[Actu] Whatsapp, Réparons le Numérique et 264

[Gaël] Bonjour, vous écoutez RdGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée.

[Gaël] Bienvenue dans cette nouvelle revue de l'actu numérique, aujourd'hui je suis accompagné de Benjamin. Bonjour Benjamin !

[Benjamin] Bonjour Gaël !

[Benjamin] Alors Gaël, de quoi allons-nous parler aujourd'hui ?

[Gaël] le premier sujet.

[Benjamin] Le premier sujet, qu'est-ce que tu nous as préparé ?

[Gaël] qu'est ce que je vous ai préparé ?

[Benjamin] C'est toi qui nous l'a préparé ?

[Gaël] Non c'est toi qui te l'a prépare

[Benjamin] Ah bah oui c'est vrai !

[Gaël] Premier sujet

[Gaël] et de l'ancien chef de la sécurité de WhatsApp.

[Benjamin] Alors avant de parler de ce brave monsieur, donc WhatsApp tout le monde connaît.

[Benjamin] C'est une application mobile d'envoi de messages instantanés type SMS que j'ai recommandé à toute ma famille et à de nombreuses personnes pendant des années avant qu'elles deviennent totalement non-gratas.

[Benjamin] Parce que, parce qu'elle a été vendue à Facebook.

[Gaël] Facebook.

[Benjamin] et Facebook, on connaît la propension de Facebook à monétiser les données personnelles de ses utilisateurs.

[Benjamin] pour leur fourguer de la publicité.

[Benjamin] Et donc forcément, on n'est pas très très enclin à aller raconter notre vie dessus. En tout cas, en ce qui me concerne, ça fait longtemps que j'ai déserté WhatsApp.

[Gaël] Mais qu'est-ce qui lui est arrivé à ce pauvre chef de sécurité ?

[Benjamin] Alors figure-toi que ce chef de la sécurité, je suis en train de rechercher dans mes notes pour ne pas écorcher son nom et je ne le retrouve pas.

[Gaël] Alors je vais m'y essayer du coup parce que moi je l'ai sous les yeux mais je voulais pas essayer.

[Gaël] C'est...

[Gaël] Attaullah Baig

[Benjamin] Ouais.

[Gaël] Je sais pas si je le prononce bien.

[Benjamin] Alors de toute façon on mettra son nom dans les show notes.

[Benjamin] figure-toi qu'il a détecté des failles de sécurité qui permettaient aux employés de WhatsApp d'accéder à des données des utilisateurs.

[Gaël] Alors comment est-ce que ça peut arriver ça ? Parce que c'est intéressant aussi de comment est-ce que ça arrive...

[Gaël] J'ai pas la source exacte des failles.

[Gaël] mais à mon sens, c'est des problématiques d'élévation de privilèges.

[Gaël] Et donc il y a des gens qui n'ont pas le droit d'accéder à certaines parties des données.

[Gaël] de la base de données ou alors des services qui traitent la donnée derrière.

[Gaël] Sauf qu'il y a des failles de sécurité.

[Gaël] Alors si vous y connaissez un peu en Big Data ou des choses comme ça, en fait, par exemple, des logiciels comme Hadoop, ils en sont bourrés de problèmes de...

[Gaël] d'élévation de privilèges.

[Gaël] Et donc à mon sens, ces failles de sécurité, ça permet à quelqu'un qui a accès déjà.

[Gaël] au serveur.

[Gaël] de se donner plus de droits et donc du coup d'accéder à plus de données qu'il n'aurait le droit d'accéder.

[Benjamin] Alors oui, ce qu'il faut savoir, c'est que toute façon, un informatique, à partir du moment où un accès physique...

[Benjamin] au réseau de l'entreprise.

[Benjamin] on a déjà un pied dans la porte et donc il a mis en garde parce que c'était 100 000 comptes piratés par jour le risque.

[Benjamin] et ça concernait des milliers d'employés donc des données sensibles de 100 000 comptes.

[Benjamin] par jour par des milliers d'employés donc c'est quand même assez dangereux. Alors on ne connait pas le contenu exact, on ne sait pas si c'est les données elles-mêmes ou si ce sont des métadonnées mais on sait que les métadonnées...

[Benjamin] qui vont donc concerner l'heure, l'expéditeur.

[Benjamin] Le destinataire d'un message, ça en dit déjà beaucoup.

[Gaël] N'importe quelle donnée, même les métadonnées, rien que ça.

[Benjamin] Les métadonnées sont des données.

[Gaël] Exactement.

[Gaël] Il a alerté sa direction et notamment son chef qui est Mark Zuckerberg.

[Benjamin] Enfin son chef son patron en tout cas.

[Gaël] son patron effectivement

[Gaël] Et...

[Benjamin] et il a été remercié.

[Benjamin] Merci, mais il lui a dit merci, merci, merci, oh mon gars merci.

[Gaël] On va corriger tout ça, heureusement que vous étiez là.

[Benjamin] tu nous tires une fière chandelle du pied.

[Gaël] Et oui, parce que sinon, si ça avait été découvert...

[Gaël] Qu'est-ce qui nous serait arrivé ?

[Benjamin] Voilà. Et donc en fait non pas du tout, il a été remercié, c'est à dire qu'il a été licencié.

[Benjamin] a été licencié en représailles, voilà comment on est remercié. Ceci dit, c'est un peu le lot commun de tous les lanceurs d'alerte, pas de raison que ça se passe différemment chez Facebook qu'ailleurs.

[Gaël] Mais ce qui se passe bien, c'est que aux Etats-Unis en général quand tu te fais...

[Gaël] et bah tu peux aller vers des cours spéciales de prud'hommes et plaider ton cas pour te faire réintégrer à la société ou des dommagers en général.

[Benjamin] Oui, alors si j'ai bien compris, il est pas allé au prud'homme ce monsieur ?

[Benjamin] Il a attaqué Meta, il poursuit Meta en justice.

[Gaël] C'était sarcastique, mon point.

[Benjamin] Oui mais moi je suis team premier degré.

[Gaël] Et donc il a attaqué META en justice, sous quel biais, enfin sous quel angle.

[Benjamin] Et bien parce qu'il estime que Meta viole son accord avec la FTC.

[Benjamin] et les lois sur la transparence envers les actionnaires.

[Gaël] Donc du coup, on a !

[Gaël] le chef de la sécurité.

[Gaël] qui dénonce à sa direction

[Gaël] plein de failles de sécurité qui concernent quand même...

[Gaël] énormément d'utilisateurs potentiellement sur terre je suppose.

[Benjamin] énormément de salariés.

[Benjamin] Ce qui est important parce que si c'était une personne ça serait problématique mais statistiquement...

[Benjamin] On peut se dire, ça va, c'est sous contrôle. Là, on parle quand même...

[Benjamin] de milliers d'employés.

[Benjamin] Donc des employés, il y en a qui vont, il y en a qui viennent, ça pose quand même des...

[Benjamin] La faille est plus difficile à contenir on va dire.

[Gaël] Oh oui, c'est scyser des failles de privilège, de toute façon c'est toujours très compliqué.

[Gaël] Cette personne vient voir sa direction avec tous ses problèmes de sécurité.

[Gaël] d'avoir un moment de ces droits qui sont reconnus.

[Gaël] C'est d'acquitter l'entreprise.

[Benjamin] il avait envie

[Benjamin] Enfin c'est l'angle le plus efficace qu'il a trouvé, mais est-ce que c'est le seul ?

[Benjamin] On en sait rien ?

[Gaël] Je ne lui connais pas assez en droit états-unien donc...

[Benjamin] On en sait rien, donc moi non plus je sais pas si l'équivalent des prud'hommes il avait des chances de gagner, en tout cas c'est le moyen qu'il a choisi et...

[Benjamin] et on le souhaite bon courage

[Gaël] Oui ben là c'est plusieurs années de combat qu'ils l'attendent.

[Benjamin] Ouais, ou peut-être pas, peut-être qu'il va être débouté immédiatement, on verra bien comment ça donne.

[Benjamin] On va suivre ça de près et on ne peut que vous encourager à utiliser des solutions libres, ouvertes et souveraines.

[Benjamin] Après, le monde n'est pas noir et blanc, le monde est gris.

[Benjamin] Ouais, bah comme partout...

[Gaël] Non mais dans le messaging tu vois quoi qui est vraiment efficace ?

[Benjamin] Moi en général je conseille Signal, c'est pas la panacée mais c'est quand même pas mal et en tout cas c'est bien mieux que Meta et WhatsApp.

[Benjamin] Et télégramme je déconseille fortement.

[Gaël] Donc ce serait plutôt signal.

[Gaël] et toutes les alternatives type Matrix.

[Benjamin] Et alors après c'est un compromis, il faut pas se leurrer parce que il faut que ce soit simple, il faut que ce soit facile, que ce soit facile à utiliser et puis...

[Benjamin] C'est comme tous les réseaux sociaux, que ce soit pour...

[Benjamin] du messaging ou pour poster ses photos si on est tout seul et ben ça ne sert à rien.

[Benjamin] Donc il y a aussi une part d'éducation, il faut dire aux gens que c'est dangereux et qu'il y a d'autres solutions qui sont faciles à utiliser mais que si on n'y va pas tous, ça va être compliqué et c'est aussi pour ça que nous faisons ce podcast.

[Gaël] eux aussi c'est du chat, c'est chiffré de bout en bout.

[Gaël] Euh... si tu héberges ton propre serveur avec ton neuf fédéré...

[Benjamin] Oui oui je suis tout à fait d'accord avec toi, Matrix est probablement bien meilleur parce que Signal, bon je crois qu'on a le code source de l'appli Client.

[Benjamin] qui sert à pas grand chose parce que tout le monde utilise le serveur de la société Signal, qui est une société de droit états-unis, si je ne dis pas de bêtises.

[Gaël] J'ai pas d'informations.

[Benjamin] Et donc au final, il y a quand même pas mal de questions qui se posent. Néanmoins, c'est chiffré de bout en bout, ça on en est sûr parce qu'on a accès au code source du logiciel client.

[Benjamin] Mais c'est pas la panace, on ne peut pas s'installer son serveur signal si on veut être bien sûr.

[Benjamin] Avec Matrix on peut tout à fait s'installer son serveur et son client mais...

[Benjamin] C'est vachement plus compliqué quand même.

[Gaël] Ouais ouais c'est beaucoup plus compliqué.

[Benjamin] Donc il y a un moment, il faut faire des compromis.

[Benjamin] et bas le compromis que moi je vous recommande ces signales.

[Gaël] Passons au deuxième sujet alors.

[Benjamin] Eh bien, c'est une excellente idée. Si nous passions au deuxième sujet, est-ce qu'on se ferait pas un petit jingle à la bouche au deuxième sujet ?

[Gaël] Alors je te laisse faire le jingle à la bouche.

[Benjamin] Oh mais non, faisons-le ensemble.

[Benjamin] Alors quel est-il donc ce deuxième sujet ?

[Gaël] Le deuxième sujet, réparer le numérique avec Emmaus Connect qui prend la route du Tour de France.

[Gaël] C'est une amie à moi, et en plus...

[Benjamin] Donc ce podcast est devenu un lieu de copinage et on ne s'en cache même plus.

[Gaël] On s'en cache même plus.

[Benjamin] D'accord.

[Gaël] Et en plus, du coup, j'ai un peu fait du bénévolat pour eux, quand ils lançaient leur...

[Gaël] Et donc du coup, je voulais en parler aussi dans ce podcast, puisque...

[Gaël] Donc le rôle de la collect.tech c'est...

[Gaël] de lutter contre la discrimination de la...

[Gaël] L'exclusion numérique. Qu'est-ce que c'est l'exclusion numérique ? Aujourd'hui...

[Benjamin] Ah moi je sais, je sais, je sais, je peux dire.

[Gaël] Ah bah à toi alors !

[Benjamin] Alors l'exclusion numérique c'est quand mon voisin change de télé

[Benjamin] et qui veut s'en débarrasser et qu'il faut qu'il aille sur le portail de la mairie de Paris et qui demande aux encombrants...

[Benjamin] de prendre, qui prennent rendez-vous en ligne pour qu'on lui donne un numéro qui commence par W, je ne sais pas pourquoi ça commence toujours par W, avec plein plein de chiffres derrière, il écrit ça sur son carton, il le met dans la rue à l'heure et au jour qu'il a indiqué et on vient le chercher.

[Benjamin] Et comme il est assez âgé, il n'y arrive pas.

[Gaël] Oui, donc du coup il faut forcément...

[Benjamin] quelqu'un qui l'aide.

[Benjamin] Et alors en plus en l'occurrence ouais avec un ordinateur c'est même plus simple je pense. Enfin c'est possible avec un téléphone mais bon en tout cas il faut être connecté, il faut avoir internet.

[Gaël] Donc il y a plein de gens qui...

[Gaël] Il se retrouve exclu en fait du service des poubelles de Paris mais également des impôts...

[Gaël] leur mission c'est de prendre.

[Gaël] des postes de travail ou des smartphones, tout un tas de...

[Gaël] d'ordinateurs etc.

[Gaël] à des entreprises qui s'en débarrassent.

[Gaël] il les reconditionne.

[Gaël] et il les revendent à un prix maudit qu'à ces personnes.

[Benjamin] Donc on prend des ordinateurs ou autres.

[Benjamin] décommissionner et on les

[Gaël] Ouais alors on va tout effacer, toutes les données. D'ailleurs c'est un sujet assez passionnant en fait, comment on efface entièrement les données d'un ordinateur.

[Gaël] et on va y rester réinstallé à partir de zéro. Mais qu'est-ce qu'on installe sur un ordinateur ?

[Benjamin] Attends, attends, ça je sais, Windows 11.

[Gaël] Exactement. Windows 11 c'est la meilleure solution.

[Benjamin] Rha la blague pourrie, non c'est pas Windows 11.

[Gaël] Non, bien sûr.

[Benjamin] C'est dur à dire en plus Windows 11.

[Gaël] La question se pose vraiment parce que y'a beaucoup d'utilisateurs qui connaissent bien Windows 11, donc du coup bah...

[Gaël] pour l'inclusion numérique.

[Gaël] mieux vaut en fait utiliser quelque chose que les gens ont l'habitude d'utiliser.

[Gaël] mais ça pose tout un tas de problèmes entre les licences...

[Benjamin] le matériel.

[Gaël] Exactement, le matériel...

[Gaël] Comment est-ce que je fais d...

[Gaël] comment est-ce que je prolonge la vie de mon ordinateur avec un OS et donc du coup en général on utilise

[Gaël] Et c'est notamment ce que font les Restos du Coeur.

[Gaël] Donc ils prennent un OS Linux, ils le réinstallent sur des ordinateurs qui...

[Gaël] qui ont bien servi, qui sont âgés maintenant.

[Gaël] et il leur donne une seconde vie comme ça pour utiliser Linux tout le reste.

[Benjamin] Alors j'aimerais bien qu'on fasse une parenthèse et qu'on parle de toutes les distributions Linux, par ordre alphabétique, et qu'on dise laquelle est la meilleure, et on fait la bagarre sur laquelle est la meilleure. Qu'est-ce que tu en penses ?

[Gaël] C'est exactement pourquoi je déteste parler de Linux avec des geeks.

[Gaël] Parce que à chaque fois, chacun a sa distribution préférée.

[Gaël] Donc toi de... bien évidemment c'est...

[Benjamin] Alors moi je suis assez classique, moi c'est Ubuntu standard.

[Gaël] Bah voilà, donc c'est parce qu'on est tous les deux pas assez geeks. On aime bien Ubuntu, c'est hyper simple.

[Gaël] presque pareil que Windows aujourd'hui puisque même on peut aller installer des jeux de vidéo sur Ubuntu. L'interface, elle est hyper facile.

[Benjamin] Il y a Steam, je crois.

[Gaël] Ouais y'a Steam et puis y'a de plus en plus de développeurs qui...

[Benjamin] C'est à vu comme je sais pas du tout ce que ça fait Steam.

[Benjamin] mais je sais que c'est sur Linux.

[Gaël] C'est ce qu'il y a dans les trains...

[Benjamin] Ah c'est la vapeur ! C'est encore une sorte de fer à repasser.

[Benjamin] Alors Ubuntu, Fedora, tout ça, ça marche très bien. Les goûts et les couleurs. La problématique qu'on veut se lancer sous Linux, c'est quelle distribution je vais prendre.

[Benjamin] y en a trop et donc en général moi je dis vous ne fatiguez pas, prenez Ubuntu standard et 9 fois sur 10 ça fera l'affaire.

[Benjamin] Je pense à Zorin OS

[Benjamin] à un avantage.

[Benjamin] Alors moi c'est pas ma cam mais que je peux comprendre c'est que ça ressemble pas mal à Windows donc...

[Benjamin] Quand on veut faire une transition en douceur, c'est pas mal, c'est la distribution qui est utilisée par la mairie des Chiroles. On a eu Nicolas Vivant dans ce podcast.

[Benjamin] l'été.

[Benjamin] Et donc voilà, Zorin OS ça marche bien, il y en a plein des distributions.

[Gaël] Bon, moi vraiment je...

[Benjamin] Ce qui est important, c'est que globalement...

[Benjamin] ça va fonctionner même sur un vieil ordinateur. Un ordinateur qui a...

[Benjamin] 5 ans, 10 ans, 15 ans, même 20 ans...

[Benjamin] À l'époque, ils fonctionnaient.

[Benjamin] Quand on l'a acheté, il fonctionnait. Donc il n'y a pas de raison qu'aujourd'hui, il ne fonctionne plus.

[Benjamin] Alors si on veut mettre la toute dernière version de Windows, effectivement ça va être compliqué. Mais si on prend un Linux et alors si la toute dernière version de Ubuntu fonctionne pas parce que vraiment il est trop vieux...

[Benjamin] Ce qui m'étonne mais pourquoi pas. Il y a des versions allégées, il y a l'ubuntu avec un L devant pour léger.

[Benjamin] qui nécessitent très très peu de ressources.

[Benjamin] Et donc il y a plein de choses comme ça qui permettent de recycler des vieux voire des très vieux ordinateurs, t'aller dire que tu n'étais pas d'accord avec moi.

[Gaël] Ouais, l'heure tourne donc du coup, je rentre pas trop dans le sujet mais en fait il y a plein de raisons pour lesquelles un OS ne fonctionne plus.

[Benjamin] Bah donnez-en au moins une

[Benjamin] Ouais t'en as pas en fait.

[Gaël] Si si, tout ce qui est firmware, en gros y'a un moment où si c'est...

[Gaël] pas un jour sur la...

[Benjamin] Alors non non là je vais te défier, sors moi un vieil ordinateur sur lequel t'arrives pas à installer Linux.

[Benjamin] Je veux le voir. Sinon je ne te crois pas.

[Gaël] Un tout nouveau Linux.

[Gaël] Ok, ok. Alors, on le met de côté.

[Benjamin] le mettre de côté et puis on vous dira

[Gaël] Non mais je viendrai le voir parce que y'a quelqu'un que je connais qui m'a dit que justement il était obligé.

[Gaël] de recompiler en fait des anciennes libs.

[Gaël] pour pouvoir réinstaller un Linux sur un très vieux ordinateur qui a pu le mettre à même matériel, etc.

[Benjamin] Hum... Ouais, ouais, ouais, ça ça ressemble à quelqu'un qui voulait s'acheter un nouvel ordinateur, mais sa femme voulait pas, le wife acceptance factor était trop mauvais, du coup il a cherché une excuse bidon. Excuse-moi mais...

[Benjamin] Tu vas te fâcher avec ton pote.

[Gaël] Pour finir ce sujet, t'avais un dernier point à...

[Benjamin] Ouais, moi je voulais parler d'un professeur de collège qui avait mis en place...

[Benjamin] un club de reconditionnement informatique.

[Benjamin] donc dans son collège, on mettra les références dans les show notes de cet épisode.

[Benjamin] et je trouvais ça vraiment génial parce que déjà il a fait ça le comble, tous les élèves sont venus, on démonter les ordinateurs, on remplacer les composants défectueux ou périmés, les ont remis en état, les ont réinstallés et donc non seulement ça permet de prolonger la vie de ces équipements qui on le rappelle sont très polluants et ils sont le moment où un équipement numérique pollue, c'est lors de sa fabrication donc le meilleur moyen d'être écolo là dessus

[Benjamin] et ben c'est de ne pas le fabriquer, c'est à dire d'en recycler un qui a déjà été fabriqué.

[Benjamin] Et puis en plus, ça a des vertus pédagogiques qui, moi, me semblent évidentes.

[Benjamin] c'est que à l'heure où on a tendance à dire que les jeunes ne savent plus comment ça marche, parce que...

[Benjamin] aujourd'hui on achète un ordi ou un téléphone, on l'allume et ça fonctionne.

[Benjamin] on savait pas comment fonctionne un ordinateur et bien on avait du mal à s'en servir, c'était vraiment compliqué, aujourd'hui c'est plus le cas. Mais donc là le fait d'ouvrir les ordi, et bien ça permet de voir quels sont les composants, à quoi ils servent, et il me semble que ce genre d'initiative est vraiment très très bénéfique.

[Benjamin] plein de points de vue.

[Benjamin] Voilà donc bravo.

[Gaël] Et bah bravo, bravo à tous les projets, que ce soit donc Emmaüs.

[Gaël] qui reconditionnent, qui donc effectivement ne produisent pas puisque c'est des éléments qui ont déjà été produits, ils les réparent.

[Gaël] de mieux comprendre comment ça fonctionne dans le cœur mais également...

[Gaël] d'inclure le maximum de personnes en fait dans le numérique.

[Benjamin] Est-ce que ce serait pas l'heure de passer au troisième sujet, dis-moi ?

[Gaël] ça serait absolument fou qu'on passe au troisième sujet.

[Benjamin] Et est-ce qu'on se referait un petit jingle à la bouche ?

[Gaël] Je suis vraiment pas à l'aise avec ça.

[Benjamin] Troisièmement sujet !

[Benjamin] Et alors le troisième sujet, quel est-il ce troisième sujet ?

[Gaël] Le troisième sujet, la Linux Foundation Europe, qui met en avant l'open source.

[Gaël] Ouais, on y vient tout de suite.

[Benjamin] Ah putain c'était pas le moment, je l'avais répété.

[Gaël] Non tu l'avais répété esti-

[Benjamin] Bon excuse-moi, vas-y reprends.

[Gaël] qui met en avant l'open source pour rééquilibrer les relations transatlantiques dans le numérique, donc notamment avec les Etats-Unis.

[Gaël] Mais quel est ce chiffre de 264 ?

[Benjamin] 264. Oui, ça y est, je peux le dire, 264. Alors c'est le chiffre à retenir. C'est pas le chiffre de la semaine, il a quelques semaines déjà.

[Gaël] Ouais ouais, ça date d'il y a quelques temps.

[Benjamin] Bon ok alors 264...

[Benjamin] c'est le nombre en...

[Benjamin] en milliers...

[Gaël] milliards.

[Benjamin] milliards, même pas des millions, des milliards d'euros dépensés par l'Union européenne chaque année en service cloud.

[Benjamin] C'est ça ?

[Gaël] Exactement.

[Gaël] C'est immense.

[Benjamin] C'est immense, ça représente quand même un paquet de pognon qu'on envoie aux États-Unis.

[Benjamin] et du coup combien que ça pèse dans la balance commerciale.

[Benjamin] et ben ça pèse zéro puisque c'est des services, ça ne fait pas, ça n'est pas comptabilisé. Donc quand on se prend en plus des 15%, des 25% de droits de douane à cause de la balance commerciale, et ben ces 264 milliards, ils ne sont même pas comptabilisés.

[Gaël] on dépense ça depuis nos petits sou à nous vers les états unis

[Gaël] Et surtout ces 264 milliards.

[Gaël] on injecte pas

[Gaël] il y a des serveurs, il y a des entreprises qui ont les logiciels au-dessus, etc.

[Gaël] Mais en fait il va y avoir aussi bah...

[Gaël] Il y a vraiment tout un tas de services et donc du coup...

[Gaël] tout cet argent qu'on injecte aux Etats-Unis.

[Gaël] Et bah c'est autant qu'on injecte pas chez nous, voire plus.

[Benjamin] et on pourrait en faire des choses avec 264 milliards. Moi j'ai quelques idées et alors...

[Benjamin] Ça pose un problème évidemment, comme tu viens de le dire, financier, mais ça pose aussi un problème.

[Benjamin] de souveraineté numérique et d'autonomie stratégique parce que qu'est ce qui se passe si demain

[Benjamin] imaginons que les entreprises américaines...

[Benjamin] parce que légalement, la loi américaine les oblige à transmettre au gouvernement américain.

[Benjamin] qu'il y a sur les serveurs est-ce que nous on y a mis ?

[Gaël] Oui exactement. Premièrement les données, je pense que tu fais référence au Cloud Act.

[Gaël] Donc le Cloud Act, effectivement, il pourrait donner toutes ces données au zéro.

[Gaël] gouvernement et à l'État.

[Gaël] qui pourrait l'utiliser donc

[Gaël] dans d'autres secteurs aussi.

[Gaël] pour des pressions économiques, pour des pressions même stratégiques.

[Gaël] qu'est ce qui se passe si demain on se fâche avec eux et ils décident de couper le robinet.

[Benjamin] Oui alors par exemple si on décidait demain de mettre toutes nos données de santé au hasard chez Microsoft et qu'on appelait ça le Health Data Hub

[Benjamin] On pourrait se dire, mais c'est quand même une sacrée mauvaise idée.

[Gaël] Ouais, ça serait sacrément une mauvaise idée.

[Benjamin] ça serait... mais ça ne peut pas arriver. Non, non, ça, ça n'arrivera pas parce que ça serait vraiment trop une mauvaise idée.

[Benjamin] Sachant que même si les données sont stockées sur le sol européen, l'entreprise étant de droit américain ou filiale d'une entreprise de droit américain, elle reste…

[Benjamin] soumises au Cloud Act.

[Gaël] Exactement.

[Benjamin] les lois transatlantiques.

[Benjamin] C'est-à-dire que parfois...

[Benjamin] C'est en notre faveur, on pense au RGPD et au Cloud Act, et pardon à l'AI Act.

[Benjamin] Mais dans ce cas-là, c'est dans l'autre sens.

[Gaël] Alors ça les met en position de...

[Gaël] de force que ce soit donc

[Gaël] les entreprises en elles-mêmes parce que...

[Gaël] plus on leur donne d'argent, plus elles peuvent développer leurs services et donc du coup plus elles deviennent...

[Benjamin] C'est un cercle vicieux.

[Gaël] ça renforce les gouvernements.

[Gaël] C'est quoi l'issue de ça ?

[Gaël] une des issues possibles en tout cas.

[Benjamin] arrête l'informatique.

[Gaël] Si tu me poses la question, moi je suis très très pour.

[Benjamin] Avant de parler de solution, déjà je pense qu'on peut parler de l'Edrix qui mesure cette dépendance.

[Benjamin] Parce qu'il s'agit pas tout de... enfin, trouver des solutions c'est bien mais il faut quand même constater le problème et donc...

[Benjamin] Je pense qu'on peut mentionner l'indice européen de résilience numérique, donc EDRIX, E-D-R-I-X.

[Benjamin] Et qu'est-ce qui fait cet indice ? Il révèle la forte dépendance.

[Benjamin] des pays de l'Union Européenne aux technologies américaines. Donc ça, ce n'est pas très étonnant. On notera que la France...

[Benjamin] et pas très bien classé à la 6ème place, très très loin derrière l'Allemagne qui est première.

[Benjamin] Et donc, qu'est-ce qu'on peut faire pour changer ça, pour être moins dépendant ?

[Benjamin] et ben moi je pense que ça serait pas mal, l'open source, le logiciel libre.

[Benjamin] dans la mesure où

[Benjamin] On sait que toutes les techno américaines, toutes ces grosses boîtes, elles ont été biberonnées aux subventions publiques de l'état américain et que ça représente des milliards, des dizaines, voire des centaines de milliards.

[Benjamin] et que bah aujourd'hui y'a un peu le feu à la baraque hein, on va pas se mentir.

[Benjamin] le contexte géopolitique actuel de ces derniers mois et depuis le mois de janvier 2025 en particulier.

[Benjamin] ont eu pour effet de réveiller un petit peu tout le monde et c'est pas en quelques semaines, en quelques mois, voire même en quelques années qu'on va réussir à...

[Benjamin] à faire ce que les américains ont fait pendant des décennies...

[Benjamin] à grand coût de financement public.

[Benjamin] Il me semble, et après je ne suis pas tout seul à le penser, que...

[Benjamin] la meilleure solution pour se sortir de cette situation délicate.

[Benjamin] c'est de faire appel au logiciel libre, c'est à dire

[Benjamin] de développer sur le sol européen avec des boîtes européennes des services équivalents.

[Benjamin] de ne pas avoir à investir en temps de développement ces services informatiques, c'est de faire appel aux logiciels libres et d'installer ça chez nous.

[Gaël] Et ça permet de mutualiser aussi.

[Benjamin] Et ça permet de me dualiser dans un esprit communautaire tout à fait.

[Gaël] On est très bien classé dans les nombres de commits en Europe.

[Benjamin] qu'est-ce que c'est qu'un commit ?

[Benjamin] T'as vu comme je fais bien le Candide quand il faut ?

[Gaël] Ouais ouais, en plus je sais pas quelle est la connaissance de chacun sur le... Bon les développeurs ils ont des...

[Benjamin] Un commit pour simplifier, c'est quand un développeur participe à un projet open source.

[Benjamin] et qui l'envoie un morceau de code.

[Gaël] Exactement, c'est un développeur qui envoie un morceau de code à d'autres développeurs.

[Gaël] Donc du coup on est très bien, on a beaucoup de personnes qui participent à des communautés open source.

[Benjamin] En France ?

[Gaël] en France et en Europe en général en fait on...

[Gaël] on aime bien ça nous, l'open source.

[Gaël] Il me semble que la semaine dernière on parlait de GitHub.

[Gaël] qui aujourd'hui recense quasiment tous les projets open source qui... GuiTub ?

[Gaël] lui-même en fait, c'est étasunien.

[Gaël] et en plus ça appartient donc à Microsoft.

[Gaël] tout ce besoin de repartir de briques open source, de pouvoir mutualiser les développements.

[Gaël] Aujourd'hui ça apparaît comme une des clés pour...

[Gaël] lancer la machine pour pouvoir se... pour démarrer très vite.

[Gaël] et pouvoir rattraper au fur et à mesure tous les...

[Benjamin] on va plus vite et plus loin.

[Benjamin] mais aussi que ça permet de confronter les idées et que ça permet d'en faire émerger plusieurs. On parlait de Linux tout à l'heure...

[Benjamin] Moi je trouve qu'aujourd'hui GNOME qui est le système de Windows Manager qui est utilisé par Ubuntu, par Fedora, par d'autres

[Benjamin] un truc que je trouve ça absolument génial et ma conviction c'est que c'est génial parce que

[Benjamin] bah n'importe qui peut contribuer et que ben...

[Benjamin] est beaucoup plus facile d'avoir des bonnes idées quand on est plusieurs que quand on est tout seul.

[Gaël] Ouais tu sais moi je viens d'un...

[Gaël] d'une idée de base où quand j'ai commencé l'informatique et que je me suis intéressé au logiciel libre.

[Gaël] Tout était moche.

[Gaël] inutilisable.

[Gaël] Et tout était hyper compliqué.

[Benjamin] Alors oui, mais en fait c'est pas si vieux que ça, Linux c'est pas si vieux que ça, et ces systèmes, bah ils ont mis du temps à être odés, et puis surtout, bah on le sait, malheureusement quand on parle d'open source, souvent on pense gratuit.

[Benjamin] qui est à mon avis est un contre sens ou en tout cas un...

[Benjamin] une idée totalement erronée

[Benjamin] l'intérêt du logiciel libre, ce n'est pas qu'il soit gratuit, c'est qu'il soit libre, néanmoins, souvent, financer du logiciel libre, c'est beaucoup plus compliqué que de financer du logiciel propriétaire.

[Benjamin] puisque évidemment on a le droit quand on a récupéré un logiciel de le modifier et de le redistribuer comme on veut.

[Benjamin] si mon business model c'est de vendre des logiciels sur diskette

[Benjamin] je vais en vendre un et puis après il va être copié et je vais plus... je vais avoir du mal à en vendre d'autres. Donc les business model dans le logiciel libre mais on en parlera peut-être une autre fois parce que c'est quand même un gros sujet à part entière.

[Benjamin] c'est de vendre du service et de vendre des...

[Benjamin] des fonctionnalités supplémentaires, enfin il y a plein plein de manières de le faire.

[Benjamin] Et forcément, ça a mis plus de temps à se mettre en place et on comprend que...

[Benjamin] Il y a des projets qui ont mis...

[Benjamin] des décennies à arriver à une maturité suffisante. Je pense qu'aujourd'hui on y est, et on y est même très largement.

[Gaël] Donc tu veux dire qu'aujourd'hui les logiciels libres, ils sont pas si moches et si inutilisables que ça.

[Benjamin] Pour reprendre l'exemple de Gnome, moi Gnome je trouve ça super joli et aujourd'hui moi j'utilise Mac OS, j'utilise Windows.

[Benjamin] beaucoup et je le préfère de très très loin. Je trouve ça plus simple, plus joli, mieux pensé, plus ergonomique et plus puissant.

[Benjamin] et beaucoup plus personnalisable en plus.

[Gaël] Non mais j'entends pas, d'accord. En tout cas, on est vraiment passé... Alors il y a toujours un peu de logiciel libre de trois personnes qui ont développé dans leur garage. Et donc du coup, bah ouais, c'est un...

[Gaël] Peu moche et il faut...

[Gaël] Mais en plus avec l'arrivée de Docker etc, je trouve que même déployer quelque chose est devenu très très simple.

[Benjamin] Oh non, non, non, non, non, non, non...

[Benjamin] Ah je déteste Docker. Bon et ça on va se le garder pour une autre fois.

[Benjamin] Parce qu'on va en venir Romain, je te préviens, si on parle de Docker on va en venir Romain.

[Gaël] Bon bah alors, il est temps de se quitter là ?

[Benjamin] Il est temps de se quitter là, on vous dira pas si on s'est battu après avoir coupé les micros.

[Benjamin] Eh bien, merci Gaël !

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