[Générique] L’informatique doit être au service de chaque citoyen. Son développement doit s’opérer dans le cadre de la coopération internationale. Elle ne doit porter atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.
[Aeris] Et bienvenue dans RdGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée.
[Benjamin] Bonjour, je suis Benjamin Bellamy.
[Benjamin] Et aujourd'hui nous avons la chance, l'honneur d'accueillir ou plutôt d'être accueillis par Bookynette.
[Benjamin] Bookynette est présidente de l'April, administratrice chez Framasoft et chez Parinux.
[Benjamin] et elle nous parlera de tout plein de choses.
[Bookynette] Bonjour à tous les deux.
[Aeris] Bonjour.
[Aeris] Alors déjà on va commencer par la question simple, comment est-ce qu'on doit t'appeler ? Parce que du coup y a Bookynette, Magalie...
[Benjamin] Est-ce que tu vis sous pseudo ?
[Benjamin] Est-ce que tu es recherché par le FBI ?
[Bookynette] Alors non. Est-ce que tu es recherché par le FBI ? Je ne crois pas. Non, non, on m'appelle Booknet, mais c'est vrai que depuis que je suis présidente de l'April, souvent je suis obligée de signer Magalie Garnierot.
[Bookynette] pour faire un peu sérieux.
[Bookynette] prénom et un nom ça rassure alors qu'un pseudo les gens se disent hmm, il y a quelque chose à cacher.
[Benjamin] Alors, Bookynettete, c'est un lien avec les bouquins ?
[Bookynette] Exactement. Je suis libraire. Je suis libraire, donc book, et je mesure moins d'1 mètre 60, donc nette, puisqu'en français, nette, ça raccourcit, ça montre que c'est tout petit.
[Benjamin] donc c'est un petit bouquin
[Bookynette] Non, c'est un très long livre, mais de petite taille.
[Benjamin] D'ailleurs, tu nous reçois dans ta librairie, donc on nous sommes entourés de livres, merci à toi.
[Bookynette] Alors je vous reçois dans la réserve de la librairie. Et donc vous vous êtes entouré de magnifiques posters de femmes.
[Bookynette] Effectivement pas loin, il y a tous les livres.
[Benjamin] Je préfère laisser les gens croire qu'on est au milieu des livres que au fond de la réserve.
[Aeris] Du coup, tout ton parcours est vachement centré autour du logiciel libre. Comment est-ce que tu as pu arriver là ? Parce que partir de libraire et arriver à l'administratrice d'une association de logiciel libre, c'est quand même pas très courant.
[Bookynette] Alors on va remonter en 2007.
[Bookynette] En 2007, je rencontre Echappé, donc Emmanuel Charpentier, un geek.
[Bookynette] J'ai ouvert ma librairie depuis deux ans.
[Bookynette] et je peste parce que pour mes ordinateurs j'en ai deux. Il y en a un où il y a la suite office.
[Bookynette] Et l'autre où je ne l'ai pas acheté, parce qu'à cette époque-là, ça a coûté 300 euros d'avoir Word, Excel et Company.
[Bookynette] Et donc j'étais toujours obligée d'attendre que l'ordinateur principal soit disponible pour pouvoir faire mes documents sous ces logiciels-là. Et il me fait, mais tu sais...
[Bookynette] et des alternatives libres et gratuites, je vais te les installer sur ton ordinateur et tu pourras les utiliser et là je découvre LibreOffice.
[Benjamin] Donc en fait, soit tu es rentré dans le monde du libre, un peu comme beaucoup d'entre nous, par la gratuité.
[Bookynette] Exactement, la gratuité puis l'accessibilité. Je veux dire, du jour au lendemain, il est venu, il m'a installé quelque chose, je l'ai utilisé tout de suite et surtout...
[Bookynette] j'ai pu me l'approprier tout de suite.
[Bookynette] J'ai pu obtenir toutes les petites astuces dont j'avais besoin sans avoir à suivre des formations compliquées ou payantes.
[Benjamin] Tu veux dire que l'ergonomie, l'utilisabilité de ces logiciels...
[Benjamin] faisaient qu'ils étaient suffisamment abordables et accessibles pour que ça se fasse sans trop de douleur.
[Bookynette] Alors LibreOffice, moi je l'ai trouvé instinctif tout de suite, voire même beaucoup plus intéressant et logique que Word ou Excel.
[Bookynette] Dans Inkscape, il y a...
[Benjamin] Inkscape ça sert à...
[Bookynette] C'est du dessin vectoriel, c'est extraordinaire. Et dans InScape, il y a un petit tuto qui nous apprend les bases. Et après, quand on va sur Internet, on a plein d'autres tutos pour apprendre plein de choses. On n'est pas obligé de passer par des gens, des formateurs. On obtient vraiment...
[Bookynette] on va dire 50% du logiciel.
[Bookynette] mais on n'a pas besoin de plus quoi, donc...
[Benjamin] J'ai pas compris, 50% ?
[Bookynette] On a des formations sur à peu près 50% du logiciel.
[Benjamin] Et d'autres choses qui t'ont fait découvrir le monde merveilleux du logiciel libre ?
[Bookynette] Donc il y a plein de logiciels comme ça qui m'ont vraiment amené au libre et puis ensuite il y a eu l'April.
[Bookynette] Je suis rentrée à l'après-lund.
[Aeris] Là ça a été le grand saut du coup, l'après une association de protection et de défense du logiciel libre, qui est la référence un peu en France sur le sujet.
[Aeris] Et du coup dans ton quotidien aujourd'hui est-ce que tu es passé essentiellement ou exclusivement sur du libre ou est-ce que tu as encore un peu des morceaux de pas libre ?
[Bookynette] Alors dans mon métier, j'ai un morceau de palis, moi qui est mon logiciel de métier propre qui s'appelle Ubisoft.
[Bookynette] mais quand j'appelle les gars de LibriSoft et que je leur fais des remontées problématiques...
[Bookynette] ils en prennent compte, ils améliorent et à la version d'après souvent c'est mis en place. Donc c'est pas libre mais je me sens écoutée, contrairement à d'autres logiciels.
[Bookynette] Et puis c'est tout, tout le reste c'est libre.
[Aeris] Même la contracte a réussi à y passer.
[Bookynette] Et ben sous la coutage, alors c'est un logiciel qui n'est pas vraiment libre, enfin si il est libre, bref il y a Odoo et qui a une gestion communauté, la communauté fait un travail de malade donc merci à eux quoi.
[Benjamin] Odu pour les personnes qui ne connaitraient pas, c'est un logiciel...
[Benjamin] C'est un ERP en fait, c'est plus que de la compta.
[Bookynette] C'est un ERP extrêmement pointu.
[Benjamin] Il me semble, hein ?
[Bookynette] Et donc ça fait et les factures et les fiches de paye et la TVA et la compta, ça fait énormément de choses.
[Benjamin] Et au-dous on peut le télécharger ou on peut l'avoir en mode SAS.
[Aeris] Oui, les deux modes existent effectivement et c'est un logiciel qui est très utilisé aujourd'hui par la plupart des entreprises, enfin des grosses entreprises parce que ça fait vraiment l'intégralité de votre gestion courante.
[Aeris] et qui remplace des gros logiciels qui normalement coûtent vraiment très très cher. Alors bien sûr vous pouvez prendre des abonnements pour avoir la maintenance et aussi aider à contribuer aux logiciels, parce que c'est pas parce que c'est libre que...
[Aeris] Il n'y a pas des gens à venir financer derrière le développement et autres, mais du coup ça permet de remplacer la plupart des solutions privatrices.
[Benjamin] Et donc toi tu utilises Odu en mode SASS, c'est-à-dire qu'elle s'est hébergée chez eux.
[Bookynette] Non. Non, moi j'ai un geek à domicile donc tout est hébergé chez moi.
[Aeris] Oui, être riche.
[Benjamin] Ok, mais donc on sent que la gratuité, c'est une bonne porte d'entrée vers le monde du libre. Parce que libre en anglais, on dit free, qui pose un problème parce que ça a un double sens. Les anglo-saxons disent free as in free beer, ou free as in free speech.
[Benjamin] et les deux sont importants. En français on dit soit libre soit gratuit. Quand on parle de logiciels libres ça sous-entend qu'on a accès au code source et qu'on peut en faire pas ce qu'on veut mais pas mal de choses.
[Benjamin] en particulier le droit de le modifier, le droit d'accéder au code source, le droit de le redistribuer, etc. Mais dans la pratique, c'est assez rare que quelqu'un se tourne vers le logiciel libre, parce qu'il est libre en général, c'est parce qu'il est gratuit.
[Bookynette] Moi je suis pas informaticienne donc au départ le côté libre ça me parlait pas donc j'y rentre parce que c'est gratuit, j'y reste parce que c'est libre.
[Bookynette] J'y reste parce que quand j'ai un logiciel sur mon ordinateur et qu'il ne fait pas ce que je veux, j'ai quelqu'un sous la main qui peut l'améliorer et l'adapter. J'y reste parce que je sais qu'ils ne vont pas aller récupérer mes données, ou alors extrêmement rarement. J'y reste parce que je sais qu'il peut être audité par n'importe quelle personne compétente et que s'il y a des soucis, des failles, ça sera réparé. J'y reste parce que ce n'est pas des politiques de rentabilité. Donc voilà, j'y suis rentrée parce que c'était gratuit et qu'à l'époque j'étais une pauvre petite libraire et j'y suis restée et même maintenant je le promets.
[Bookynette] grâce à toutes les idées qui sont derrière le Libre.
[Benjamin] Alors tu le promues justement, tu le promues de quelle manière aujourd'hui, quel est ton engagement, quels sont tes engagements au sein de la communauté des logiciels libres ?
[Bookynette] Tu as deux heures devant toi ?
[Benjamin] On va essayer de faire trois quarts d'heure.
[Bookynette] Je le promets comment ? Déjà j'ai adhéré à l'April justement pour pouvoir en faire la promotion et en parler autour de moi puisque l'April c'était l'association qui
[Bookynette] pour faire des choses, on a fait beaucoup de sensibilisation, j'ai participé à...
[Bookynette] On va parler des stands, puisque c'est ce que je fais le plus souvent en mode sensibilisation. On va parler de la Da Lovelace Day où on essaie de mettre les femmes dans le libre le plus souvent. On fait des conférences dans pas mal d'événements. La promotion c'est...
[Benjamin] dans l'événementiel, dans les cycles de conférences.
[Bookynette] Si le mot événementiel était celui que tu voulais, oui, je fais beaucoup d'événementiel, mais on fait aussi beaucoup de flyers qui sont distribués un peu partout.
[Aeris] Et du coup avec autant de casquettes...
[Benjamin] Parce que si on résume aujourd'hui tu es officiellement impliqué dans l'April, Framasoft et Parinux.
[Benjamin] J'en ai oublié ?
[Benjamin] est-ce que j'ai oublié ?
[Bookynette] T'as oublié En vente libre. En vente libre, c'est plus une plateforme mise à disposition des associations qui permet de vendre leurs goodies et de récupérer des dons. Ça permet de mutuer les...
[Benjamin] de financer ce qui est gratuit en fait.
[Benjamin] Le logiciel libre.
[Bookynette] Oui alors quand une association paye ses goodies, c'est pas totalement gratuit pour elle, donc c'est bien qu'elle puisse les rentabiliser, mais ça fait de la publicité.
[Aeris] Et ça gère tout le stock en fait, tout le stock, l'envoi, etc. qui sont souvent des choses qui sont lourdes à gérer, donc pour les petites associations qui n'ont pas forcément le budget et la capacité de gérer ça.
[Aeris] Vous pouvez déléguer ça en vente libre. Vous pouvez envoyer juste les goodies, les stickers, les mugs, les t-shirts, ce que vous voulez. Et eux s'occupent de faire le packaging, l'envoi et la répartition et de gérer, récupérer les fonds, etc.
[Bookynette] surtout que ça permet de mutualiser les frais bancaires, c'est à dire qu'il n'y a plus qu'une association qui paye les frais bancaires.
[Bookynette] et pas les associations qui récupèrent des dons ou qui vendent des...
[Bookynette] qui vendent des goodies et là c'est vite intéressant.
[Benjamin] D'accord, une adresse internet. On mettra tout dans les show notes mais...
[Bookynette] enventelibre.org
[Benjamin] Donc on est en train de parler de l'april. Donc l'april, tu peux nous rappeler un peu c'est quoi déjà, c'est quoi sa forme juridique.
[Bookynette] Alors c'est une association loi 1901, elle existe depuis 1996, c'est à dire qu'en 2024 on va fêter les 28 ans.
[Aeris] Ça commence à dater, ouais.
[Bookynette] On a la chance à l'April, on existe depuis longtemps, on a des salariés, on a quatre salariés qui sont extraordinaires et que je salue.
[Bookynette] limite que je caline même à distance parce que je les adore.
[Bookynette] On a un conseil d'administration qui est actuellement composé de plusieurs personnes formidables.
[Bookynette] et je vais pas tous les citer parce que je vais les oublier mais en tout cas ce que je peux vous dire c'est qu'il y a quasiment tant de femmes que d'hommes.
[Bookynette] Si j'en vaux deux, ça fait à l'équilibre.
[Bookynette] Voilà, on fait de la promotion, donc la promotion, ça va être l'Expo Libre, par exemple. Ça va être l'émission de radio tous les mardis, après-midi de 15h à 17h, qui nous prend beaucoup de temps, mais qui est passionnante et que je vous conseille d'écouter, surtout qu'elle existe un peu comme vous en podcast, qu'on peut écouter plus tard.
[Aeris] Il se trouve qu'on va passer dedans en plus donc voilà.
[Benjamin] Donc l'émission s'appelle...
[Benjamin] Libre à vous !
[Bookynette] qui fait ça toutes les semaines, elle aussi, elle est patente.
[Bookynette] Donc je vous parlais de promotion, de stands, on va aussi sur des stands comme le Capitole du Libre, comme les Journées du logiciel libre. Alors le Capitole du Libre c'est à Toulouse, le Journée du logiciel libre c'est à Lyon, ou Open Source Experience à Paris.
[Benjamin] Mais l'objectif commun à la participation à ces événements, ces émissions de radio, ces podcasts, c'est quoi derrière ?
[Benjamin] C'est d'essayer de convaincre, c'est du prosélytisme.
[Bookynette] Alors, c'est du plaidoyer ?
[Benjamin] Oui ?
[Bookynette] J'aime bien le mot plaidoyer.
[Aeris] Advocatie en anglais quand on dit...
[Bookynette] Voilà exactement, le suivi reprendre, donc pas l'obviing en gros. Oui, c'est de défendre le bien de tout le monde, et pas forcément le bien d'entreprise, c'est vraiment le bien de tout le monde.
[Benjamin] de défendre ou d'essayer de convaincre les gens que c'est important.
[Benjamin] D'accord, est-ce que tu peux développer ? Parce que défendre, ça veut dire quoi ? Il y a des... Vous menez des actions politiques, du lobbying, comment ça se passe ?
[Bookynette] Donc là je te parle de sensibilisation mais si tu veux que je te parle de défense, je te parle de défense de l'autre côté !
[Benjamin] Mais ça me ferait bien que tu me parles de tout !
[Bookynette] La défense en fait, on va être en contact avec pas mal de gens qui font des projets de loi. Ça peut être des sénateurs, ça peut être des députés, ça peut être limite des personnes du gouvernement, ça peut aussi être des gens qui...
[Bookynette] qui sont élues à trouver administrativement, genre des maires, des conseillers généraux, des conseillers régionaux, pour éviter qu'il fasse passer des lois ou des règles qui vont à l'encontre des utilisateurs de logiciels libres ou des développeurs de logiciels libres, des éditeurs de logiciels libres.
[Bookynette] Je ne vais pas rentrer dans le détail tout de suite parce que je pense que ça va être une question d'après. Mais voilà, on reste extrêmement vigilants à ce que rien ne passe qui puisse aller à l'encontre de notre communauté.
[Benjamin] C'est ton épisode, tu parles de ce que tu veux dans l'ordre qui te convient le mieux.
[Bookynette] Bon bah dans ces cas là je vais citer un des...
[Bookynette] C'était le contrôle parental.
[Bookynette] Je pense que vous avez suivi comme moi. Donc un projet...
[Benjamin] Alors pas forcément, le contrôle parental, c'est quoi l'enjeu, c'est quoi le contexte ?
[Bookynette] Alors l'enjeu c'était, mon dieu il faut protéger nos enfants là où ils pourraient aller avec les ordinateurs et du coup on va obliger les systèmes d'exploitation à mettre un petit...
[Bookynette] logiciels, je ne sais pas comment on appelle ça, qui les empêcheraient d'aller ailleurs sur internet, d'aller n'importe où et donc c'est des parents qui contrôleront l'utilisation de l'ordinateur.
[Benjamin] Alors, me trucite pas tout de suite, moi des enfants, il se trouve que j'en ai, du contrôle parental j'en ai mis.
[Benjamin] Alors moi je m'en sers essentiellement pour éviter que mes enfants passent les nuits sur le téléphone et puis mesurer le temps d'écran.
[Benjamin] et puis leur empêcher d'installer des applications que je trouve néfastes comme on ne va pas les nommer mais des trucs chinois en six lettres
[Benjamin] Et pour le coup, moi quand j'entends, on va mettre du contrôle parental partout, parce que je vois bien autour de moi que mes enfants sont quelque part privilégiés, parce que je fais très attention à leur utilisation d'internet et de tout ça. Je vois bien que ce n'est pas le cas partout et je vois bien les dérives que ça peut mener. Et donc je me dis moi, j'ai une culture geek qui est quand même assez ancrée. Ce n'est pas le cas de tout le monde.
[Benjamin] Et donc le fait que ça devienne systématique, je me dis c'est plutôt une bonne chose.
[Aeris] Le problème c'est surtout que la loi obligait à avoir un contrôle parental installé dans tous les ordinateurs qui étaient vendus dès la sortie d'usine en gros et du coup il y allait avoir que des ordinateurs avec du windows dedans ou du Apple dedans parce que dès qu'on allait avoir un ordinateur sans OS déjà bah comment on fait ils étaient pas capables de répondre à la question quoi
[Benjamin] Alors, reprenons là parce que moi quand j'entends contrôle parental je pense à téléphone mobile. Donc en fait la loi ne s'appliquait pas que au téléphone mobile.
[Bookynette] Alors même si ça s'appliquait que au téléphone mobile, on aurait été obligé d'intervenir, non, ça s'appliquait au téléphone, aux ordinateurs et aux tablettes.
[Bookynette] En fait, on n'est pas contre le contrôle parental, t'inquiète pas. C'est juste que se obliger, ce dispositif à être sur les appareils faisait qu'on ne pouvait plus acheter d'appareils sans système d'exploitation. Donc nous, les geeks.
[Bookynette] qui avons l'habitude d'acheter nos ordinateurs sans rien pour installer des Ubuntu, des Debian, des Archlinux, des Magia et à côté, ça allait devenir interdit.
[Bookynette] Est-ce que là tu vois le problème ? On n'aurait pu plus avoir des ordinateurs sans Windows ou sans Apple.
[Aeris] Et du coup ça veut dire le payer aussi surtout. Parce que ça les gens ne le voient pas mais quand vous achetez un ordinateur avec un Windows dedans vous le payez et souvent c'est quand même bien cher dans le prix. On parle plutôt de quelques centaines d'euros plutôt que quelques euros.
[Benjamin] Alors oui, sauf que la plupart des gens qui achètent un téléphone ou un ordinateur vont devoir mettre un système d'exploitation et souvent il est payant. Enfin de toute façon, même s'il est gratuit, quelqu'un le paye au final. Donc je pense que c'est pas le moment de se battre sur... Est-ce qu'il faut se battre sur le libre parce que c'est gratuit ou est-ce qu'il faut se battre sur le libre parce que c'est libre ? Mais...
[Benjamin] l'enjeu donc déjà vous parlez à l'imparfait donc je devine que la loi n'a pas abouti
[Bookynette] Exactement.
[Benjamin] grâce à l'April.
[Bookynette] Alors je pense qu'il y a d'autres associations qui sont intervenues, mais à l'après-l' avec notre salarié Etienne Gonu, on a contacté énormément de députés, énormément de sénateurs, on leur a proposé des amendements qu'on a vu arriver et qu'on a vu discuter dans les chambres parlementaires, et effectivement la loi n'est pas passée telle quelle.
[Benjamin] Alors pas telle quelle, c'est à dire qu'est-ce que vous avez gagné ?
[Bookynette] On a gagné le droit de récupérer le...
[Bookynette] le fait d'acheter des ordinateurs nus
[Bookynette] on a gagné le droit de pouvoir désactiver ce petit dispositif de contrôle parental puisque...
[Bookynette] Il y a des gens qui achètent des ordinateurs et qui n'ont pas d'enfant, donc ça ne sert à rien d'avoir ce dispositif dessus. Donc on a vraiment empêché le projet de loi de passer tel qu'il était et donc qui nous empêchait de...
[Bookynette] de faire ce qu'on voulait faire habituellement. Parce que le contrôle portal, c'était sur tous les ordinateurs, tous les...
[Bookynette] genre du fun
[Aeris] Tout ce qui pouvait se connecter à Internet en gros quoi.
[Bookynette] Voilà exactement, c'était partout quoi. Donc s'il y a des enfants, je comprends, s'il n'y a pas d'enfants, c'est un truc qui est rajouté au démarrage.
[Bookynette] qui a l'ordi aussi le démarrage.
[Benjamin] D'accord, on peut aussi noter que ça arrive, c'est pas de la science-fiction, les outils de contrôle parentaux sont parfois utilisés par des amants et conduits qui installent ça sur...
[Aeris] Non mais ça peut avoir des usages très détournés.
[Bookynette] Je vous crois sur parole.
[Aeris] Mais après sur ces législations en fait, il faut faire attention parce qu'effectivement on a remporté la bataille côté logiciels libres sur les contrôles parentaux mais ça arrive par plein de portes aujourd'hui où les législateurs veulent imposer des logiciels dans tous les objets numériques du quotidien.
[Aeris] Il y a une loi en particulier aujourd'hui qui est en train d'être négociée au niveau de l'Europe qui s'appelle Chat Control. Ils voulaient faire un peu la même chose mais au niveau des applications de messagerie. C'est à dire que toute application de messagerie devrait avoir un espèce de mode de service de renseignement polis pour avoir le droit à avoir accès à toutes les données dedans.
[Benjamin] Et là-dessus à l'april vous êtes monté au créneau ?
[Aeris] Le texte n'est pas sorti donc du coup c'est compliqué mais il y a beaucoup de négociations sur le sujet mais de manière générale le libre est attaqué beaucoup de ce côté là parce que les législateurs aimeraient bien reprendre le contrôle eux de leur informatique, enfin de notre informatique pour le coup et essaye de faire passer des textes qui imposent des modifications dans les logiciels et ça va frontalement en contradiction avec le logiciel libre avoir le choix quand on achète un ordinateur d'avoir ou non un OS et lequel on met dessus parce que si vous allez voir Adarti en demandant un Archlinux, un Wamaïe, Géia, je pense qu'ils vont bugger.
[Aeris] Et voilà, aujourd'hui il y a beaucoup de législations sur le sujet.
[Benjamin] D'ailleurs, ce n'était pas un des tout premiers combats de l'April, la vente liée des ordinateurs et des systèmes d'exploitation ?
[Bookynette] C'était un des premiers combats effectivement, mais c'est un combat qui...
[Bookynette] plus ou moins gagné au point de vue législation mais qui n'est pas du tout appliqué quand vous allez acheter un an.
[Benjamin] Donc vous avez perdu ?
[Bookynette] Au point de vue de la loi, on a gagné.
[Bookynette] les prix des différents matériaux d'un ordinateur sont censés être affichés.
[Benjamin] D'accord, c'est à dire que quand je vais acheter un ordinateur dans une grande surface, normalement...
[Benjamin] Sur le prix total, je devrais avoir le montant qui est reversé à l'éditeur du système d'exploitation, que ce soit...
[Benjamin] Microsoft ou Apple.
[Bookynette] Oui, tu devrais aussi avoir un. C'est la loi. C'est une partie de la loi, oui. Ça doit être affiché, mais va dans n'importe quel magasin.
[Benjamin] D'accord. Je ne l'ai jamais vu.
[Bookynette] Il y a une association qui s'appelle Interopérabilité qui va vérifier certains...
[Benjamin] Et est-ce que la loi oblige le commerçant à me... à déduire ce prix que du coup je ne connais pas, si j'en veux pas ?
[Bookynette] Alors tu peux tenter un procès ?
[Benjamin] D'accord mais non mais alors avant de tenter un procès est-ce que dans la théorie la loi lui impose de me le vendre sans système d'exploitation si j'en veux pas ?
[Bookynette] Je ne crois pas que ce soit écrit aussi précisément dans la loi.
[Benjamin] ces sujets à interprétation.
[Aeris] C'était même tout le sujet de la vente liée, que l'après portait le message que le couplage des deux était illégal puisque du coup on vendait un logiciel avec un matériel alors que les deux étaient dissociables. Effectivement ça n'a jamais été acté dans la loi que la chose était vraiment illégale. En théorie ça l'est via le code de la consommation générale. Mais effectivement à les battre là dessus, les vendeurs vont vous dire que les deux sont liés et qu'on ne peut pas les séparer.
[Aeris] Alors que bah, nous en tant qu'informaticiens ou autre, on sait très bien que c'est totalement possible. Mais du coup, c'est des batailles juridiques très longues pour réussir à faire entendre raison aux fournisseurs en face.
[Benjamin] Et à titre individuel, c'est perdu d'avance.
[Bookynette] On ne peut pas les vérifier tous les reprendeurs d'informatique, c'est juste impossible.
[Benjamin] Il n'y a pas à tous les vérifier si on sait qu'il n'y en a pas un seul qui fait les choses proprement.
[Benjamin] Il suffit d'en prendre un.
[Aeris] Il y en a quelques uns qui font les choses bien pour le citer LDLC par exemple, qui vend du matériel, vous pouvez le choisir sans OS. Après effectivement c'est une gamme réduite, c'est à dire que c'est des ordinateurs qui sont faits spécialement par LDLC, qui restent de la bonne qualité, c'est totalement utilisable, moi j'en ai un, ça a duré 10 ans sans aucun problème. Mais effectivement il y a très très peu.
[Benjamin] Il y a framework aussi je crois.
[Aeris] ou framework aussi qui lance, mais là par contre c'est un peu hors de prix. framework est très cher, LDLC vous avez vraiment du matériel d'entrée de gamme à haut de gamme et vous avez du matériel sans OS et du coup les prix sont à peu près 300 euros moins chers que les équivalents avec du Microsoft dedans.
[Benjamin] D'accord mais encore une fois je pense qu'on va pas s'entendre là dessus le libre c'est pas une question de prix on se bat pas pour le libre pour gagner 100 balles sur un ordinateur le combat est bien plus important
[Aeris] Non non mais c'est aussi une question de prix. C'est aussi une question de prix parce que... Ouais de liberté et de prix, c'est que les 300€ là, bah vous pourrez aller les donner à Archlinux par exemple plutôt que de les mettre à Microsoft. Aujourd'hui bah vous payez un logiciel que vous n'utilisez pas. Donc du coup c'est pas du tout une question de prix en soi, mais c'est juste que vous payez quelque chose que vous allez supprimer juste derrière. Donc intérêt zéro.
[Bookynette] Et puis j'ai l'impression en plus que les fabricants préfèrent nous faire des remises sur le matériel pour qu'on accepte...
[Bookynette] de posséder ce système d'exploitation qu'on...
[Bookynette] des prix intéressants sur ces systèmes d'exploitation. Donc c'est plus intéressant de le aller, prends le quand même, je te fais une remise plutôt que de ne pas l'installer.
[Benjamin] Alors je pense que tu fais allusion à une anecdote que je t'ai partagé où j'ai acheté à titre professionnel un ordinateur qui était fourni avec Microsoft Windows dont je n'ai absolument pas besoin.
[Benjamin] et donc on s'est mis d'accord sur un tarif et à la fin j'ai dit aux revendeurs bah écoutez super il ya juste un truc c'est qu'il faut que vous me retirez Windows parce que j'en ai pas besoin
[Benjamin] et il a dit je vais vous refaire une petite remise supplémentaire
[Benjamin] Mais il y sera quand même, parce que retirer des gens en termes logistiques, il faut retirer un autocollant, il faut retirer... Je pense que c'est... Ils savent pas le faire, ils savent pas le gérer.
[Aeris] Et ils veulent pas le prendre le temps en plus.
[Bookynette] Et puis ils veulent pas...
[Benjamin] Et puis ils veulent pas ce...
[Benjamin] Ce que tu laisses entendre c'est qu'ils veulent pas non plus se mettre à dos Microsoft.
[Benjamin] en disant
[Benjamin] officiellement, les gens peuvent choisir.
[Bookynette] Et puis on a un des administrateurs de l'April justement à l'époque de la Vendée qui avait essayé de se faire faire rembourser une...
[Bookynette] une licence Windows et qui n'a jamais réussi. C'était procès sur procès sur procès. Laurent, si tu nous écoutes, bisous !
[Bookynette] Et finalement il a perdu.
[Bookynette] Parce que les constructeurs, pour eux, ce n'est pas intéressant de...
[Benjamin] Il a perdu parce que on lui a donné tort ou parce qu'il a abandonné ?
[Benjamin] Parce que c'est pas pareil hein !
[Aeris] Sinon, fallait faire cassation et cge, mais effectivement, ça devient un peu très cher et très long.
[Benjamin] D'accord, mais donc si je comprends bien aujourd'hui ce combat contre la vente liée d'un point de vue législatif, juridique...
[Benjamin] c'est bon
[Benjamin] sauf que dans la pratique tout le monde s'en fout.
[Aeris] Ça me rappelle quelque chose !
[Bookynette] Je me rappelle quelque chose. Oui, c'est notre vie. C'est pas toi l'invité. On a fait ce qu'on pouvait faire.
[Benjamin] Et donc aujourd'hui, les combats de l'April sont plus tournés vers...
[Bookynette] Alors, on a un combat qui existe depuis des années, qui est par récent, qui est contre Microsoft.
[Bookynette] Au départ on appelait ça... Je dirais pas que c'est mon ennemi numéro un, mais en tout cas c'est une des grosses entreprises qui en veut le plus aux libres et aux libertés numériques.
[Benjamin] Pourtant c'est un des plus gros contributeurs du libre, Microsoft.
[Aeris] Ils ont même dit qu'ils aimaient Linux.
[Bookynette] Ah ben oui, j'aime bien !
[Benjamin] Oui tout à fait, il y a Linux dans Windows 11, GitHub qui est quand même la plateforme de...
[Benjamin] Open Source la plus utilisée au monde, ça a été racheté par Microsoft.
[Benjamin] Comment est-ce que tu peux dire que Microsoft n'aime pas le logiciel libre ?
[Bookynette] sauf que le logiciel libre ça s'achète pas, donc on reste concurrent.
[Bookynette] Et pour moi, les seuls bouts de code que Microsoft font pour le libre, c'est souvent pour que leurs appareils et leur logiciel soient...
[Bookynette] compatible avec le libre. Ils ne font pas du libre, ils permettent une compatibilité entre le libre et eux.
[Benjamin] D'accord mais alors quand tu dis qu'aujourd'hui vous avez un focus assez...
[Benjamin] violent contre Microsoft, concrètement c'est sur quel sujet ?
[Bookynette] Microsoft envahit l'espace public et l'espace administratif.
[Bookynette] On se bat parce que depuis 2009 il y avait un contrat qu'on appelle le contrat open-bord Microsoft la défense
[Bookynette] ou Microsoft ministère des armées, où tous les logiciels utilisés par ce ministère sont ceux de Microsoft. En mode open bar, c'est à dire consommer tout ce que vous voulez, on vous fait une facture à la fin.
[Benjamin] D'accord, donc en fait ce que tu dis c'est que...
[Benjamin] Quand tu parles de public, on parle de ministère.
[Bookynette] Oui, on parle souvent de ministère et ils payent pour ça.
[Benjamin] D'accord, et donc il y a des contrats cadres qui font que ces entités, ces ministères peuvent utiliser Microsoft comme ils veulent.
[Benjamin] Ils peuvent installer Word comme ils veulent et à la fin de l'année ils reçoivent la douloureuse.
[Benjamin] et la douloureuse qui la paye ?
[Benjamin] D'accord ?
[Bookynette] Évidemment c'est toujours nous qui payons à la fin alors qu'il y a des alternatives libres qui seraient beaucoup plus intéressantes.
[Bookynette] et surtout beaucoup moins intrusives, moins espionnées, puis qui seraient tenues par des entreprises françaises.
[Bookynette] Donc à un moment donné, ça suffit d'enrichir les entreprises américaines. Surtout qu'avec Microsoft, c'est même pas Microsoft France qui touchait les sous, c'était Microsoft Irlande. Donc on s'est vraiment battu contre cette open bar.
[Bookynette] Et dernièrement, cette open bar a été...
[Bookynette] a été annihilé quoi, ça s'est arrêté et maintenant il passe par Lugap.
[Bookynette] pour tout ce qui est ministère ou par Solidatech pour tout ce qui est association. Donc c'est pas mieux.
[Benjamin] c'est à dire qu'ils ont remplacé un contrat par un autre.
[Bookynette] Exactement. C'est pas mieux, mais au moins c'est plus en direct par Microsoft.
[Aeris] En gros, ils ont rajouté un intermédiaire, c'est qu'avant il y avait le contrat Openbar qui était directement un contrat négocié entre Microsoft et le ministère de la Défense en particulier, et maintenant du coup il y a Lugap qui est un organisme qui gère en fait les appels d'offres.
[Aeris] et en fait ils ont négocié un contrat cadre et ils ont même plus besoin d'appels d'offres en gros. On a besoin de logiciels, ils passent par Lugap, Lugap dit bah nous on a un partenariat avec Microsoft, on vous envoie le logiciel, on a déjà négocié les appels d'offres et les tarifs et du coup on vous l'envoie directement. Donc c'est juste un intermédiaire mais ça revient globalement au même...
[Benjamin] D'accord ?
[Bookynette] Ce qui me tue avec Lugap et Solidatech, puisque c'est à peu près la même chose, c'est qu'ils proposent du Microsoft alors qu'ils proposent aussi du logiciel libre.
[Bookynette] Et donc en fait, le logiciel, ils ont l'excuse de nous regarder, on fait les deux, mais dans les faits, ils ne mettent que du Microsoft.
[Benjamin] D'accord, mais quand tu dis donc on utilise massivement...
[Benjamin] du logiciel privatif de Microsoft.
[Benjamin] si je veux être un peu pragmatique Microsoft c'est quand même pratique parce qu'il propose de tout est-ce que je pourrais avoir la même chose si je suis utilisé du logiciel libre ?
[Benjamin] Oui mais toi t'es un libraire si je suis un ministère, est-ce que c'est raisonnable de penser qu'un ministère peut passer sur du logiciel libre ?
[Bookynette] Il y a des études qui ont été faites par des experts.
[Bookynette] sur ce contrat Open Bar.
[Bookynette] Il y a même des experts militaires qui ont fait remarquer du danger de ne faire que du Microsoft, d'être totalement enfermés dans du Microsoft, et malheureusement ça n'a pas été tenu compte lors de la décision finale.
[Benjamin] Mais les dangers c'est quoi ? Y'a de la télémétrie, y'a des choses qu'on maîtrise pas ?
[Aeris] C'est aussi des problèmes de souveraineté en fait. L'exemple qu'ils donnaient c'est on a un sous-marin nucléaire, lanceur d'engin, on va falloir équiper, mettre un OS dedans, qui sait qui va répondre à l'appel d'offre Microsoft ?
[Aeris] Euh... bah du coup avoir ça dans un sous-marin, bon ils ont des mesures de protection forcément puisqu'on est sur des systèmes très critiques etc. donc il y a des accords très privilégiés avec la défense etc. Mais du coup le jour où Microsoft dit j'arrête le support de ce truc là ou bah nous on a des services de renseignements qui ont mis des bacs d'or dedans...
[Aeris] on n'a pas vraiment moyen de le savoir et ça peut célébrer des problèmes de ce type là quoi
[Benjamin] Oui parce que juste si je fais un pas de côté, la grosse différence entre un logiciel libre et un logiciel privatif, c'est que le logiciel privatif de chez Microsoft c'est une boîte noire, on reçoit, on est livré, ce qu'on achète c'est une licence d'utilisation d'un code compilé, c'est-à-dire une boîte noire dedans, on ne sait pas ce qu'il y a, on ne sait pas comment ça fonctionne, on peut essayer de deviner en voyant ce qui rentre et ce qui sort.
[Benjamin] Mais à l'intérieur on sait pas ce qui se passe du tout et on a aucun moyen de le savoir.
[Aeris] Alors dans le cadre des armées, il y a certainement, parce que ça pareil on ne sait pas, mais il y a certainement des accords d'avoir accès au code source des logiciels de Microsoft pour que l'ANSI en particulier en France, donc l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information.
[Aeris] Oui, mais c'est un peu contraint quoi, c'est du coup, bah nous on va mettre ça dans un système critique, on aimerait quand même savoir ce qu'on met dans nos sous-marins lanceurs d'engins, donc il y a des accords négociés, mais dans la plupart des cas, si vous êtes une administration standard éducation nationale en particulier, mais voilà, ou autre, et bah du coup vous avez un logiciel qui est boîte marque, est livré par Microsoft, géré par Microsoft, mis à jour par Microsoft.
[Aeris] Et puis bah du coup ils en font ce qu'ils ont envie si jamais ils ont envie d'en faire quelque chose.
[Bookynette] et donc on dépend de Microsoft pour tout. Alors que si on utilise de logiciels libres, on peut s'adresser à des entreprises françaises et savoir exactement ce qu'il y a dans le logiciel libre, améliorer, adapter et ensuite repartager avec d'autres associations ou d'autres...
[Bookynette] d'autres ministères et c'est pour ça que moi je suis fan du ministère de l'éducation parce qu'ils ont commencé à mettre du logiciel libre dans leurs applications
[Bookynette] et on est content. Et donc ces applications sont partagées avec tous les profs, toutes les écoles, tous les lycées, tous les collèges et il n'y a pas besoin de réinventer la roue à chaque fois. Ils ont accès à ces logiciels et on voit vraiment la différence entre les armées ou ces fermées totalement dépendantes Microsoft et on ne sait pas ce qui se passe.
[Bookynette] et le ministère de l'éducation où là tout est ouvert, tout est partageable et il n'y a pas de licence à payer à chaque fois qu'un prof veut utiliser une visioconférence.
[Benjamin] Est-ce que c'est étonnant que chez la grande muette on n'entend de rien et on ne sache rien de ce qui s'y passe ?
[Bookynette] Ça fait longtemps que je suis plus étonnée, moi.
[Aeris] Non, c'est un peu le concept là-bas, c'est sûr.
[Benjamin] D'accord mais plus sérieusement en fait, donc ce que tu dis c'est que le logiciel libre, il permet déjà d'être sûr de ce qu'on a mis en place chez soi, puisqu'on a accès au code source du logiciel.
[Benjamin] Donc on sait vraiment ce qu'il fait, ou en tout cas on a la possibilité technique de le faire. Encore, il faut être en mesure de comprendre ce qu'il y a dans un code source, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. On peut avoir des backdoors dans un logiciel libre.
[Aeris] Ah bah y'en a déjà eu, plusieurs même d'ailleurs. Mais après, moins ça se voit, on est capable de les voir, de les auditer, et surtout de les corriger, et surtout n'importe qui peut le faire. C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous allez avoir les compétences, effectivement, il faut avoir quelques formations en informatique, et si vous allez chercher des backdoors, il va aussi falloir des compétences en sécurité, etc. Mais vous pouvez le faire avec vos compétences à vous. Ce qui n'est pas du tout le cas avec Microsoft ou autre.
[Aeris] Et en dehors aussi on est aussi dans un monde où géopolitiquement c'est très compliqué. Je pense qu'on fera un épisode sur Shrem 2 à un moment donné, qui est en gros l'interdiction totale des systèmes américains sur le territoire européen en théorie. Et en fait ces genres de choses on l'a vu avec la Russie aussi, du jour au lendemain il a fallu se passer des Russes. Et du gaz russe en part en l'occurrence mais aussi au niveau logiciel.
[Aeris] On a de la chance qu'on n'était pas trop dépendant d'eux. L'Allemagne a beaucoup plus souffert le jour où il a fallu s'en couper. Mais en France on pourrait avoir le même problème avec les américains qui se retrouveraient... On a Trump qui potentiellement va arriver au pouvoir dans quelques temps. On n'espère pas mais ça peut. Et on pourrait se retrouver vraiment devoir se couper de l'intégralité du système américain. Et là on a 90-99% de notre informatique qui disparaîtraient instantanément.
[Bookynette] Tu veux dire que Trump serait le meilleur ami du logiciel libre parce qu'il nous obligerait à nous passer de Microsoft et d'Apple ? Waouh !
[Aeris] Y'en a déjà eu en particulier la Commission européenne s'est déjà fait taper dessus à cause de Shrem 2, on leur a dit vous devez retirer Microsoft Office de l'intégralité de vos machines parce que c'est un logiciel qui n'est pas compatible avec les législations européennes.
[Benjamin] On en reparlera mais je sens que si je te laisse parler, tu vas nous faire un monologue de trois heures juste... Max Schrems, c'est le nom de quelqu'un.
[Aeris] Oui, c'est le nom de quelqu'un.
[Benjamin] C'est le nom de quelqu'un qui... il est connu pour... Pourquoi est-ce qu'on parle de Schrems de tout le temps ?
[Aeris] Alors Schremm 2 en fait c'est un arrêt de la CGUE qui a été porté par Max Schremm en fait qui est un juriste autrichien, un avocat autrichien, et en gros il a dit bah justement moi le système américain n'est pas compatible avec les législations françaises, il a gagné deux fois, et par deux fois il a fait interdire l'intégralité des systèmes américains sur le sol européen.
[Aeris] Spoiler, c'est pas appliqué hein. Mais globalement, on en est là aujourd'hui. Il y aura certainement un HM3 qui redira la même chose, mais bon bah voilà. C'est le genre de chose où le logiciel libre, bah du coup, ça peut être entièrement européen et même si c'est fait en Amérique, on peut l'exploiter en France et reprendre le contrôle en France et donc en termes de géopolitique, c'est un énorme avantage aussi.
[Benjamin] D'accord, on fera une série de 12 épisodes de 3 heures sur Max Schrems. En attendant, je voudrais revenir à ce que tu disais sur l'éducation nationale.
[Benjamin] Tu parlais d'éducation.
[Benjamin] et ça m'a fait penser à un projet qui faisait du français, des maths, du logiciel.
[Bookynette] Oui.
[Benjamin] et donc je comprends que tu es aussi impliqué dans Framasoft.
[Bookynette] Oui, depuis 2017 je suis membre de Framasoft.
[Benjamin] depuis 2017, tu peux nous refaire un tout très rapidement l'historique de Framasoft.
[Bookynette] Alors Framasoft, c'est une association qui...
[Bookynette] de l'éducation populaire au numérique, en tout cas c'est ce qu'on fait maintenant puisque l'association a bien évolué puisque l'association en fait c'est 20 ans.
[Benjamin] Alors non, l'historique.
[Bookynette] Voilà, alors l'histoire tu l'as dit, c'est un prof de maths et un prof de français qui se disent...
[Bookynette] il y a plein de logiciels libres mais les gens ne le savent pas, on va faire un annuaire, un annuaire de logiciels qu'on aura testé et qu'on pourra conseiller aux gens, c'est comme ça que arrive ce subjet.
[Bookynette] Je ne sais pas si ça appelait déjà Fram à Libre à l'époque mais...
[Bookynette] Voilà un super annuaire de logiciels lib testés, recommandés et qui grossit, grossit, grossit parce que le logiciel lib se multiplie assez rapidement à tel point qu'une association se met en place.
[Bookynette] pour les tester, pour les promouvoir et les conseiller. Après Framasoft, ça évolue énormément quoi.
[Bookynette] Maintenant on fait énormément de choses, on va faire plus du bien commun et de l'éducation populaire. Et les techniques d'origine, elles restent jusqu'au point à peu près ?
[Benjamin] L'équipe d'origine, elle est restée jusque quand à peu près ?
[Bookynette] pas quand je suis rentré en 2014 j'ai jamais rencontré j'ai pas rencontré la prof de français je l'ai jamais vu est ce qu'elle existe sûrement le prof de maths ça devait être alexis kofman mais il était déjà plus à framasoft quand moi j'y suis rentré
[Bookynette] Le plus ancien de Framasoff que je connais c'est Pierre-Yves Gosset que j'appellerai Pig pour plus de facilité.
[Bookynette] Voilà, pour moi c'est le plus ancien que je connais.
[Benjamin] Ok.
[Aeris] Après ils restent toujours dans le périmètre de Framasoft, ils ont abandonné les bureaux mais ils restent toujours dans le coin.
[Benjamin] On vous croise souvent au même endroit au même moment quand même.
[Bookynette] C'est l'occasion de se voir, on va pas se rater non plus.
[Benjamin] Ok et donc aujourd'hui c'est quoi l'émission de Framasoft ?
[Bookynette] On est vraiment en mode éducation populaire et puis on a pas mal de projets qui se tournent vers les associations qui comme je le disais tout à l'heure
[Bookynette] sont noyés sous Microsoft, mais on essaie de leur proposer des outils.
[Bookynette] pour sortir de cette dépendance.
[Bookynette] qui va bientôt être lié avec Paeko. Donc, Framaspest, c'est un endroit où on peut récupérer des dossiers, enfin on peut se partager des dossiers, on a un agenda commun, on a des listes de contacts communes, enfin bref ça...
[Bookynette] ça gère quasiment tout l'infrastructure des associations. Et Paeko, qui s'appelait avant Garadin, c'est ce qui va gérer tout ce qui est membre, adhésion, cotisation. Donc le fait de mettre les deux dans Fram Aspect, ça va permettre aux associations de sortir de toutes ces dépendances américaines pour se gérer en utilisant uniquement des outils libres.
[Benjamin] ça c'est de la promotion d'outils libres
[Bookynette] Voilà, il y a aussi un autre projet que j'aime beaucoup qui est mis en place par Andri qui s'appelle Emensipasso.
[Bookynette] Emansi Passo, c'est mettre en contact des associations qui ont besoin de soutillés avec des partenaires qu'on a testé, qu'on connaît, qui peuvent les aider à s'en sortir informatiquement.
[Benjamin] Et donc ça c'est de la promotion de logiciels libres existants.
[Bookynette] Tu me laisses le temps de parler de Pirtube aussi ?
[Bookynette] Parce que Pirtube c'est quand même une alternative à YouTube et c'est extraordinaire !
[Benjamin] Alors, j'allais venir, j'allais dire, est-ce que Framasoft développe des logiciels ?
[Bookynette] Oui Framasoft développe énormément de logiciels donc Pirtube, il y en a un autre qui va sortir bientôt mais je vous le dirai pas, je vais pas spoiler. Oui Framasoft a des développeurs qui mettent en place.
[Benjamin] C'est combien de personnes, Framasoft?
[Bookynette] C'est 10 salariés.
[Bookynette] Alors je ne sais pas à quelle date sera le podcast, mais logiquement c'est 10 salariés qui font plein de choses.
[Benjamin] plein de choses...
[Aeris] Bah surtout le collectif des chatons, qu'ils ont lancé à la base.
[Bookynette] C'est eux qui l'ont lancé, mais maintenant le collectif chaton est autonome, ne dépend plus du tout de Framasoft, Framasoft est devenu un chaton comme les autres.
[Bookynette] mais effectivement en 2004.
[Bookynette] Et en 2014 on décide de dégoogliser Internet.
[Bookynette] Et donc on lance l'opération, on vous propose plein de services qui...
[Bookynette] qui vous pourrez utiliser librement, gratuitement.
[Bookynette] pour ne plus aller chez Google et compagnie.
[Bookynette] on lance 30 services, des services basés sur des logiciels libres qui existent déjà ou sur des logiciels qu'on va créer, au hasard Framadet. Et en 2017, on se rend compte qu'on est devenu tellement gros, que nos serveurs sont tellement importants qu'on a besoin d'aide. Et effectivement, on va essayer de lancer le collectif des chatons, alors collectif d'hébergeurs alternatifs transports.
[Benjamin] Aujourd'hui, si j'ai besoin d'un système de fichiers, plutôt que d'aller chez Google Drive, je peux prendre du Nextcloud chez un chaton par exemple.
[Bookynette] Exactement.
[Benjamin] Et les chatons, je les trouve où ?
[Bookynette] www.chaton.org
[Bookynette] et tu choisis le logiciel dont tu as besoin et il te propose tous les chatons qui le font et tu choisis ton chaton.
[Benjamin] D'accord. Et je sais que mes données sont stockées en France...
[Bookynette] Logiquement tout est en France.
[Aeris] Ça fait partie de la charte en d'autres façons des chatons. Il y a toute une charte liée à... Ben justement pour... Quelle est l'origine des chatons ? Qu'est-ce qu'il faut mettre dedans ? Que tout doit être contrôlé par les administrateurs de...
[Aeris] des associations, etc. Et donc du coup, normalement, vous n'aurez pas de problème en allant vers un de ces hébergeurs-là.
[Benjamin] D'accord, et alors juste parce que tu m'as engueulé, parce que je te laissais pas parler de PyrTube, mais finalement t'en as pas parlé.
[Bookynette] Alors PeerTube c'est le concurrent à YouTube, sauf qu'il n'y a pas tous les trackers derrière, il n'y a pas l'espionnage de ce que vous visionnez pour vous proposer soit disant des choses qui vous correspondent.
[Bookynette] C'est un logiciel que l'on a bien fait.
[Bookynette] Derrière il y a Chocobos qui l'avait monté tout seul dans un coin, ce mec doit être un génie. Et maintenant il est plus ou moins aidé par un autre salarié de Framasoft qui s'appelle Weclow.
[Bookynette] et donc tous les deux ils nous font un Pirtube et là ils travaillent sur une appli.
[Bookynette] sur téléphone portable Pirtube et c'est extraordinaire. J'ai hâte que ça sorte.
[Benjamin] Juste parce que PeerTube, c'est un serveur.
[Benjamin] C'est pas une plateforme où... Parce que le problème de YouTube, c'est que YouTube, ça fait tout. Ça fait l'hébergement, ça fait l'indexation, ça fait le réseau social. C'est un player, c'est une application. Je peux avoir ça sur ma télé. Donc aujourd'hui, quand je parle de YouTube, je parle de 40 services en même temps.
[Benjamin] on parle de Peertube, Peertube c'est un serveur qui permet à quelqu'un de mettre en place...
[Benjamin] son serveur de vidéos pour mettre ses vidéos
[Benjamin] Et donc sur son nom de domaine, donc il y a plein de serveurs PeerTube, c'est ça ?
[Bookynette] En fait chaque personne peut installer sa propre instance sur ce serveur et donc toutes les instances vont communiquer entre elles et proposer quasiment autant de fonctionnalités que YouTube sauf qu'elles vont communiquer entre elles et qu'elles ne seront pas à un seul endroit possédé par une seule entreprise.
[Bookynette] et espionnés par cette entreprise-là.
[Benjamin] Oui parce qu'aujourd'hui si je mets une vidéo sur YouTube et qu'elle est démonétisée ou qu'elle se prend un shadow ban, bah ma vidéo n'existe plus et je peux rien faire.
[Bookynette] Alors qu'avec Pirtube, il y a de grandes chances que tu puisses la récupérer ou l'installer ailleurs sur une autre instance.
[Bookynette] Mais même avec Pierre Tobias, il n'y a aucune chance que ta vidéo soit...
[Benjamin] Mais déjà avec Pirtube je peux avoir ma propre instance dont j'assume les conséquences techniques et juridiques et du coup personne ne peut me la retirer.
[Bookynette] Il n'y a pas cette modération, monétisation que peut exercer YouTube.
[Benjamin] et les Peer Tube aussi permettent de répliquer entre instances.
[Benjamin] C'est à dire que je peux sur une instance récupérer des vidéos de quelqu'un d'autre, ce qui fait que je vais avoir une espèce de métacatalogue.
[Aeris] C'est pas encore complètement fonctionnel pour le coup, effectivement il y a beaucoup de boulot sur la partie fédération, et c'est ce qui manque vraiment pour que Pyrtube puisse décoller.
[Aeris] d'avoir que une vidéo postée sur une instance soit visible d'une autre, qu'on puisse rechercher en particulier parce que si vous êtes sur une instance par exemple dédiée au bricolage et vous faites des recherches sur de la peinture vous n'allez peut-être pas voir les instances ou d'autres instances qui eux, elles parlaient de peinture.
[Benjamin] T'as des instances à conseiller que je t'aime bien ou tu préfères pas ?
[Bookynette] Moi je lis des livres. Je ne suis pas la mieux placée pour les incenses. Il y a quelqu'un qui parle de livres ? Pas que je sache. Ça existe sûrement. C'est juste que ce n'est pas encore arrivé dans mon radar. Donc moi je conseille l'instance de Framasoft.
[Aeris] Oui et puis justement il n'y a pas de gros instances qui font tout comme dans le cas de YouTube. Même la grosse instance qui vient de FramvaSoft, qui était l'instance initiale, en fait est petite.
[Aeris] et donc en fait il n'y a pas vraiment de contenu d'instance à privilégier plus qu'une autre. Effectivement on a des plus grosses que d'autres mais on n'a pas d'instance privilégiée particulière.
[Benjamin] Il y a d'autres projets qui sont développés par Framasoft.
[Bookynette] Alors en ce moment, il y en a un qui va arriver mais...
[Bookynette] Je ne crois pas que j'ai le droit d'en parler, je vais juste dire que c'est un projet très loquace et c'est tout ce que je dirais, mais oui oui il y a constamment, il y a plein de choses qui sont...
[Bookynette] qui sont réfléchies, discutées au centre Framasoft pour...
[Bookynette] est produite par Framasoft.
[Benjamin] Parce que réfléchir, discuter, promouvoir, c'est une chose, produire c'en est une autre.
[Bookynette] Des fois c'est plus intéressant d'aller voir ce qu'il existe déjà en logiciel libre.
[Bookynette] pour le rendre plus accessible, le rendre plus joli parfois et ainsi de suite, plutôt que de réinventer la rue et de repartir de zéro.
[Bookynette] D'ailleurs je ne l'ai pas dit tout à l'heure sur acheter du matériel, mais des fois, si vous voulez du matériel de bonne qualité avec des systèmes d'exploitation de libre, le réemploi c'est merveilleux.
[Aeris] On en a parlé en plus dans l'interview de Benjamin Sontag, où justement faire la réparabilité, le réemploi du matériel, et le logiciel libre effectivement permet ça, et on aimerait bien aussi avoir du matériel libre.
[Aeris] pour pas être capable de mettre les mains dans la machine quand elle casse mais ça valoirsement on en est encore bien loin.
[Bookynette] récupérer du matériel qui est toujours en état de fonctionnement avec un bon système d'exploitation c'est moins gâcher que racheter du neuf.
[Benjamin] Et alors si on veut vous aider, si on veut aider, c'est quoi déjà votre agenda et comment on peut vous aider ?
[Bookynette] Alors si vous voulez aider l'April, il faut adhérer, mais attention si vous pouvez le faire pendant des campagnes d'adhésion, c'est mieux pour nos chiffres.
[Bookynette] Plus on est d'adhérent, plus on est écouté.
[Bookynette] Donc plus on est nombreux, mieux c'est. Si vous voulez des Framasoft, donnez des sous, quel que soit le moment.
[Bookynette] Et si vous voulez aider en vente libre, achetez des goodies, ça fera du bien à plein de petites associations que vous ne connaissez pas forcément.
[Benjamin] Et alors, si je veux adhérer à l'april, comment je fais ?
[Bookynette] April.org, bouton adhérer
[Benjamin] D'accord, et si je peux adhérer en tant que personne physique, personne morale ?
[Bookynette] les deux, on accepte quasiment tout le monde.
[Benjamin] Tout le monde est le bienvenu.
[Aeris] Venez comme vous êtes.
[Benjamin] Est-ce que Microsoft est membre de l'April ?
[Bookynette] Il n'a jamais été contrairement.
[Benjamin] C'était une boutade.
[Aeris] Ils auraient pu l'être pour le coup, je sais pas s'ils auraient été acceptés par contre mais...
[Bookynette] Oui, je ne crois pas qu'ils auraient passé le stade de la modération.
[Benjamin] Et Framasoft si je veux aider Framasoft.
[Bookynette] Vous faites un don. Framasoff, c'est à peu à part parce qu'il y a un petit groupe de membres.
[Bookynette] Donc on n'est pas comme l'april, on veut grossir en nombre de membres, on a des petits membres et on a beaucoup de donateurs.
[Bookynette] soutenir.framasof.org et vous pouvez donner des sous.
[Benjamin] C'est quoi ton activité, que ce soit au sein de l'April, au sein de Framasoft, au sein de Parinux, au sein des... j'avais noté les GUL.
[Benjamin] les groupes d'utilisateurs et utilisatrices de logiciels libres.
[Bookynette] Moi je suis surtout dans l'événementiel donc je vais au contact avec le grand public. Peut-être parce que justement venant moi-même du grand public je sais lui parler. Donc j'ai beaucoup d'événementiel et c'est à dire que dernièrement j'ai lancé un tour d'aigües là.
[Bookynette] Alors je voulais le lancer en 2012, je voulais aller voir tous les Gulls et j'avais proposé Angulez-vous. Bizarrement le CA m'avait…
[Bookynette] J'irai bientôt à Lyon. J'essaye de retrouver ce contact entre l'April, l'Aiguille et le grand public.
[Bookynette] chose qui pour moi était un peu...
[Bookynette] un peu à l'arrache et donc je voulais faire mon petit tour d'Aiguille.
[Benjamin] Et donc, quels sont les événements auxquels tu vas te rendre dans les prochaines semaines, prochains mois ?
[Bookynette] Alors le Capitole du Libre le 15 et 16 novembre à Toulouse
[Bookynette] où j'ai proposé deux confs, j'espère qu'elles seront acceptées et où il y aura aussi un stand E-April et Framasoft j'espère qu'elles seront pas trop loin de l'un de l'autre parce que j'aime bien aller sur tous les stands je fais aussi mon tour du village comme chaque année après il y a l'open source summit
[Bookynette] Je crois que c'est...
[Benjamin] 4 et 5 décembre.
[Bookynette] Voilà, c'était la première semaine de décembre où, ben pareil, là j'ai pas proposé de conf' parce que c'est un peu trop professionnel pour moi, je me sens pas légitime. Voilà.
[Benjamin] C'est très business. OSXP c'est très business.
[Bookynette] Et puis il y aura quand même un petit village du libre, même si c'est vraiment un petit village du libre avec 7-8 associations au maximum.
[Bookynette] Quand j'ai repris les villages du Libre on était 60, on est passé 30, on est passé à 20 et maintenant on est 7. Mais il y a toujours un village du Libre donc je ne me plains pas. Je préfère un petit village que pas de village du tout.
[Benjamin] Ok, j'ai une dernière question. Est-ce que tu aurais un conseil facile à mettre en pratique ?
[Benjamin] pour nos auditeurs Aeris.
[Benjamin] des deux mains.
[Bookynette] c'est jamais facile. C'est toujours difficile de sortir de sa zone de confort.
[Bookynette] Donc moi j'irai commencer par installer un logiciel que vous aimez bien.
[Bookynette] et aller voir sur internet tous les tutos, tous les modes d'emploi sur ce logiciel et comment ça l'utiliser.
[Bookynette] Commencez petit, un petit pas, un petit logiciel avant de tout de suite se faire installer des systèmes d'exploitation libres. Voilà, commencez petit.
[Aeris] Et rapprochez-vous des gulles justement aussi hein. Restez pas tout seuls, y a du monde autour de vous.
[Bookynette] Vous pouvez être aidé effectivement. Si vous allez sur agendadulibre.org/orga, vous tombez sur toutes les associations GULL, mais pas que puisqu'il y a aussi des Tiers-lieux, il y a aussi des hackerspace.
[Bookynette] qui sont dans votre coin, c'est rangé par région, donc vous pouvez trouver de l'aide avec des gens qui sont compétents.
[Aeris] Merci à vous !
[Bookynette] Merci Benjamin, merci Aeris.
[Benjamin] C'était RdGP, le quatrième épisode.
[Aeris] Et donc on se retrouve la semaine prochaine !
[Benjamin] A très bientôt, merci !
[Bookynette] Salut ! Bonne journée à tous !
[Aeris] Bonne journée à tous !