces plateformes de livraison de livraison qui sont utilisées en général par des minorités.

[Gaël] C'est bien là !

[Gaël] personne qui a créé le compte.

[Gaël] Donc je pense qu'à la création on prend une photo pour créer le compte, et ensuite à l'utilisation régulièrement on reprend une photo pour savoir si c'est bien la même personne.

[Benjamin] Il faut rappeler que ces applications sont beaucoup utilisées par des personnes qui ne sont pas en capacité de travailler parce qu'elles n'ont pas de papier.

[Benjamin] et qu'ils louent des comptes de personnes qui elles ont le droit de travailler, et donc qu'ils louent leurs comptes.

[Benjamin] à des personnes en grande précarité.

[Benjamin] Donc pour pallier ce problème, les plateformes ont trouvé la parade et font des contrôles aléatoires d'identité.

[Benjamin] par photographie et donc par reconnaissance faciale.

[Gaël] C'est censé être, il disait apparemment dans un com... Communité Uber que c'est censé être à peu près...

[Gaël] une fois par semaine.

[Gaël] Là dans l'article, il parle de...

[Gaël] plusieurs fois par jour pour une seule personne.

[Gaël] Donc du coup, la personne, à chaque fois, est...

[Gaël] Elle doit s'arrêter de travailler.

[Gaël] aller voir la personne qui possède le compte, prendre la preuve en photo et puis retourner travailler.

[Benjamin] si c'est une personne qui utilise le compte d'un tiers, si c'est son propre compte, normalement elle prend sa photo et…

[Aeris] Si c'est trop croquant, y'a pas de problème.

[Benjamin] Et y'a pas de problème.

[Gaël] Moi ce que je trouve fou en plus, c'est que tous ces algorithmes de reconnaissance faciale...

[Gaël] souvent en fait ils sont entraînés sur des...

[Gaël] personnes blanches, etc. Donc du coup ça marche très très bien avec ces personnes là.

[Gaël] Pour le coup, effectivement, je...

[Gaël] Je pense qu'en plus c'est souvent des personnes issues de minorités.

[Gaël] Et donc du coup, je me demande même s'il n'y a pas...

[Gaël] beaucoup de faux positifs qui font que bah on demande plus de contrôle etc

[Benjamin] C'est ce que disait l'article surtout, c'est qu'au delà de la possibilité qu'il y ait des faux positifs, des faux négatifs, de toute façon il y en a forcément, c'est que bah il n'y a pas de possibilité de contester la décision et que le compte est fermé automatiquement.

[Benjamin] et c'est la double peine pour les personnes qui utilisent le compte d'un tiers, c'est que l'argent qu'elles avaient gagné, c'est le titulaire qui récupère.

[Benjamin] et donc ces personnes ne récupèrent pas.

[Benjamin] jamais leur argent en plus de plus pouvoir bosser.

[Gaël] Pour moi c'est en dehors des questions...

[Gaël] En fait c'est juste un moyen de précariser encore plus les gens, de les contrôler encore plus, de les soumettre encore plus parce que...

[Gaël] pas bêtes Hubert ils savent bien que ces pratiques vont continuer et que en fait

[Gaël] au lieu de faire reposer ça sur...

[Gaël] l'application, l'entreprise ou en tout cas la...

[Gaël] les lois, il faut reposer ça encore une fois sur les travailleurs.

[Benjamin] Et alors tu disais que les algorithmes ils étaient entraînés sur des data set majoritairement constitués de personnes blanches

[Benjamin] que ça pouvait engendrer plus d'erreurs.

[Benjamin] Mais même au-delà de ça, on se demande dans quelle mesure les données qui sont collectées pour la vérification ne sont pas utilisées à terme pour...

[Benjamin] comme des données d'entraînement. Alors il y a Microsoft qui fournit une solution qui a garantie ne pas le faire.

[Benjamin] mais pas les autres, donc on ne sait pas aujourd'hui ce que deviennent ces données.

[Aeris] Après en théorie...

[Aeris] C'est pas forcément du LLM ou en tout cas de l'IA au sens général qui est utilisé pour ce genre de choses. La détection de visage ne nécessite pas de base de données d'entraînement. On sait faire du même.

[Benjamin] Avec OpenCV.

[Aeris] avec Uber Eats pour que ce ne soit pas le cas.

[Aeris] Il n'y a aucune raison en tout cas que ce soit. Après, la vraie problématique, c'est que les personnes qui utilisent aujourd'hui ces applications-là ne devraient pas avoir de travail.

[Aeris] Et on peut le regretter pour le coup parce qu'effectivement des sans-papiers, comment on fait pour survivre en France ? Mais là c'est plutôt des défaillances de l'État en fait qu'on retrouve à devoir corriger par les entreprises derrière.

[Aeris] Aujourd'hui ces personnes-là ne devraient pas avoir accès à Uber Eats. C'est de l'exploitation d'Uber Eats qui ferme les yeux sur ces magouilles-là.

[Benjamin] Oui mais ça après tout ça c'est des considérations, j'ai envie de dire, politiques. Moi ce qui m'intéressait là-dessus c'est en termes de RGPD. Est-ce que...

[Benjamin] Est-ce que c'est proportionnel ? Est-ce qu'il y a besoin d'un consentement ? Est-ce que c'est un intérêt légitime ? Est-ce que c'est conforme au RGPD ?

[Benjamin] Est-ce que c'est conforme à la loi ?

[Aeris] Ouais, c'est compliqué, j'aurais plutôt tendance à dire que c'est plutôt non.

[Aeris] Ça se défendrait.

[Aeris] Effectivement, Uber est confronté à de la fraude sur les comptes. Donc ils ont un intérêt légitime à se défendre contre cette fraude. Le RGPD n'interdit rien par défaut.

[Benjamin] même une obligation légale ? Parce que les banques font des contrôles d'identité parce que c'est une obligation légale, donc est-ce qu'ils peuvent faire valoir l'Abe ?

[Aeris] doivent faire de la surveillance faciale pour dans le cadre de contrôle d'employabilité, on va dire. Donc, ce n'est pas indiqué dedans, donc ça ne peut pas être une obligation légale.

[Benjamin] Oui mais en tant qu'employeur, j'ai pas le droit de faire travailler en sans-papier.

[Aeris] Tu n'as pas le droit de faire un travail sans papier mais tu n'as pas d'obligation légale de mettre de la reconnaissance faciale pour faire un travail sans papier. L'obligation légale doit être strict.

[Aeris] Ce n'est pas indiqué que tu dois collecter cette donnée, tu ne dois pas collecter la donnée.

[Aeris] En tout cas, tu ne peux pas te baser sur la reconnaissance facile, sur l'obligation légale.

[Benjamin] Donc au mieux c'est de l'intérêt légitime.

[Aeris] Donc au mieux, c'est de l'intérêt légitime.

[Aeris] Et là après, la grande dans la question, est-ce que c'est nécessaire proportionner ?

[Aeris] moins intrusif de contrôler ça. Ça peut être aussi via des mesures techniques, on parle justement de ne pas envoyer les données à des tiers, etc.

[Aeris] Ils pourraient faire en sorte que ça soit légal mais je pense qu'ils ne le font pas.

[Gaël] Ouais... Bon je suis désolé mais...

[Gaël] C'est le dernier des problèmes en fait. Parce que là on parle de gens qui sont dans une situation vraiment...

[Gaël] de plus en plus précaires, en plus de ça...

[Gaël] Bon bah on commence avec les chauffeurs Uber.

[Gaël] elle s'améliore de plus en plus parce que en fait c'est un énorme laboratoire pour elle.

[Gaël] Donc ça veut dire que demain, peut-être que les dispositifs vont être déployés encore plus, à plus d'entreprises, à plus de secteurs.

[Gaël] C'est vraiment fou à quel point Black Mirror était très très nul en fait pour prévoir le futur.

[Benjamin] Alors on va plus vite que Black Mirror, néanmoins je te rappelle que ce podcast s'appelle RdGP et que si on a envie de parler de RGPD, et ben on parle de RGPD !

[Gaël] Oui, effectivement, c'est pour ça que je vous...

[Aeris] Et là effectivement, pour moi c'est un vrai problème sociétal en fait, que ces travailleurs sans papiers aujourd'hui sont dans des conditions indignes et l'État est défaillant totalement sur ce sujet-là. Ces personnes-là essayent de trouver, de subvenir à leurs besoins comme elles peuvent en France et ça passe par loyer des comptes.

[Aeris] qui sont de l'argent gratuitement en exploitant la pauvreté des gens. Le problème est vraiment plutôt sociétal. On devrait avoir ces personnes-là autorisées à travailler, avec les titres de séjour délivrés dans des conditions décentes. Aujourd'hui, on rappellera encore que les préfectures...

[Benjamin] message, chacun se fera son idée.

[Aeris] Les préfectures ont encore été condamnées par le tribunal administratif pour avoir refusé de donner des rendez-vous de délivrance de permis séjour.

[Aeris] Donc voilà, le problème est essentiellement là aujourd'hui.

[Gaël] On s'arrête là.

[Benjamin] On s'arrête là ? On s'arrête là ? Pour aujourd'hui tu veux dire ? C'est fini déjà ?

[Gaël] Ah bah c'est même fini depuis un certain temps ouais.

[Benjamin] La vache ! Mais moi je voulais parler de ma fibre optique !

[Gaël] Et je sens que je t'ai fait du mal avec le RGPD donc du coup je préfère qu'on reste bons amis.

[Benjamin] Non mais, alors ceci étant, si le RGPD est un outil qui permet de nettoyer un petit peu ces pratiques là, eh ben il faut pas s'en priver.

[Gaël] Oui, oui, mais très honnêtement, ils trouveront toujours une alternative et puis...

[Gaël] Moi je suis d'accord avec Aeris, c'est pas du tout un problème numérique, RGPD ou quoi que ce soit. C'est...

[Benjamin] Non mais le RGPD peut être une arme.

[Gaël] Je pense que là maintenant il...

[Gaël] Moi c'est plutôt...

[Gaël] mon sentiment à moi, il faut qu'on aille correctement faire les demandes qu'il faut à nos députés, à nos représentants politiques.

[Gaël] Allez votez, mais même en fait, c'est une étape hein, mais en fait dans la vie politique française...

[Gaël] Alors, Aeris, il va souvent devant le Conseil d'État et d'autres...

[Gaël] tribunaux je suppose, court

[Gaël] Déjà envoyer une lettre à son député ou aller le voir, ils ont souvent un petit bureau qui est ouvert de temps en temps, ou même sa mairie.

[Gaël] c'est déjà une bonne chose en fait.

[Aeris] Et envoyez l'email, ils ont le démail, tous les mails des députés sont accessibles sur le site de l'Assemblée nationale et vous pouvez contacter vos députés en disant « je ne suis pas d'accord avec ça » et essayer de faire changer la loi.

[Aeris] Merci à vous deux.

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[Benjamin] sur Mastodon et sur tout le fait divers.

[Benjamin] Merci à toutes et à tous.

[Benjamin] à tous et à la semaine prochaine !