[Générique] L’informatique doit être au service de chaque citoyen. Son développement doit s’opérer dans le cadre de la coopération internationale. Elle ne doit porter atteinte ni à l’identité humaine, ni aux droits de l’homme, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou publiques.
[Benjamin Bellamy] Bonjour, bienvenue sur RDGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques.
[BB] Donc aujourd'hui on a la chance pour cette première d'avoir Benjamin Sonntag.
[BB] qui va nous parler de lui, qui va nous parler des sujets qui lui tient à cœur et de ses différentes expériences. Benjamin est essentiellement connu pour son rôle.
[BB] dans la quadrature du net. Mais aujourd'hui il y a bien bien d'autres sujets qui lui tiennent à cœur. Bonjour Benjamin !
[BS] Salut !
[BB] Tu vas bien ?
[Benjamin Sonntag] Ça va très bien.
[BB] Merci de nous faire confiance et d'avoir accepté d'être le tout premier invité de ce tout nouveau podcast.
[BB] En deux mots, est-ce que tu peux te présenter pour les rares auditrices et auditeurs qui ne te connaîtraient pas encore ?
[BS] Alors c'est très prétentieux mais non j'espère qu'il y a plein de gens qui me connaissent pas, arrêtez d'essayer d'avoir des stars tout ça. Alors je suis donc Benjamin Sonntag, je suis participé à la co-fondation en 2008 d'une association qui s'appelle la Quadrature du Net qui vise à défendre les libertés à l'ère numérique
[BS] avec Jérémy, Philippe, Félix et les autres, Jibus et autres.
[BB] on peut donner leur nom pour les gens qui ne les connaitraient pas.
[BS] Il y avait Jérémie Zimmermann, Philippe Aigrain, Gérald Sédrati-Dinet. On était cinq à l'époque.
[BS] Félix Tréguer
[BS] Et voilà, donc la quadrature a longtemps défendu et continue aujourd'hui à défendre les libertés à l'ère numérique. Donc on a commencé par mettre piteux Hadopi, la haute autorité qui visait à interdire le téléchargement en ligne et le partage des oeuvres entre individus.
[BS] On a aussi lutté avec l'Union Européenne sur des histoires de paquets télécom, de régulation des opérateurs, des trucs très ennuyeux pour vous et moi, mais qui finalement sont très importants si on veut, un monde dans lequel on contrôle un peu ce qui se passe avec nos périphériques numériques.
[BS] Les opérateurs nous imposent pas n'importe quoi et la loi n'est pas écrite par ceux qui n'y comprennent rien.
[BS] Depuis la Quadrature a continué avec la lutte contre Acta, et depuis ces dernières années où je suis beaucoup moins impliqué, je suis plus qu'un...
[BS] un sympathisant lointain, donc depuis 2017-2018.
[BS] avec une nouvelle équipe qui continue à faire beaucoup plus dans le juridique où ils attaquent des décrets en Conseil d'État, des lois, Conseil constitutionnel, en cours européen des droits de l'homme.
[BS] pour un peu pallier les problèmes des lois numériques, notamment contre la surveillance de masse, contre...
[BS] Voilà, l'assurance des chats sur nos devices, l'assurance des populations avec des systèmes algorithmiques de reconnaissance faciale, ce genre de choses.
[Aeris] On l'a vu surtout sur les Jeux Olympiques où il y avait la vidéo surveillance augmentée, qui s'appelle ça, VSA, qui a été poussée par les députés. Du coup, la quadrature a pas mal réagi là-dessus, justement, en essayant de contester tous les décrets d'application qui avaient été pris là-dessus.
[BS] Donc voilà ça continue sans les fondateurs et c'est très bien. Moi je trouve ça très cool que des structures continuent à lutter sans ceux qui les ont faites parce que les sujets nous dépassent.
[BS] C'est cool qu'il y ait des nouvelles générations qui reprennent ça en main.
[BS] Après moi ça m'a pas empêché de faire ma vie en parallèle, en parallèle je suis gérant d'une entreprise d'hébergement qui s'appelle Octopuce.
[BS] qui fait de l'hébergement de serveurs sur internet. Je fais ça depuis quasiment 2000. Ça fait 25 ans que je fais le même métier. Et on gère essentiellement des sites web, des boîtes mail.
[BS] des services de ce type et ça nous donne une connaissance de l'intérieur de comment fonctionne l'internet assez assez profonde puisque on est un peu un des morceaux de l'internet
[BS] et on utilise que des logiciels libres chez Octopuce, donc c'est aussi un décret fondateur, un acte politique fondateur de l'entreprise.
[BS] Et c'est pas pour autant qu'on n'arrive pas à bouffer, on vit très bien et on a aujourd'hui 11 salariés dans l'entreprise, ça marche bien.
[BS] mais ça nous permet de réfléchir aussi aux enjeux de numérique. Et donc Quadrature plus mon métier plus un peu les rencontres à droite et à gauche.
[BS] me font...
[BS] partager, réfléchir, faire se rencontrer des gens aussi autour des enjeux de numérique et des enjeux de la société de l'information.
[BS] au delà des outils techniques physiques que sont des serveurs, des devices, des téléphones, des pc, des caméras et je sais pas quoi
[BS] C'est aussi tous les usages qu'on en fait, notamment sur l'exploitation de la donnée, la surexploitation de la donnée, la violation des données personnelles, le respect des communications privées, voilà, c'est des sujets qui me tiennent beaucoup à cœur.
[BS] Et tout ça aujourd'hui, et je dirais depuis une dizaine d'années, dans un contexte de catastrophe écologique à venir.
[BS] Je pense qu'aujourd'hui réfléchir le numérique sans réfléchir l'écologie qu'il y a autour pour la production de ces objets mais aussi pour l'usage qu'ils provoquent dans le monde et les propagandes qu'ils provoquent et le...
[BS] Cet lien avec l'écologie me paraît important. C'est pour ça que je suis très...
[BS] Je parle beaucoup de ça.
[BB] Alors on mettra dans les show notes de cet épisode les liens vers Octopuce et...
[BB] Et si pour toutes celles et ceux que ça intéresse, il y a peut-être des futurs clients...
[BS] Et ainsi pour toute celle que ça intéresse. Oui, pourquoi pas. La quadrature. Non, surtout la quadrature. Peut-être ma conférence à Lyon en JDLL où vous vous avez revu. Tu commençais à parler d'écologie.
[BB] Alors justement, parce que tu commences à parler d'écologie, j'ai eu la chance de t'écouter aux dernières JDLL, les Journées du logiciel libre de Lyon, où tu as mené une conférence sur l'écologie numérique.
[BB] et en préparant cette émission.
[BB] on a bien compris avec Aeris que pour toi c'était un...
[BB] un enjeu majeur de société si ce n'est le plus important.
[BB] Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce que tu mets derrière ce terme d'écologie numérique et pourquoi est-ce que c'est si important aujourd'hui ?
[BS] Alors ce que je mets déjà à taire à ce terme, c'est le fait de se poser la question de nos usages numériques.
[BS] dans un contexte de réflexion sur la survie de l'espèce, très clair.
[BS] Parce que c'est ça dont il s'agit, si vous n'êtes pas convaincu...
[BB] On commence pas par le plus optimiste des épisodes. C'est pas vrai, c'est à la fois, c'est à la fois si...
[BS] Si, c'est quand ?
[BS] Et comment ? Et à quelle vitesse ? Voilà, est-ce qu'on a un parachute ? Donc mon idée c'est d'essayer de transmettre un peu des parachutes numériques à droite à gauche. Donc voilà, l'usage des outils numériques pour moi il est problématique dans le cadre de l'écologie politique parce que on produit beaucoup trop d'outils électroniques.
[BS] On produit beaucoup trop de déchets électroniques parce qu'en fait tout ce qu'on produit comme outil ce sont des déchets à terme que ce soit une voiture, une maison, ou un téléphone, ou un pc ou une caméra, ou un disque d'huile etc
[BS] Donc tous ces outils numériques on en produit beaucoup trop, on les met n'importe où, on en fait n'importe quoi. Donc essayer de redonner un peu la connaissance de ces outils déjà pour que les gens se rendent compte à quel point une voiture aujourd'hui c'est un ordinateur avec un moteur.
[BS] et c'est un problème parce que ça fait qu'on ne contrôle plus du tout ce qui se passe dans le véhicule et puis surtout ça lui donne une durée de vie plus faible etc.
[BS] Donc bref, il y a des outils numériques partout. Ces outils sont produits dans des conditions techniques et écologiques désastreuses. Ils ne sont pas recyclés.
[BS] Donc il y a tous ces usages là qui déjà me posent question et sur lequel j'essaie de poser ce genre de problématiques.
[BS] Mais finalement, il y a aussi...
[BS] si on recule d'un cran.
[BS] L'outil numérique lui-même, ce qu'on appelait la société de l'information qu'il a créé.
[BS] Les outils numériques qu'on utilise ont créé une société de l'information par l'arrivée de l'internet, des communications de masse, des outils de communication type les chats, les sites web, les mails, toutes ces choses-là.
[BS] la vidéo conférence, même la téléphonie mobile, déjà c'est né aussi grâce à l'internet.
[BS] tous ces moyens de communication qui sont nés grâce aux outils informatiques et numériques.
[BS] créé une société très différente de celle de nos parents.
[BS] Quand mes parents avaient 30 ans, il n'y avait pas internet, la téléphonie ça coûtait cher si tu sortais du département. Enfin, faut se rendre compte de tout ça. Et sauf que ce monde qu'on a créé, il n'y a aucun moment où on la réfléchit en tant que civilisation, en tant que population, même au niveau régional ou national ou rien.
[BS] Et donc ce monde s'est imposé à nous par les acteurs majeurs qui l'ont créé.
[BS] Et le problème c'est que...
[BS] Ce monde s'est financé beaucoup sur la publicité.
[BS] une grande partie de la tâtre est financée quasi-exclusivement par la pub aujourd'hui, donc par l'exploitation massive de données personnelles de citoyens qui ne sont pas du tout au courant, pour la plupart d'entre eux, à quel point ces données existent, à quel point ces données essaient de les manipuler.
[BS] Et il y a tout un tas de domaines, notamment de sciences humaines ou scientifiques, qui se sont penchés sur la manipulation des foules, le marketing, ce qu'on appelle aussi.
[BS] pour dire comment on fait acheter des trucs à des gens qu'on n'aurait besoin.
[BS] Et le problème c'est que les outils numériques servent beaucoup beaucoup beaucoup à ça aujourd'hui. Il y a énormément de serveurs pour faire des marketplaces de publicité, il y a énormément de serveurs pour afficher les publicités, pour essayer de comprendre les comportements des gens, pour suivre les comportements des gens et les influencer en vue d'acheter la prochaine voiture ou le prochain vêtement pas cher.
[BS] Et typiquement je suis pas sûr que la fast fashion ou l'ultra fast fashion existerait sans internet.
[BS] C'est même sûr de contraire. Donc le problème c'est que ces outils numériques, il y a peut-être des aspects très positifs, mais il y a aussi beaucoup d'aspects négatifs que pour moi on sous-estime énormément.
[BS] Et... J'aurais le temps d'en dire qu'on les estime pas du tout. On les estime pas du tout, clairement. On est... même nous, techniciens, qui comprenons un peu les enjeux de l'Internet, on se met à un ad-blocker, on a l'impression d'être protégés.
[BS] On est des petits joueurs, on se rend pas compte de l'industrie qui est derrière. C'est un peu comme les hackers qui disent oui, le hacking machin, puis ils disent ouais, il y a le hacking social, puis on a des hackers sociaux, non mais les meilleurs hackers sociaux, c'est les hommes et les femmes politiques en fait.
[BS] C'est leur putain de métier !
[BS] Excusez-moi l'expression ! Donc voilà, c'est pareil, nous on a des geeks qui ne sont pas dans le milieu de la pub, ils ne sont pas dans le milieu du marketing, ils ne sont pas dans le milieu de l'influence et de la propagande, mais ils ne se rendent pas compte, enfin c'est...
[BS] Donc voilà, pour moi il y a un enjeu numérique, un enjeu dans le monde numérique de réfléchir ce monde tel qu'il a été déployé par l'humanité.
[BS] Et peut-être de refuser des paniers et se dire, non mais ça juste en fait c'est pas possible quoi. Et puis sinon d'essayer de faire moins pire quoi.
[BB] Et aujourd'hui il y a un discours pas dominant mais qu'on entend assez souvent qui est de dire que...
[BB] c'est grâce au progrès qu'on va trouver des solutions à l'ultra consommation et et que on va pouvoir réduire nos empreintes écologiques etc
[BB] grâce à des solutions technologiques.
[BS] J'ai jamais compté sur un dealer de drogue pour enfiler de la métadone C'est pas ce qu'on crée le problème qui vont rapporter la solution, faut arrêter avec ça tout de suite
[BS] typiquement quelqu'un comme Musk qui fabrique des voitures électriques. À côté de ça, il est en train de nous envoyer des milliers de satellites dans la troposphère qui vont dans 20 ans.
[BS] défoncer la couche d'ozone. Moi c'est la new world news que j'ai lu récemment, des études scientifiques qui montrent que voilà, il va y avoir des oxydes d'aluminium qui vont réagir avec le chlore et qui vont détruire l'ozone de la couche d'ozone. Donc ça tombe Musk avec ses quelques milliers de voitures électriques, il n'aura rien fait parce qu'en fait, il va juste tous nous faire cramer avec ses satellites.
[Aeris] Et surtout qu'on ne sait même pas pourquoi il a fait ce Tesla, parce qu'on a eu beaucoup d'exemples d'entreprises... Oui, où il l'a acheté, où il a... Voilà. Mais il y a beaucoup de... Mais il y a beaucoup de ses projets. Il y avait, par exemple, l'Hyperloop qui avait été construit parce qu'il voulait défoncer les TGV, enfin l'équivalent des TGV en Amérique. En fait, il a toujours une arrière-pensée politique qui est très difficile à cerner. Et en fait, avec Tesla, etc., on ne sait pas du tout où est-ce qu'il veut venir. Son rachat de Twitter a été... C'est un coup de tête, c'est un rêve de gamin, quoi.
[BS] Donc tout ça pour dire que j'ai aucune confiance dans les hommes et les femmes, surtout les hommes qui font la tech aujourd'hui, pour améliorer quoi que ce soit de nos vies en fait.
[BS] Ces gens n'ont pas, comme ils disent, c'est marrant, c'est toutes les phrases de pitch.
[BS] de l'elevator pitch des startups de Silicon Valley, ça se termine avec for a better world, pour un monde meilleur. Jamais ça n'était le cas.
[BS] Airbnb a défoncé le milieu de l'immobilier partout dans le monde. C'est devenu impossible de se loger dans pas mal de villes étudiantes en France parce qu'en fait il n'y a plus de logement. Uber a rendu les taxis misérables et les citoyens qui prennent ces taxis le payent plus cher. Enfin, il n'y a rien qui marche en fait. Néanmoins, le demande de la Tech...
[BB] Néanmoins, le membre de la tech, nous on en fait partie et on essaye de trouver des solutions à nos échelles.
[BB] Et j'espère bien qu'à notre niveau on peut trouver des solutions qui vont dans le bon sens, mais...
[BB] ce sur quoi je voulais t'emmener c'est plus l'idée qui se répand de plus en plus selon laquelle par exemple avec la fin du pétrole on va pouvoir continuer à avoir de l'énergie bon marché grâce au nucléaire et le pétrole a fait suite au charbon et le discours qui
[BB] qui tend à prouver que regarder à chaque fois que l'humanité a été confrontée à un problème écologique, soit parce qu'il y a un appauvrissement des ressources, soit parce qu'il y a des effets de bord qu'on n'avait pas forcément vu ou qu'on avait choisi d'ignorer, et on a trouvé une solution qui vient en remplacement ou qui vient contrecarrer un effet néfaste qu'on avait rencontré.
[BS] Alors déjà, déjà en pratique, quand on étudie ces sujets-là, dans un terme historique de près, sur l'histoire de la pollution, etc.
[BS] on se rend compte que ça a toujours été avec des coups humains.
[BS] colossaux. C'est-à-dire que si on a fini par enlever le plomb dans l'essence, c'est après des coups humains délirants de générations entières qu'on vit des maladies du fait du plomb dans l'essence.
[BS] Voilà, la miante c'est pareil, il y a eu quand même des désastres sanitaires totalement délirants.
[BS] Donc ouais, les technologies peuvent améliorer notre quotidien, mais puis on va... On a jusque là peut-être toujours trouvé des solutions à des petits problèmes. Mais en fait... On a jamais eu d'extinction du contrôle ou du charbon. C'est ça. On a trouvé de nouvelles technologies qu'on a ajoutées. C'est ça. On n'a jamais été face à un problème tel que le changement climatique. Et le changement climatique n'est qu'un des problèmes.
[BS] l'écroulement de la biodiversité on est un deuxième, l'acidification des océans on est un troisième. C'est ce que j'ai dit dans ma conférence, je dis, il y a huit ou neuf indicateurs, on en a déjà dépassé cinq ou six le septième hier, qu'on a déterminé comme quoi l'acidification des océans était catastrophique, le cycle du phosphate et de l'azote pour les agricultures c'est non soutenable, donc on peut produire beaucoup aujourd'hui mais on sait qu'on ne pourra pas produire demain avec les mêmes systèmes d'engrais donc oui il y a eu des technologies qui nous ont aidés
[BS] Le problème c'est qu'à force d'emmener tout au bord du gouffre, il y a un moment où on va tomber dans un gouffre.
[Aeris] Et puis même, je rajouterais aussi que au niveau technosolutionnisme, le problème c'est aussi quand est-ce que ça va arriver, parce qu'aujourd'hui, sur l'écologie, on est en train de parler de 2030-2050, c'est-à-dire demain, et tout ce qui est aujourd'hui dans les laboratoires, typiquement, arrivera trop tard.
[Aeris] Donc toutes les solutions qu'on pourra amener, même les voitures électriques, etc. sont pas encore suffisamment au point pour envisager d'avoir un déploiement massif d'ici 2030-2050.
[BB] Là déjà on nous a prévenu qu'il allait falloir apprendre à vivre avec 4 degrés de plus.
[Aeris] Se préparer en tout cas avec
[BS] Quand un homme ou une femme politique dit ça, moi ça me scotch toujours à quel point ces gens sont irresponsables. Enfin c'est une petite histoire.
[Aeris] Je vous conseille d'aller vous renseigner sur un monde à 4°C. Vous allez voir que je pense qu'on n'a pas vraiment de moyens de se prémunir contre ça et de se préparer à ça en fait. C'est vraiment un monde catastrophique.
[BS] Donc voilà, les outils techniques ne vont pas nous permettre de résoudre les problèmes. Et pour moi, le principal mot-clé que j'essaie d'utiliser dans les milieux geeks pour l'instant, mais de manière générale, sur le rapport à la technologie en tant que geek depuis 30 ans.
[BS] c'est soyons méfiants et essayons de ne pas faire. Le problème c'est que l'humanité n'a pas appris à ne pas faire. Ça fait 200 ans, 50 ans depuis les premières machines à vapeur que tous les gens ont plus d'énergie l'année suivante que la précédente. Ça ne va pas durer, ça commence déjà à arriver.
[BS] Comment ça, ça va pas durer ? Il y a un moment où on aura moins d'énergie.
[BS] que la précédente.
[BS] chaque année on aura de moins en moins d'énergie disponible. Et donc on pourra faire de moins en moins de recherche, on pourra faire de moins en moins de développement, on pourra faire... Des croissances imposées quoi. Elle va nous être imposée par les limites planétaires et par notre incapacité à aller chercher ce pétrole le plus profond et par notre incapacité à produire ce métal sans brûler du charbon, cet acier, etc. Donc...
[BS] toutes les technologies que j'ai pu voir de type capture carbone, hydrogène et compagnie.
[BB] C'est quoi ? On arrive à la réalité du deuxième principe de la thermodynamique ? C'est ça, c'est exactement ça.
[BS] en pratique c'est ça c'est ça c'est exactement ça on sort concrètement à ça
[Aeris] C'est ça, non mais on se heurte à ce genre de choses en fait, c'est typiquement. On a vu l'Allemagne avec les énergies renouvelables aujourd'hui, ils se heurtent à juste, il y a plus de soleil, il y a plus de vent. Vous ne produisez pas en fait. Et vous pouvez avoir toutes les technologies que vous voulez.
[BB] Mais alors ça veut dire quoi ? On retourne à l'âge de pierre, on s'éclaire à la bougie ou on s'éclaire même plus du tout ?
[BS] Alors pas du tout. Ça c'est le premier argument qu'on nous sort tout le temps. Il est facile à démonter. Tout ce qu'on sait et ce qu'on a appris à faire, on va pas le désapprendre.
[BS] Donc typiquement, j'ai des copains qui ont écrit un bouquin, que je vous donne en référence, où ils racontent un monde dans lequel on a pu toutes les techno qu'on avait, mais bon, quand même le lave-linge ils l'ont gardé.
[Aeris] Parce que quand même le lave-linge... Oui, c'est un gros progrès technologique. ...viendra pas... Au lavoir. Au lavoir avec la planche et le... Non, on va pas faire ça.
[BS] Parce que quand même le lave-linge, c'est quand même genre non on reviendra pas au lavoir avec la planche et le non on va pas faire ça. Donc on a plus d'avion mais on a encore des lave-linges tu vois. Et c'est pas grave de pas avoir d'avion parce qu'en fait on s'en passe très bien. Nos parents s'en passaient très bien et ils vivaient probablement pour beaucoup d'entre eux mieux que nous. Alors nos parents, je sais pas, nos grands-parents sûrement.
[BB] Alors nos parents, je sais pas, nos grands-parents sûrement.
[BS] Ben ça dépend de quelle classe sociale tu fais partie de père en fils.
[Aeris] La génération d'avant effectivement était certainement la plus responsable de ce qui s'est passé avec les 30 Glorieuses etc. ils ont quand même bien profité du système et nous impose certainement beaucoup de leur choix de l'époque mais nous on n'est pas beaucoup mieux quand même à vouloir aller sur des technologies qu'on maîtrise pas et qu'on n'aurait jamais dû déployer en fait à ces échelles là
[BS] C'est le problème de ne pas réfléchir à la société qu'on fait. Donc moi, à partir de là, ce que j'appelle de mes voeux, c'est de faire plus de communs, c'est-à-dire d'essayer de refaire des trucs ensemble, d'arrêter d'être tout seul dans son coin avec son PC, avec ses devices, essayer de trouver des choses à faire ensemble, réparer plus ses choses, par exemple.
[BS] essayer de réparer et si on ne sait pas réparer, on apprend ensemble en fait.
[BS] Moi je sais pas réparer un moteur, mais je sais un moteur thermique, mais je sais réparer les trucs électroniques.
[BS] C'est ça, c'est la meilleure chose pour faire durer un peu nos objets.
[BB] Mais comment on apprend à réparer un objet où maintenant, 9 fois sur 10, il y a un scellé qui dit que si je l'ouvre, la garantie s'applique plus ?
[BS] Alors déjà c'est pas vrai si vous l'ouvrez c'est marqué que la garantie s'applique plus mais la garantie s'applique quand même dans la majeure partie des cas.
[BS] Faut pas hésiter à appeler la direction départementale de la protection des personnes du département où travaille l'entreprise qui vous dit que non c'est pas garantie. Alors la DDPP c'est l'ancien nom.
[Aeris] La DGCCRF.
[BS] C'est ce qui s'appelait avant la direction générale de la consommation et de la repression des fraudes, la protection des consommateurs. Pas hésiter à les mettre en jeu parce qu'en fait eux ils demandent que ça. Parce qu'on leur sort des affaires qui nécessitent d'aller voir des entreprises et leur dire si si, c'est garanti. Donc oui, comme il y a même un SEL et bah tu bricoles.
[BS] Tout à fait.
[BS] Tout à fait, c'est bon à rappeler.
[Aeris] C'est plus rare quand même, mais...
[BS] Ouais mais si t'as un cadre de vélo qui casse au bout de quatre ans, ton cadre de vélo il est garantie parce qu'en fait les mecs ils ont fait n'importe quoi avec leur tube d'acier qui casse c'est pas normal tu vois, c'est un défaut de conception
[BB] Moi j'ai déjà fait remplacer une télé qui avait 7 ans.
[BS] Pour la petite histoire, ça a une anecdote rigolote, quand j'étais gamin j'avais un lecteur de cassette, double cassette, et en fait il y avait une trappe sur la gauche, puis une trappe sur la droite, et la trappe de gauche, un jour elle a cassé, les petits axes sur l'arrière.
[BS] Et donc mon père qui était... c'était son métier de réparer de l'électroménager, il fit vidéo, donc il a pris ça, il me l'a empris, il me l'a emmené en boutique et puis il a commandé la pièce.
[BS] Il a reçu la pièce.
[BS] Et il a vu que la pièce...
[BS] À l'endroit des deux axes à l'arrière, il y avait un renfort en plastique qui avait été moulé différente. Elle ne s'était pas la même pièce.
[BS] ils avaient renforcé cet endroit de la pièce.
[BS] Et ce lecteur avait plus d'un an, à l'époque c'était qu'un an les garanties, et donc normalement il était pas sous garantie.
[BS] Et donc on a écrit au constructeur en disant c'est marrant on voit que la pièce que vous nous avez remplacé n'a pas le même profil on en déduit que vous êtes au courant qu'il y a un défaut
[BB] C'est un peu le jeu aussi.
[BS] phénomène commun à faire, ce problème c'est que le commun pour moi le meilleur commun c'est le politique.
[BS] C'est-à-dire faire ensemble, pour moi la définition de faire ensemble à la fin, c'est faire ensemble par des actions politiques en fait. Qui décide des lois ? Normalement tout le monde décide des lois, ensemble on décide des lois. Alors aujourd'hui on est dans un système démocratique mal foutu où il faut élire des gens qui vont faire ces lois si l'exécutif les laisse faire. Mais bon c'est comme ça et rien n'empêche d'aller voir nos députés et nos sénateurs et de leur pourrir la vie jusqu'à ce qu'ils comprennent que gentiment, mais que peut-être faut.
[BS] on augmente les garanties des biens de service par exemple, ou des biens de consommation.
[Aeris] C'est tout le problème aujourd'hui, c'est qu'en tant qu'individu en fait on a très peu de pouvoir et de contrôle sur les entreprises qui sont souvent beaucoup plus riches que vous et qui peuvent vous faire tenir en haleine très longtemps y compris en justice. Et effectivement il faut passer par des associations, par des associations de défense de consommateurs.
[BB] Oui mais si c'est pour réparer un vélo, un ordinateur ou un lave-linge...
[BB] quand même un peu compliqué. Concrètement, est-ce que c'est raisonnable de se dire que...
[BB] Une des solutions ça va passer par réparer tous ensemble. Alors par exemple je sais qu'à Paris il y a la ressourcerie
[BB] qui fait beaucoup de choses, qui reprend des choses, qui les répare, qui apprend.
[BB] aux citoyens à réparer aussi.
[BB] On a quand même l'impression que c'est des actes isolés, des initiatives...
[BB] très ponctuelle.
[BS] Pour le coup, il y a beaucoup d'endroits dans le monde où... Enfin, il y a beaucoup de sujets sur lesquels on nous propose des actes individuels, genre faire du place dans notre boîte mail et tout, qui, je trouve, et le prouve ne servent à rien.
[BS] Je suis plus du métier, donc là je vous garantis, faire du ménage dans sa boîte mail, ça ne sert à rien.
[BS] en terme d'impact climat, c'est zéro, voire moins quelque chose parce que vous auriez consommé de l'énergie à faire tout ça.
[BS] Par contre, réparer un appareil, ouais carrément. Parce qu'en fait vous n'allez pas racheter cet appareil. Et vous n'allez pas faire toute la pollution CO2, toute la pollution d'extraction minière de la production de cet appareil.
[BB] Parce que ce qu'on dit souvent, c'est que la plus grosse part de consommation énergétique d'un appareil électrique, c'est sa production.
[BS] Tout à fait.
[BS] Et la pollution, c'est sa production parce que ça va être aussi sa destruction.
[Aeris] Et aujourd'hui le problème de la plupart du temps en réparation c'est surtout que les machines aujourd'hui même très banales sont extrêmement compliquées avec de l'informatique dedans et qu'on comprend plus rien. Moi j'ai encore eu l'exemple avec une chaudière qui est tombée en panne, le fabricant nous a bien dit, bah la carte mère...
[Aeris] Vous pouvez même pas essayer de la changer, en fait tout est aujourd'hui dans un seul bloc, c'est du monobloc qui branche juste les capteurs dessus, c'est tout. Et du coup cette carte crame, c'est mort. Vous avez plus qu'à la changer quoi.
[BS] J'ai cette chance infinie d'avoir une pompe à chaleur chez moi. Et cette pompe à chaleur, je l'ai ouverte une fois et c'est tout simple. Il y a quelques relais, un espèce de thermostat qui est un peu électronique mais vite fait, dont le fonctionnement c'est une loi d'eau toute simple. Si vous vous renseignez, c'est un bête calcul de règne de trois.
[BS] Franchement, j'ai beaucoup de chance. Je vais la garder ma chaudière.
[Aeris] Ah oui oui oui. Parce qu'aujourd'hui la plupart du matériel en fait, c'est des plaques à acheter au fabricant et vous ne pouvez pas intervenir dessus. Il n'y a même plus les composants à l'ancienne en fait, qu'on soudait. Ça, elle est dessoudée, c'est pas facile. Non non, c'est des tout petits composants soudés par des robots.
[BS] Ça existe encore, on peut encore faire quelques fois. J'ai encore dépanné un lave-linge il y a deux ans pour une amie. Il était... c'était une bête résistance et puis un condensateur qui avait cramé. La résistance de sécurité qui avait sauté. On a changé deux pièces.
[BS] ça nous a coûté 8,50€, tout compris, elle était contente.
[BS] ça se fait encore donc ne pas hésiter à mettre en oeuvre ces moyens là puisqu'on les a encore et puis aussi ça veut dire que derrière on va...
[BS] Si on commence à avoir l'habitude de réparer des choses, c'est-à-dire que quand on va acheter des biens, on va commencer aussi à se poser la question de leur réparabilité.
[BS] Et après ça veut dire qu'on va peut-être aller voir son député pour lui dire « mais moi comment ça se fait que c'est pas garantie minimum 10 ans en fait ces équipements ? » D'ailleurs ça va l'être de plus en plus.
[Aeris] Mais c'est en train de revenir, je crois qu'il y a un texte de loi qui est en train d'être prévu sur justement les garanties de la durée de vie.
[Aeris] Ça va passer de 2 à 5 ans je crois ? Oui.
[BS] Oui.
[BB] Par exemple, sur certains appareils, on sait qu'il y a iFixit qui donne un score de réparabilité.
[BS] Tout à fait.
[BB] mais si je vais dans une grande surface chez Darty, à la Fnac ou chez Boulanger
[BB] Ben ça je le vois pas, je le sais pas. Et je pense que ça intéresse personne. Comment est-ce qu'aujourd'hui on fait pour que...
[BB] au niveau politique, on oblige les acteurs à...
[BB] au minimum indiquer un score de réparabilité.
[BB] voire ne pas tolérer. Sur la pollution des véhicules on voit bien qu'on a le critère 1, 2, 3 et que on a commencé par mettre des critères, c'est le cas de le dire, et puis on a fini par interdire certains véhicules dont la note n'était pas assez bonne. Est-ce que sur la réparabilité on ne peut pas
[BB] quelque chose pareil ? Est-ce que ça peut être une bonne idée ? Est-ce que ça risque pas d'être contre productif ? Parce que forcément les industriels vont dire non mais si je fais ça ça va augmenter mon prix de revient ça va diminuer ma marge je vais pu être rentable et si à l'autre bout de la planète ils ont pas les mêmes contraintes et ben je vais perdre des parts de marché et je vais finir par mourir.
[BS] C'est un problème, on a le même problème avec l'agriculture et la production de nourriture.
[BS] Ouais non je parlais pas de nutrition, je pensais plutôt au fait qu'on n'a pas le droit à certains pesticides en Europe mais qu'on a le droit encore de vendre les produits qui permettent de fabriquer ces pesticides à des pays tiers qui vont ensuite les utiliser pour nous réimporter leurs produits terminés, leurs produits cultivés chez nous et qu'on a le droit et qu'on laisse importer en fait. Donc on voit ce genre de choses, c'est pareil avec l'industrie en effet si on laisse importer des équipements moins 10 ans socialement moins 10 ans en termes de garantie, moins 10 ans en termes de réparabilité, ça va pas le faire.
[BS] Donc ça c'est aussi une histoire d'avoir les épaules assez hautes et de se dire en tant qu'État, en tant que nation, en tant qu'Europe.
[BS] On va pas laisser rentrer en fait, c'est tout. Après il y a aussi, moi il y a toujours cette question, on dit oui mais quand même, bon l'AVCL avant il durait plus longtemps. Alors le truc c'est si tu regardes le nombre de mois que te coûtaient, le nombre de mois de salaire que te coûtait cet appareil il y a 30 ans.
[BS] ton lave-linge et le nombre de mois de salaire que te coûte ton lave-linge aujourd'hui, c'est pas le même prix, il coûte beaucoup moins cher.
[BS] si tu mets le même budget.
[Aeris] Oui, sur du haut de gamme ça va tenir.
[BS] qu'à l'époque tu vas avoir du haut de gamme qui va durer 30 ans.
[BS] Donc ça existe encore.
[BS] Là on rejoint encore un autre problème politique, c'est pourquoi on a plus les moyens, en grande partie de la population, d'acheter ce genre de matériel. C'est parce qu'en fait l'écart des salaires est beaucoup plus grand.
[BS] Donc en fait, on finit toujours par arriver sur des questions politiques.
[BS] Quand on commence à se poser des questions de comment fonctionne un outil, alors en général c'est un outil numérique de base, moi je finis toujours par arriver sur...
[BS] Les riches nous coûtent beaucoup trop cher. Nos hommes et nos femmes politiques font n'importe quoi et on leur en tient pas rigueur.
[BS] ça va, enfin, normalement faut rentrer dans l'art quoi, gentiment hein, mais...
[BB] Mais rentrer dans l'art ça veut dire quoi ? Ça veut dire militer ? Ça veut dire écrire à son député ?
[Aeris] Il faut le savoir et il faut être capable de le faire parce qu'aujourd'hui il y a aussi beaucoup de monde qui du coup va devoir acheter du bas de gamme parce qu'ils n'ont pas forcément les moyens et donc du coup on rentre dans des boucles infernales en fait.
[BB] Mais ceci dit, le fait que ce soit basse gamme ou haut de gamme n'est pas corrélé avec la réparabilité.
[BS] C'est pas forcément corrélé, c'est pas forcément corrélé.
[Aeris] C'est pas corollé mais du bas de gamme va être quand même beaucoup moins réparable souvent que du haut de gamme.
[BS] On parle d'Apple ?
[Aeris] Oui, mais Apple, ouais.
[BS] Le matos Apple, ils ont fini carrément par ajouter dans chaque pièce des numéros de série corrélés. C'est-à-dire que si vous voulez changer l'écran d'un portage Apple, vous ne pouvez pas, parce que votre écran est lié en termes de numéros de série avec votre carte mère.
[BS] Ça, ça je comprends même pas que ce soit totalement interdit.
[BS] Mais quand on voit, par contre le problème, c'est quand on voit la puissance d'une firme comme Apple face même à la Commission européenne ou au droit européen...
[BS] ils arrivent à passer entre les gouttes parce qu'en fait ils sont beaucoup trop gros. Ils sont ce qu'on appelle too big to jail, trop gros pour être mis en prison tu vois.
[BS] Oui on a un problème. On a un problème qui pour moi me rappelle les films dystopiques de ma jeunesse de science-fiction où on avait des mégacorporations qui contrôlaient le monde. Bah en fait j'ai un peu l'impression d'être dans ce monde là aujourd'hui quoi.
[BS] quand je vois le poids d'un Microsoft, d'un Google ou d'un Apple aujourd'hui sur nos vies
[BS] en termes industriels, en termes techniques, en termes matériels et en termes de régulation. C'est-à-dire que c'est eux qui font les règles, puisqu'on n'arrive pas à les appliquer quand on les pose ces règles. Le RGPD s'applique pas à eux, le DSA s'applique pas à eux...
[Aeris] Même sans aller aussi gros, on voit que des industriels qui ont un peu d'aura en France arrivent à décider à peu près de tout ce qu'ils veulent en fait. En passant par le politique, aujourd'hui les politiques n'écoutent quasiment que les industriels. Et c'est toujours le business, le business, le business d'abord, on verra après pour la population. Et du coup, de la moindre entreprise arrive à faire passer à peu près ce qu'elle a envie et à bloquer toute discussion sur le sujet. On n'a même pas besoin d'aller taper sur du Microsoft ou du Google pour voir le problème en France.
[BB] Mais est-ce que... Alors je reviens un peu sur la réparabilité et parce que...
[BB] J'ai l'impression que ça résonne quand même beaucoup avec les notions de libre, et en particulier dans le logiciel et d'open source, parce que pour pouvoir réparer quelque chose, que ce soit du matériel ou du logiciel, il faut comprendre comment ça fonctionne.
[BB] Et c'est sûr que si, on a accès au code source.
[BB] c'est beaucoup plus facile. On voit par exemple qu'aujourd'hui dans le monde de l'IA, qui en effervescence partout dans le monde...
[BB] on est très en retard en Europe et en particulier en France et que au nom de la souveraineté numérique il y a pas mal d'initiatives qui sont en train d'être menées je pense à Open LLM France
[BB] On est tellement en retard que de toute façon notre seul moyen de rattraper ce retard aujourd'hui c'est de travailler ensemble en commun en mode open source.
[BB] Est-ce qu'on ne peut pas imaginer des initiatives ?
[BB] parallèle ou équivalent dans d'autres domaines.
[BB] Parce que là on voit bien que l'IA, c'est un peu le truc à la mode qui buzz et que du coup les enjeux sont tels que on arrive à déplacer des montagnes sur des sujets qui sont beaucoup plus beaucoup plus lents, beaucoup plus mous, où les enjeux sont moins importants parce que je pense que être capable de réparer son lave-vaisselle aujourd'hui c'est pas une priorité.
[BB] Est-ce qu'il n'y a pas aussi à ce niveau-là un manjeu politique ?
[BB] faire en sorte que les autocollants scellés si vous ouvrez vous perdez votre garantie.
[BB] on l'a dit c'est faux
[BB] Mais ça devrait être le contraire, ça devrait être interdit, tout à fait.
[BS] Mais ça devrait être interdit. Ça devrait être interdit de mettre ce genre d'autocollant.
[BS] Ouais c'est plus que ça même, c'est...
[BS] Le problème tu vois c'est que tu commences ta question en me disant oui il y a et tout moi mon priorifex c'est déjà de dire mais déjà faites pas dire en fait tu vois c'est un nouveau mais c'est un buzz c'est à dire qu'il y a trois ans trois ans on aurait dit pareil avec la blockchain ou les NFC là tout ça ça disparu aujourd'hui NFT et aujourd'hui ça vaut littéralement zéro tout ça
[BS] Il reste encore quelques blockchains qui tournent, mais ça ne s'intéresse plus personne au niveau de la Commission OPN. Peut-être qu'il y aura pareil dans quelques années quand on sera rendu compte qu'on parle en terawater et en nombre de centrales nucléaires dédiées à ce genre d'usage.
[BS] un usage qui aujourd'hui, pour moi, a fait la preuve de sa nocivité.
[BS] C'est-à-dire que tous les cas que j'ai pu voir, je ne vois pas l'intérêt. Et les Google, Apple et Amazon essaient de nous le forcer dans la gorge comme des...
[BS] Comme des gros connards, excusez-moi, et... et... juste... Mais non, en fait, enfin, un pronom à refuser, bordel !
[Aeris] tous les cas de... Regardez autour de vous, et tous les cas de DIA, en fait, ont toujours des effets négatifs très violents.
[Aeris] et des vrais problèmes sociétaux générés d'arrière.
[BB] Alors, je pense qu'il y a IA et IA, il y a l'entraînement des gros modèles, et en particulier les modèles de langage. Moi, à titre personnel, me frappez pas tout de suite, mais je suis bilingue, mais en anglais j'ai un niveau qui est assez limité, et je fais beaucoup appel à CLLM pour corriger et être capable d'écrire dans un anglais où je sais que grammaticalement il n'y a pas d'énormité.
[BS] Il y a quelques usages légitimes. Moi je l'ai vu par exemple avec la transcription.
[BS] donc prendre une vidéo en faire des sous-titres ça marche beaucoup mieux avec des systems d'IA aujourd'hui
[BB] Alors je préfère t'annoncer d'ailleurs que cet épisode sera transcrit et que je vais pas le faire à la main.
[Aeris] Et on saurait les faire sans l'IAV, certainement.
[BS] Voilà, c'est donc... C'est toujours la question, c'est pas de... Pour moi c'est toujours la question fondamentale que l'on ne se pose plus depuis 250 ans qui est est-ce qu'on veut faire quelque chose ?
[BS] et est-ce qu'on se dit qu'il y a des choses qu'on ne fera pas ?
[BS] Or, ma théorie, c'est que ça fait 250 ans qu'on a arrêté de dire ça, on ne va pas le faire.
[BS] Parce qu'en fait c'est pas bon.
[Aeris] Et surtout on s'interdit de le faire. Et on interdit politiquement de le faire.
[BS] Et c'est pas juste on va pas le faire, on va s'interdire de le faire. Et il y a beaucoup de mes amis et connaissances dans le monde du numérique qui me... quand je leur dis ça me disent non mais quand même tu peux pas dire ça, enfin c'est pas possible. On va pas se mettre à interdire. Mais vous savez quoi ? Si... Si, si, si il va falloir qu'on... pour moi je ne comprends pas que le bitcoin soit pas interdit en Europe.
[BS] totalement depuis 5 ans.
[BS] ce truc consomme des teraoateurs, des centaines de teraoateurs par an.
[BS] pour faire 30 000 transactions qui coûtent 30 dollars chacune et qui mettent deux heures à être mises en voire en place.
[Aeris] et qui a été la base de spéculation monstrueuse, d'arnaque dans tous les coins, et qui aujourd'hui a quasiment pas d'usage intéressant, en fait.
[BS] Donc typiquement, voilà, ça, ça devrait être interdit. C'est plutôt pas très compliqué. On fait un décret européen qui dit que les transmissions bitcoin euro sont interdites et il y a une peine associée.
[BB] comme en Chine.
[BS] Non, en Chine, la preuve que ça marche pas, c'est que si la Chine l'avait interdit vraiment, le bitcoin se serait écroulé.
[Aeris] Les fermes de minage étaient essentiellement chinoises parce que le gouvernement chinois finançait à mort les électricités pour faire tourner les fermes.
[BS] Donc si demain l'Europe dit que le bitcoin est interdit et se donne les moyens de l'interdire en disant juste voilà, il y a des peines associées et on interdit aux banques de faire des transactions euro bitcoin ou de faire des transactions avec les entreprises qui permettent de faire des transactions euro bitcoin.
[BS] Je vous garantis que demain le bitcoin vaut 0.
[BS] Parce qu'en fait, il suffit d'avoir un acteur assez gros comme l'Europe le disent, pour que ce truc s'écroule, ça ne fonctionne que sur le...
[BB] Ça, la démonstration est un peu facile, c'est sûr que si t'interdis quelque chose, ça finit par valoir 0.
[BS] Non mais il suffit de dire qu'il n'y a pas besoin que les États-Unis ou des grosses, grosses acteurs comme les États-Unis l'interdissent. L'UE est un acteur suffisant. Et je pense que cet objet qui est le bitcoin est néfaste.
[BS] à prouver son côté néfaste sans apporter quoi que ce soit, il devrait être interdit.
[BS] Ça peut être une truc de R&D pour trois étudiants dans un coin de thèse de computer science, mais c'est tout quoi.
[BS] ça ne doit pas être considéré comme un réseau nécessitant des teraoiteurs d'énergie pour faire trois pauvres transactions. Et donc de la même façon...
[BS] Les histoires d'IA, de LLM et Campagne, je pense qu'on devrait se poser la question de mais est-ce qu'on donne à ces gens ?
[BS] le fusil qui va nous abattre plus tard quoi ? Ou est-ce que juste on le renlève tout de suite ?
[BB] Alors qu'est-ce que tu interdirais par exemple ?
[BB] Ou qu'est-ce qu'on aurait dû interdire ?
[BS] Alors déjà je veux pas avoir ce genre de responsabilité seule.
[BS] À nous, à nouveau, je reviens toujours, on doit faire commun, on doit réfléchir ensemble la société.
[BS] on doit se poser des questions, on doit aller vers des élèves. Et forcément, ça ne peut avoir lieu dans notre système actuel que par des systèmes électifs.
[BS] Donc faudrait qu'on aille voir nos yeux en disant mais c'est quoi ce bordel ?
[Aeris] Et typiquement, rien que sur les IA, si on revient à la base, l'entraînement des IA, les données qui ont été utilisées à l'origine sont déjà la plupart du temps illicites.
[Aeris] Et donc du coup, déjà rien que ça, en fait, on aurait pu régler le problème bien avant.
[Aeris] Aujourd'hui tous les modèles, les générations en particulier, les IA génératives, côté images, vidéos, sons, etc. sont basés sur des viols de copyright à l'origine. C'est de la contrefaçon. Ce ne sont pas des données illégales. Oui, non, les données ne sont pas illégales, mais l'usage qui en fait...
[BS] Ce ne sont pas des données illégales. Je vais faire mon quadrature d'unette première école. L'usage qui en a été fait ne respecte pas les droits des personnes qui ont produit ces données.
[Aeris] Et ça rappelle le même qui a eu lieu sur le sujet, c'est que quand c'était nous qui pirations sur du peer to peer, c'était mal, mais quand on a filé ça à des boîtes qui génèrent des millions, bizarrement, c'était devenu tout de suite très bien.
[BB] Ça dépend à qui on pose la question.
[Aeris] Oui, ça dépend à qui on te pose la question, mais...
[BS] Oui, si vous étiez y endroit aujourd'hui, peut-être vous regardez d'un mauvais œil et vous auriez juste envie d'avoir votre part du gâteau en vrai. C'est ça qu'on attend des grands y endroits aussi aujourd'hui. C'est juste ça donc en fait moi j'attends pas qu'ils réfléchissent sur la conséquence sur la société de ce genre d'usage.
[BS] et de recherche et de consommation folle d'énergie. Donc s'il fallait interdire des trucs, bah moi déjà je discuterais de ça avec plein de gens pour essayer de proposer des modèles de société dans lesquels on n'a pas besoin de ce genre d'outils parce qu'en fait ils sont catastrophiques et qu'on déciderait de se concentrer sur d'autres trucs.
[BS] peut-être chercher un peu plus comment produire des énergies renouvelables de manière pérenne et sans charbon et sans pétrole comment on remplacerait la voiture que tout le monde a par des moyens de transport un peu plus communs parce qu'en fait la voiture ça ne marche pas et c'est pas une question qu'elle soit électrique ou thermique ça ne marche pas d'avoir chacun sa voiture ça ne peut pas faire un modèle de société qui durera plus de 200 ans
[Aeris] Et typiquement les suiveurs dû être interdits aussi. Qu'est-ce que ces trucs font, dans notre cité ?
[BS] Ça aussi, c'est pas une voiture d'une tonne deux dans une ville, genre non, enfin en fait non.
[BS] tu n'as pas le droit de produire une voiture si elle fait plus de x kilos ou si elle consomme plus de x litres au cent.
[BB] Mais alors mon droit, ma liberté de choisir...
[BS] C'est tout, c'est pas très compliqué. Mais alors, le problème c'est que ta liberté de choisir, elle s'oppose directement à la survie de l'espèce.
[BS] Je suis désolé, je fais un peu raccourci, mais c'est ça dont on parle en fait.
[BB] Non mais c'était provocateur exprès.
[BS] Je sais, mais ce que je veux dire, c'est que c'est ça dont on parle, et ne pas avoir conscience de ça aujourd'hui.
[BS] Ne pas avoir conscience de ça aujourd'hui pour moi.
[BS] Je vais pas dire que c'est criminal parce qu'en fait on peut pas tous et toutes informer...
[BS] Pareil, moi j'ai été aidé par plein de gens autour de moi qui m'ont fait prendre conscience du changement climatique il y a quelques années quand même.
[BS] et surtout des autres problématiques associées parce que je suis quelqu'un qui aime bien fouiller ces domaines donc j'ai fouillé et je me suis dit mais il n'y a pas que ça en fait.
[BS] Il y a aussi la diversité, il y a aussi le cycle du carburant et de l'azote, le cycle du phosphor et de l'azote, etc.
[BS] Donc, déjà, renseignez-vous, sortez de, si vous êtes encore à Lire le Monde, parce que vous pensez que c'est le journal de référence genre, désolé, ce journal n'a pas d'intérêt. Il ne fait qu'à nouveau lécher les pieds de ceux qui ont déjà le pouvoir. Il ne va pas nous montrer forcément, a priori, pas la réalité du monde tel qu'il est aujourd'hui.
[BS] écouter des interviews, moi il y a des médias que j'aime bien, la Green Letter Club j'aime bien parce qu'ils interviewent des gens vraiment compétents, il y a Elucid que j'aime bien aussi, c'est plus sur des aspects économiques ou Eureka, des chaînes youtube vraiment qui partent dans de l'économie là carrément c'est des études économiques mais c'est vachement intéressant et c'est très vulgarisé donc vraiment c'est des gens que je recommande d'aller voir si on...
[BS] y compris si c'est pas son domaine de compétences, pour essayer de mieux comprendre... — Surtout. — Bah voilà, surtout pour mieux comprendre le monde dans lequel on vit.
[BS] Et pour moi, ces enjeux climatiques aujourd'hui sont tels que...
[BS] Enfin, c'est... ouais, c'est déjà criminel aujourd'hui d'acheter un SUV. Et je comprends pas que ce soit autorisé. Et je sais pourquoi ça l'est, parce que Peugeot, Renault, toutes ces entreprises, Stelantis et compagnie, font du chantage à l'emploi permanent auprès de l'État français.
[BB] Oui, mais ça c'est une réalité qu'on peut pas nier.
[BB] Qu'est-ce qu'on fait alors ?
[Aeris] C'est une réalité mais c'est aussi le problème parce que le chantage d'emplois, on sait que depuis très longtemps, on aurait dû sortir l'emploi de l'équation de la survie.
[Aeris] Aujourd'hui on est pas capable d'avoir... enfin on voit les chiffres aujourd'hui il y a 4 millions de chômeurs, il y a 2 millions de postes donc de toute façon on sait que tout le monde n'aura pas de de boulot et donc comment on fait pour que même sans emploi on puisse vivre correctement et le problème il est là aujourd'hui aussi parce qu'effectivement le monde le monde de demain ou le monde tel qu'il devrait être
[Aeris] est très différent de celui qu'il est aujourd'hui et il y aurait effectivement beaucoup de secteurs qui seraient très touchés. Le secteur automobile n'existerait plus. On parlait du marketing, publicité, ça veut dire que c'est des services qui n'existent plus et ça fait énormément de monde et énormément d'emplois à l'air casé ailleurs quoi. Et qu'est-ce qu'on fait ?
[BS] D'ailleurs, typiquement, s'il y a des trucs que je voudrais interdire, c'est la publicité.
[BS] Après je dis pas partout tout le temps machin mais mais mais clairement quand on revient là...
[BS] 1% de son impact actuel.
[BS] C'est à dire qu'on aurait le droit à tout endroit où vous avez de la pub, vous dites que à chaque fois que vous avez croisé 100 panneaux ou 100 flash de pub, vous n'en avez plus qu'un.
[BS] ça me paraîtrait raisonnable d'aller par là. Je dis pas que... parce que y'en a qui veulent l'interdire entièrement, bon je dis peut-être qu'il faut quand même qu'on ait une petite idée des produits qui existent et machin mais... mais je vois pas, enfin, aujourd'hui on est beaucoup trop...
[BS] manipulé de partout.
[BS] ça nous tape la cognition de manière totalement folle.
[Aeris] Bah y'a un panneau tous les 10 mètres.
[BS] Il y a un panneau tous les 10 mètres dans nos villes, on ne peut pas ne pas voir en fait.
[BB] Et comment on fait si on tirait ses revenus de la publicité ?
[BS] et bien on va tirer survenue d'autre chose.
[BS] les marchands de chandelles quand Edison a inventé l'ampoule, ils sont reconvertis. Alors le truc c'est que ça a mis du temps.
[BS] Ils ont eu le temps. Il y en a qui ont continué à fabriquer des chandelles, il y en a qui ont fabriqué des ampoules, il y en a qui ont été fabriqués d'autres trucs à base de paraffine parce qu'ils avaient besoin, j'en sais rien moi. Le monde s'est adapté et vous savez quoi ? S'il ne s'adapte pas aujourd'hui...
[BS] à des nécessités de changement qu'on décidera ensemble, il va se cracher contre le béton.
[BS] dans quelques décennies, dans quelques années, je ne sais pas, je ne suis pas à devin.
[BS] Mais c'est une certitude, c'est pas une question en fait.
[BS] Et donc si on acquiert cette certitude-là derrière, il y a des trucs que forcément on ne tolère plus.
[BS] Enfin moi j'en suis là aujourd'hui, j'ai un adblocker depuis 2002, je vous garantis que je ne tolère plus la pub sur internet.
[BS] je ne peux plus l'avoir en peinture. Et l'exploitation des données perso, je ne peux plus l'avoir en peinture non plus.
[BS] Quand j'ai un client qui me déploie un site web, il a déploie son site web, si j'enlève mon adblocker, je vais jeter un œil. Si ça se met à clignoter de partout, je suis là, j'en mets pfff.
[BS] D'ailleurs, Eris, tu es un peu mon référent alpha de RGPD. Pour moi, c'est une question aussi pour RGPD, la protection des données personnelles. Ça passera, ça devrait passer par la fermeture de nombreuses entreprises.
[BS] Et d'ailleurs tant qu'il n'y a pas eu des entreprises qui ont dû fermer à cause du RGPD, le RGPD sera considéré dans mes yeux comme une loi qui ne sert à rien.
[BS] Puisque si on fait des règles et que...
[BS] on ne supprime pas les gens qui ne respectent pas ces règles, pas les gens eux-mêmes mais leurs structures juridiques, leurs entreprises, leurs associations, leurs méfaits.
[BS] Bah cette loi n'est pas appliquée en fait. C'est comme si vous me disiez le meurtre est interdit dès à partir de maintenant, mais on fait rien aux meurtriers.
[BS] Bon bah ça va juste pas marcher en fait.
[BS] Et donc oui je pense que pour...
[BS] pour la survie de notre monde, dans des conditions pas débiles de se nourrir, se loger, aller voir ses potes et pouvoir se transporter pas trop loin dans de bonnes conditions, il va falloir qu'on change des trucs assez radicalement. Et donc soit ça va le changer, on va le changer façon Hurricane Helen aux Etats-Unis où il y a des maisons qui vont se retrouver avec 6 mètres d'eau.
[BS] tout le temps, comme dans le Nord Pas de Calais, comme dans Roumanie il y a 15 jours, comme les copains après Porto qui avaient des incendies ou à 40 bornes de là, ils avaient le ciel rouge et de la cendre partout sur les murs et les maisons pendant des semaines. Soit ça va être ça tout le temps chez tout le monde en permanence, toute l'année, en Grèce. Enfin, va continuer, on se rend pas compte, c'est déjà le cas en fait.
[BS] soit on va peu à peu décider peut-être que peut-être on veut pas en fait.
[BS] Désolé, c'est pas super.
[Aeris] C'est la réalité en même temps.
[BB] On essaiera de faire plus joyeux la prochaine fois. L'heure tourne. Je voulais te demander pour conclure, si tu avais un conseil à donner à nos auditrices et nos auditeurs sur un conseil qu'ils peuvent mettre en pratique dès demain.
[BB] pour justement répondre à ces problématiques qu'on vient d'évoquer.
[BS] Alors c'est marrant parce que quand on en discutait avant l'émission, on se disait, je vous parlais d'auto hébergement, si vous étiez geek, bah d'essayer d'être le plus autonome possible pour vos outils numériques et si vous l'étiez pas, de vous rapprocher de gens comme les chatons, c'est HATON.org, T-O-N-S, qui sont une fédération d'associations qui aident les gens à être autonome sur leurs outils numériques.
[BS] Et en fait, à la fin de l'émission, là, je suis plutôt à me dire, ouais, c'est un bon conseil, mais il y a encore mieux, c'est...
[BS] si vous avez pas connaissance.
[BS] de l'existence d'un hyper café près de chez vous.
[BS] Renseignez-vous si on a un « Allez-y ! »
[BS] avec des trucs que vous avez qui sont en panne parce qu'on a tous quelque chose à la jour qui est en panne, ou juste allez-y !
[BS] Allez-y comme vous êtes, comme on dit. Parce que vous savez faire un truc. Vous savez démonter une cafetière. Vous savez s'attendre que vous êtes celui qui sait ou celle qui sait recoudre un bouton et que vous allez l'apprendre à d'autres. Et que dans les Repair Cafés, on cède à réparer les uns les autres des trucs. Donc que vous ayez des trucs à réparer, venez avec. Si vous n'en avez pas...
[BS] Allez-y !
[BS] pour boire un café et filer des coups de main.
[BS] Et si il n'y en a pas dans votre région, faites-en un !
[BS] Inventez-le. Et vous verrez, c'est ce que je suis en train de faire dans ma région, dans l'aube.
[BS] Là où j'habite, il n'y a pas de répercafé à l'horizon. Le premier il est à 70 km. On va en fabriquer un.
[BS] On va faire notre premier rendez-vous je pense début 2025.
[BS] parce qu'en fait je me suis rendu compte à quel point c'est important d'avoir ça.
[BS] parce que ça recrée du commun, c'est à dire que tout à coup des gens qui ne s'y parlent pas trop...
[BS] se retrouve autour d'un besoin commun qui va manger un truc en panne.
[BS] les compétences se croisent.
[BS] C'est génial, c'est-à-dire que ceux qui savent montrent à ceux qui ne savent pas.
[BS] on se parle un peu plus.
[BS] Non, il y a plein de trucs, c'est super, on consomme moins d'appareils parce qu'on va se les réparer.
[BS] Donc on fait un peu la nico-système qui veut qu'on consomme toujours plus des trucs dont on n'a pas besoin. Et donc peut-être on va juste les garder plus longtemps.
[BS] Donc je pense qu'en fait le bon conseil c'est rejoigner un cyber café, un cyber café, un Repair Café, et s'il n'y en a pas, faites-en un.
[BS] Je vous conseille notamment, il y a un site qui s'appelle je crois que c'est reapercafé.org tapez “Repair Café” dans votre moteur de recherche préféré je vous donnerai l'adresse sinon c'est une fédération en fait qui a été inventée en Hollande de gens qui ont donné des règles
[BS] idéal de fonctionnement des hypercafés.
[BS] parce que y'en a qui l'ont déjà fait à votre place, donc ils ont déjà des trucs astuces, ils ont déjà... vous allez gagner vachement de temps pour faire le vôtre.
[BB] On mettra ça dans les show notes.
[Aeris] repartez pas de zéro ça sert à rien
[BS] Ouais non, c'est ça, n'inventez pas la poudre.
[BS] Voilà, donc c'est ça mon conseil.
[BB] Eh ben, Benjamin Sonntag, merci beaucoup.
[BB] Vous avez écouté R.D.G.P, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée. Cet épisode est hébergé et diffusé sur Castopod. N'hésitez pas à interagir avec nous sur le fait divers en répondant, poétant ou repartageant cet épisode directement depuis votre réseau social interconnecté.
[BB] Et nous on vous dit à la semaine prochaine, merci, à bientôt !
[BS] Au revoir.