[Gaël] Bonjour, vous écoutez RdGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée.
[Gaël] Bienvenue dans cette nouvelle revue de l'actu numérique. Aujourd'hui je suis accompagné de Benjamin.
[Benjamin] Bonjour Gaël !
[Benjamin] Bonjour Gaël, alors effectivement aujourd'hui je t'accompagne mais...
[Benjamin] Nous avons un invité, un invité surprise qui nous a rejoint par téléphone.
[Benjamin] et qui va se présenter. Bonjour invité !
[Benjamin] Ah mais je crois qu'on le connaît très bien en fait.
[Aeris] Ah mais je fais mon retour oui !
[Benjamin] Je crois que tout le monde le connaitrait bien et que tout le monde l'a reconnu, il s'agit bien évidemment de Aeris. Salut Aeris.
[Aeris] Hello tout le monde !
[Benjamin] Et donc aujourd'hui nous allons faire cette revue à trois.
[Benjamin] Alors de quoi parle-t-on aujourd'hui Gaël ?
[Gaël] et bah moi je tenais à féliciter tout d'abord notre nouvel ministre délégué au numérique
[Gaël] qui fait partie du nouveau gouvernement.
[Gaël] Bah finalement ça a tourné court en fait.
[Benjamin] Ça a duré 12 heures.
[Gaël] Ouais ça a pas duré très longtemps.
[Gaël] notre nouvelle ministre déléguée à l'IA et au numérique qui a pris ses fonctions, qui le lendemain a appris qu'elle était démissionnaire finalement.
[Gaël] Donc premièrement déjà, elle est quand même ministre aujourd'hui et elle assure les affaires courantes.
[Gaël] pour donner un tout petit peu de contexte.
[Gaël] C'est une des très anciennes de la République en marche.
[Gaël] Elle a quitté la République en Marche pour rejoindre Horizon, donc le parti d'Edouard Philippe en 2021.
[Gaël] Elle est vice-présidente de l'Assemblée en 2020 et puis suite aux nouvelles législatives en 2022 elle est...
[Gaël] Elle a retiré mystérieusement sa candidature.
[Benjamin] Alors moi dans tout ce que j'ai retenu de ce que tu viens de dire, excuse-moi, mais j'ai juste entendu qu'elle a été déléguée.
[Gaël] Ah, ça c'est un point important.
[Gaël] depuis plusieurs années.
[Gaël] En fait on n'a pas de ministres.
[Gaël] qui a un portefeuille complet sur le numérique.
[Gaël] On est des ministres délégués. Donc qu'est-ce que c'est ?
[Gaël] avec son portefeuille complet, trop de sujets à gérer.
[Gaël] il peut prendre des ministres délégués.
[Gaël] sont donc du coup...
[Gaël] délégué à ce ministère et qui
[Gaël] et qui vont avoir leur propre portefeuille, leur sous portefeuille.
[Gaël] C'est un point important parce que les ministères ne sont pas fixes en français.
[Gaël] secrétaire d'état, des ministres délégués.
[Gaël] Et donc du coup c'est vraiment important, ça veut dire qu'en France...
[Gaël] on considère que l'IA est le numérique.
[Gaël] ne sont pas assez importants pour avoir un ministère propre.
[Gaël] la plupart du temps à l'économie et les finances.
[Benjamin] Moi ça me choque pas, je pense que le numérique on en fait tout un patacaisse mais ça va pas durer, c'est une mode.
[Gaël] Toi tu crois pas en internet en plus ?
[Benjamin] Non non non internet, Bill Gates l'avait dit en son temps, visionnaire, il avait dit internet c'est une mode ça durera pas
[Gaël] Bill Gates avait raison, puisque aujourd'hui plus personne n'utilise internet et tout le monde est passé sur le mini-tel.
[Benjamin] En tout cas, il avait raison dans les ministères du gouvernement français.
[Gaël] Bon, en tout cas...
[Aeris] Et encore on a fait des efforts parce qu'avant c'était juste des sous-secrétaires d'État ou des secrétaires d'État et on n'avait même pas de ministre ou de ministre délégué. C'était encore pire.
[Gaël] J'ai repris un peu une liste, effectivement, globalement on a des...
[Benjamin] C'était qui le premier ?
[Gaël] C'était François Fillon.
[Aeris] Y'avait Fillon, y'avait Le Maire aussi je crois après.
[Gaël] Euh... Le maire... Oui, effectivement, accède le maire 2014 jusqu'à 2016.
[Gaël] On a eu pas mal de monde qui est passé.
[Gaël] Axel Le Maire et pas Bruno Le Maire.
[Gaël] Donc voilà.
[Gaël] Naïma Mouchou, donc elle succède à Clara Chapaz, on va voir ce qui se passe, est-ce qu'il y a un nouveau gouvernement ? Il devrait y avoir un nouveau gouvernement. Est-ce qu'elle aura le même portefeuille ? Est-ce qu'elle aura pas le même portefeuille ? Ca malheureusement je ne suis pas de vain donc je ne peux pas savoir ce qui va se passer dans les...
[Benjamin] Et sachant que ce podcast n'est pas encore diffusé en direct.
[Benjamin] Donc vous l'écoutez peut-être avec 12 heures de retard et 12 heures, Dieu sait que ça fait beaucoup à l'heure actuelle.
[Gaël] Peut-être qu'on a déjà trois gouvernements qui se sont succédés.
[Benjamin] Mais de qui il parle ? Aucun souvenir de ces gens là !
[Gaël] Bon, voilà, c'était pour faire un petit rappel effectivement, merci beaucoup Benjamin. Aujourd'hui, donc le poste de ministre du Némérique, c'est pas un poste complet avec un portefeuille complet, je pense que c'est important de le dire aujourd'hui.
[Benjamin] Deuxième sujet.
[Gaël] Deuxième sujet.
[Benjamin] Alors je crois que tu vas nous parler de Cookie. C'est incroyable, on ne parle plus que de Cookie ici.
[Gaël] En fait, il y a quelques jours, j'ai envoyé un message à Benjamin et je lui ai dit...
[Gaël] Attends mais c'est quoi ce truc ? Je suis tombé sur un... j'ai refusé des cookies.
[Gaël] et j'ai eu une autre pop-up de Cookie.
[Gaël] qui m'a proposé des cookies solidaires
[Gaël] où je peux en fait accepter finalement, revenir sur mon choix, accepter des cookies et il y a 15% en fait des...
[Gaël] Et en plus de ça, quand je préparais le sujet...
[Gaël] Je suis retombé sur des sites
[Gaël] et deux trois fois de suite...
[Gaël] Je suis tombé sur des cookies où ça arrive en plein milieu de mon écran.
[Gaël] Et je me suis dit mais c'est con.
[Gaël] C'est quoi ce bordel ? Pourquoi est-ce que...
[Benjamin] Alors c'est les cookies bannards qui arrivent en plein milieu de ton écran.
[Gaël] Ouais c'est des cookies banner
[Aeris] Ouais, ça flash en plein milieu, ils sont assez agressifs sur la deuxième bannière.
[Gaël] Et en plus, je veux dire, on essaye clairement de jouer sur mon...
[Benjamin] de te culpabiliser. Quoi ? Tu veux pas les cookies ? Mais des enfants vont mourir en Afrique si tu n'acceptes pas mes cookies.
[Gaël] Exactement et je trouve ça terrible.
[Aeris] Il y a des responsables de traitement qui le font au premier niveau, maintenant les bannières cookies, supplicatrices etc. Et l'UNICEF, si vous allez sur le site de l'UNICEF, typiquement c'est « accepter les cookies sinon les enfants meurent de faim ». On en est vraiment là.
[Benjamin] Et moi ce qui me fait plaisir c'est que quand tu vois des cookies maintenant tu penses à moi et tu m'appelles.
[Gaël] Exactement, instantanément.
[Benjamin] Et alors on va passer à la deuxième étape puisque bientôt tu vas appeler directement Aéris.
[Benjamin] Parce que je crois que tu les connais pas mal ces cookies là, non ?
[Benjamin] Ça fait deux mois, mais t'as déjà déposé plusieurs plaintes.
[Aeris] Oui, c'est ça.
[Aeris] On a déjà trouvé 2-3 sites qui utilisent ça et donc on a des plaintes déposées.
[Benjamin] Alors que dans le même temps, Gaël, lui, il m'avait juste envoyé un message.
[Gaël] Moi j'ai retrouvé la... Parce que du coup on a...
[Aeris] Ah ouais non mais c'est...
[Gaël] Bon on avait vraiment ce truc où il fallait déjà refuser les cookies, alors tous les sites ils te laissent pas refuser tous les cookies d'un coup, donc c'est toujours un peu la galère. Mais là, tu fais l'effort de refuser les cookies.
[Gaël] Et en fait, BAM, t'en as un deuxième qui t'arrive dans la tête, donc tu dois refaire ce même traitement, sachant que bon, je suis un peu taquin parce que j'ai été regarder ce qu'ils disent sur leur site et leur FAQ.
[Gaël] globalement ils affirment vouloir respecter toutes les recommandations de l'ACNIL.
[Aeris] Non, juste non. On a pris la FAQ, on a pris la FAQ un par un, il n'y a quasiment aucun point qui est véritable dans ce qu'il dit ça.
[Gaël] Ils disent... Attends, je vais juste finir parce que ils disent...
[Gaël] Il recommande toujours d'inclure un bouton refusé. La FAQ n'est clairement pas destinée à nous qui sommes utilisateurs. Elle est...
[Gaël] de toujours inclure un bouton refusé.
[Gaël] dans les footers et dans leurs pages.
[Gaël] Toutefois, il précise que le choix final revient au client et à son service juridique. Donc en gros...
[Gaël] Il y a des règles que la CNIL encourage, mais ils disent bon...
[Gaël] faites ce que vous voulez un peu au final quoi.
[Aeris] Le problème c'est qu'ils surfent aussi et pour le coup nous avec Pure on a déjà aussi contesté les lignes directrices de la Knil puisque la Knil joue beaucoup avec le feu, avec ce fameux bouton refusé ou continuer sans accepter effectivement légalement parlant on devrait avoir un vrai bouton refusé au même niveau et de même couleur, même position, même taille que le bouton accepté sauf que la Knil...
[Benjamin] Sans compter sur ces boutons que pour moi le...
[Benjamin] Le pire des abus c'est que les boutons ils les déplacent et que si t'as pris l'habitude de cliquer sur un bah t'as vite fait de te faire avoir et puis qu'ils changent les libellés accepter sans refuser, refuser en acceptant, accepter de refuser c'est n'importe quoi ouais ouais c'est des dark patterns
[Aeris] Jimmy est un exemple extrême de dark pattern, c'est juste qu'on se retrouve, les responsables de traitement savent qu'avec un consentement libre et éclairé, ils ont un taux de consentement qui est proche de 5%. C'était les derniers chiffres qui avaient été annoncés par l'Alliance Digitale et donc ils cherchent par tous les moyens.
[Aeris] ne pas tomber dans ces 5% là et arriver à 95% ou 99% avec des procédures abusives type le bouton continuer sans accepter, le gros continuer qui est en gros alors qu'on va planquer le refuser dans un coin et là maintenant les doubles bannières avec en plus du l'air moyen derrière pour vraiment inciter les gens à cliquer sur accepter.
[Benjamin] Là la nouveauté c'est qu'on te culpabilise de refuser les cookies quand même.
[Aeris] C'est illicite, clairement ça illicite aujourd'hui et l'ACNIL est très clair dans certaines de ses décisions. Déjà le fait d'avoir deux bannières successives est clairement illicite.
[Gaël] Et du coup il y a ce côté là, la remoyant parce que y a vraiment un impact, on demande des... Alors je sais pas si...
[Gaël] si c'est pas encore le cas mais des associations que l'utilisateur pourrait être...
[Gaël] pourrait vouloir financer en fait donc du coup
[Gaël] ça va s'améliorer avec le temps et ça va devenir de plus en plus important mais en plus du coup j'ai été parce qu'on s'est posé la question avec Benjamin
[Gaël] le gagne parce qu'en fait quand on fait un don à une association...
[Gaël] On peut le défiscaliser.
[Gaël] Et à peu près, j'avais noté, je crois que 60% du monton des dons peut être déduit de l'impôt sur les sociétés.
[Benjamin] ou sur le revenu.
[Gaël] ou sur le revenu. Qui déduit ce don ? Puisque du coup moi en tant qu'utilisateur j'accepte de visualiser des...
[Gaël] et l'entreprise à qui j'accepte de donner mes données.
[Gaël] va les utiliser, va les revendre, en tout cas tout un tas de traitements.
[Gaël] C'est pas Gimmie qui reçoit cet argent.
[Gaël] eux en fait ils sont ils sont juste responsables du traitement donc c'est un intermédiaire
[Gaël] Par contre, leur client...
[Gaël] Ils envoient en fait un récidice...
[Gaël] Deux, bah voilà, vous avez généré tant de dons à cette association-là, tant de dons à cette association-là, et donc vous pouvez les défiscaliser de votre...
[Benjamin] Donc en plus, techniquement, c'est même pas toi, utilisateur, qui te fait couillonner, qui fait le don, c'est le site qui t'a culpabilisé de pas accepter les coups qui fait le don en son nom.
[Gaël] qui fait le don, son don
[Gaël] C'est honteux !
[Aeris] Le business model, c'est que le fait d'avoir consenti, du coup non consenti à donner ses cookies, fait que l'entreprise qui a mis ces bandos-là gagne plus d'argent puisqu'il va pouvoir faire de la publicité ciblée plus facilement. Et donc le delta qu'il a gagné, donc l'argent en plus qu'il va avoir gagné en vous extorquant ce consentement, il s'engage à reverser.
[Aeris] 10% à des associations. Donc en gros, l'argent généré par la fraude est reversé à des associations.
[Aeris] à hauteur de 10%, j'ai plus les chiffres exacts mais je crois que c'est 10 ou 15% qu'ils reversent comme ça aux ASOS.
[Gaël] C'est 10% vrai.
[Benjamin] Et alors juste parce que tu disais qu'il n'y a pas grand chose de respecté au niveau du RGPD, tu as deux trois exemples parlant facile à comprendre de choses qui sont pas du tout... on a parlé de la double bannière.
[Aeris] Oui c'est ça, la double bannière en fait est en soi déjà un problème, on a le même problème, on l'a parlé aussi, le bouton refuser, continuer sans accepter, le fait que c'est pas clair qui est responsable de traitement et...
[Aeris] Comment on informe explicitement les gens sur la finalité du traitement etc. Parce que du coup on se retrouve avec des bannières de bannières de bannières et c'est juste infernal. On a le problème du retrait de consentement, comment on fait pour retirer son consentement. Déjà qu'on avait du mal sur les premiers niveaux, là on se retrouve encore en plus pour s'opposer à ça. Et pareil leur FAQ, enfin j'ai plus toutes les lignes en tête mais en fait tout leur FAQ est complètement mensongère. Par exemple ils jouent aussi beaucoup qu'on a demandé l'avis à l'ACNIL, l'ACNIL a rien dit donc on est légal.
[Aeris] On sait que déjà les avis de la CNIL sont...
[Aeris] cas de sanction qu'on jugera ou non de la légalité du système. Mais globalement il n'y a à peu près rien qui va là dedans et on a fait une plainte justement, on a identifié énormément de manquements mais il n'y a vraiment rien qui va. Tout le système est complètement détourné à fond.
[Gaël] y a trois gros problèmes et après je te laisse la parole, Benjamin mais...
[Gaël] Pour moi, il y a un problème légal, alors ça, j'avais pas forcément la visibilité là-dessus et merci beaucoup parce que je pense que c'est vraiment très important.
[Gaël] Y'a un problème.
[Gaël] Purement morale de franchement laisser nous naviguer sur internet sans trop nous embêter et sans nous mettre de la pub partout.
[Gaël] Et troisièmement, un aspect...
[Gaël] générer plus de trafic donc du coup de publicité ciblée
[Gaël] Et puis en plus...
[Gaël] Bon bah je peux défiscaliser 10% de mes dons, enfin non c'est 60% du don donc 10% du trafic.
[Benjamin] Tu feras le calcul pour la prochaine fois.
[Gaël] Oui mais donc du coup c'est... Bon y'a...
[Gaël] Y'a rien qui va quoi sur cette affaire et bon moi j'ai été à regarder un peu si vous regardez la FAQ
[Gaël] Si vous regardez même en fait globalement...
[Gaël] Et sur papers etc, y'a tout qui est écrit, les statues etc...
[Gaël] Je sais pas, y a quelque chose ou... je sais pas.
[Gaël] Je sais pas, contre eux ou quoi que ce soit mais y'a quelque chose où.
[Gaël] Pourquoi avoir monté cette boite dans l'optique de faire ça ?
[Gaël] ça peut pas apporter de bien en tout cas à l'humanité et à internet en général quoi.
[Benjamin] T'es un grand naïf hein...
[Aeris] étaient déjà dans ce cas là en fait dans un cas illégal où ils savent très bien manifestement qu'ils font des choses illégales je ne citerai pas de nom mais il y a eu des discussions surtout sur twitter enfin ancien twitter à l'époque où les entreprises reconnaissaient qu'elles étaient obligées de violer la loi pour continuer à faire du business
[Aeris] Et vraiment tous les systèmes aujourd'hui contre qui on se bat, l'alliance digitale...
[Benjamin] On a pas mal de sujets aujourd'hui, je suis pas sûr qu'on puisse tous les aborder, donc on va aller assez vite.
[Benjamin] Il ne nous reste pas beaucoup de temps. Moi, je voulais vous parler d'un téléfilm que j'ai vu sur une plateforme de streaming.
[Benjamin] que j'ai trouvé assez sympa qui s'appelle Swiped.
[Benjamin] qui raconte un peu la genèse de Tinder et surtout le côté, alors on disait pas crypto bro parce que c'était pas des cryptos mais le côté masculiniste assez toxique.
[Benjamin] de ce milieu là.
[Benjamin] Et ce qui m'a bien fait sourire, c'est comment ça a résonné dans l'actualité.
[Benjamin] avec un des complices de Mohammed Amra, je ne sais pas si vous vous souvenez, ce gangster qui avait été aidé, il y avait eu des morts, donc c'était une histoire assez tragique, et un de ses complices c'était en cavale depuis pas mal de temps, il vivait évidemment de manière anonyme, sous fausses identités, complètement déconnecté de tout, avec des fausses cartes SIM pour son téléphone, etc.
[Benjamin] Et le mec s'est fait choper.
[Benjamin] sur Tinder.
[Benjamin] Et alors justement dans le film Swiped qui en parlait...
[Benjamin] Déjà ils évoquaient des problèmes de confidentialité des données utilisateurs et on sait qu'il y a pas mal de soucis là dessus et donc j'ai trouvé ça assez cocasse que ce soit un gangster qui se fasse chopper comme ça. Il avait publié sa photo
[Benjamin] et sur la photo et ben le lieu était reconnaissable donc il n'y a même pas eu besoin d'aller mener une enquête, de se faire passer pour une fille et de lui donner rendez-vous ou quoi que ce soit, il a suffit de choper la photo, de regarder le fond et hop DING DING ! Bonjour monsieur c'est la police
[Aeris] ou la publication des photos que vous prenez dans la rue ou autre, vous pouvez très bien taguer des personnes qui ne sont pas forcément souhaitables sur ces photos. Bon là ça nous arrange parce que c'était des gangsters, mais vous, vous pouvez aussi être pris en photo finir sur Instagram ou autre et ça peut vous donner votre position à l'instant T etc. Donc faites gaffe à ça.
[Benjamin] Donc oui, il faut faire attention aux photos qu'on poste de soi, mais surtout quand on poste des photos, les autres qui se trouvent sur les photos, sachant qu'il n'y a encore pas si longtemps, ce n'était pas...
[Benjamin] grave en particulier les photos de foule alors qu'aujourd'hui on sait qu'on a des moyens techniques d'identifier des personnes de manière assez massive et automatisée.
[Gaël] Ouais, alors juste avant j'ai vu un rapport en...
[Benjamin] Alors passe-tu au sujet suivant, vas-y.
[Gaël] et suite au J.O. la SNCF qui a publié justement leurs algorithmes enfin, qui sont pas publiés les algorithmes mais des résultats des algorithmes
[Gaël] notamment pour les bagages laissés sans surveillance ou des choses comme ça. Et apparemment en fait ça fonctionnait pas très bien. Donc pendant les JO il y a eu pas mal de faux positifs.
[Gaël] Donc on a tous ces algorithmes de surveillance qui...
[Gaël] qui, pour le cas SNCF en tout cas, disaient que ça avait généré pas mal de faux positifs.
[Benjamin] Il y a le cas classique de la personne qui s'est trompée ou qui s'est perdue et qui remonte une foule
[Benjamin] et qui étaient systématiquement tagués comme un terroriste.
[Benjamin] Et les personnes qui remontent les escaliers parce qu'en fait ils disent « ah mais non ! »
[Benjamin] je prends pas la ligne 13 c'est l'enfer
[Benjamin] et ben il revenait en arrière et blam !
[Aeris] Un comportement suspect, c'est ça ?
[Benjamin] comportement ultra suspect.
[Gaël] du coup les photos, même tous les algorithmes et autres, ça montre qu'il faut vraiment qu'on protège nos droits numériques et nos droits d'identité.
[Gaël] Parce qu'en fait aujourd'hui c'est des faux positifs donc je suppose que ça n'a pas mené à grand chose. Peut-être il s'est fait interpeller et on l'a laissé partir cette personne.
[Benjamin] C'était surtout pendant la phase d'expérimentation, on s'est surtout rendu compte que globalement ça ne sert à pas grand chose et que en tout état de cause, la perte de nos libertés par rapport au gain supposé qu'on n'a pas encore réussi à prouver...
[Benjamin] la balance elle penche clairement en la faveur de arrêter de nous emmerder avec ces caméras de surveillance partout.
[Aeris] Ce qui a été marrant d'ailleurs c'est la réaction des députés qui ont dit ah bah ça marche pas, c'est bien la preuve qu'il faut qu'on continue à chercher.
[Aeris] Ils ont renouvelé les autorisations de traitement de ce type de drone, de surveillance, etc. En disant qu'ils n'ont pas encore trouvé, donc ils vont continuer à vous traquer.
[Aeris] qu'on va avoir des données qui sont un peu aléatoires ou qu'on s'attend pas, effectivement vous pouvez taguer sur une photo sur Facebook sans vous en rendre compte. Et c'est ça par contre, ça marche très bien et les dérives sont assez massives qu'au global on a tellement de photos et tellement de monde qu'on va toujours de toute façon avoir des dérives dans le système d'identification comme ça qui n'aurait pas dû arriver alors que pour le coup elles ont été possibles.
[Benjamin] Et d'ailleurs ça me fait penser, on digresse un peu, mais ça me fait penser à un autre sujet qui est Google photo. Moi j'ai été un gros utilisateur de Google photo pendant des années.
[Benjamin] Pourquoi ? Parce que c'est pas donné en Google Photos, il faut compter 10€ par mois si on en a quelques-unes.
[Benjamin] Donc ça fait quand même 120 euros par an.
[Benjamin] n'est pas rien mais ça marche super bien ça permet de localiser les photos ça permet de de faire des recherches par visage par personne ça permet aussi même de rechercher des objets ou des types de scènes
[Benjamin] sauf que bah aujourd'hui on voit bien que ça pose d'énormes problèmes de vie privée et puis que souvent bah sur ces photos à moins d'être très très très narcissique, bah il y a d'autres personnes dans ces photos qui elles n'ont jamais donné leur consentement ou rarement
[Benjamin] Donc ce qui est assez problématique et donc moi j'ai regardé un peu ce qui se faisait pour être entre guillemets autonome et pas dépendre de GAFAM j'ai testé deux solutions une qui s'appelle NT, E-N-T-E
[Benjamin] et une autre qui s'appelle Imich, I-M-M-I-C-H et aujourd'hui j'utilise Imich.
[Benjamin] et ça marche plutôt très très bien et j'en suis vraiment satisfait.
[Gaël] Mais c'est pas accessible à tout le monde, je pense aujourd'hui.
[Benjamin] c'est totalement accessible à tout le monde.
[Benjamin] si tu veux t'auto héberger c'est sûr que ça va pas être très très facile mais NT y propose une offre SAS avec la problématique qui me semble que c'est une boîte américaine
[Benjamin] et Emiss ne propose rien du tout, c'est de l'open source pur jus j'ai envie de dire.
[Benjamin] mais il y a une société néerlandaise qui s'appelle pixelunion.eu qui propose des solutions d'hébergement.
[Benjamin] en Europe.
[Benjamin] basé sur image.
[Gaël] Ou alors du coup il faut prendre un serveur EVH et tout héberger soi-même.
[Benjamin] Et ça va être 1, compliqué et 2, pas forcément meilleur marché.
[Gaël] Ok.
[Aeris] ou les camps de concentration aux Etats-Unis. Ce n'est pas anodin aujourd'hui. On n'en est pas là en France, mais ça pourrait arriver assez rapidement.
[Benjamin] On n'en est pas là en France mais on a vu des chercheurs du CNRS vouloir se rendre aux Etats-Unis et se faire refouler l'entrée et au passage confisquer téléphone et ordinateur. Donc on est quand même, du fait de la mondialisation, on est concerné aujourd'hui.
[Gaël] Alors je vienne sur le secte sur France.
[Aeris] Des Allemandes aussi, des Allemandes qui ont été aux Etats-Unis, qui ont été arrêtés et mis en détention pendant 15 jours pour des photos de tatouages qu'elles avaient fait en Allemagne. Donc oui, ça peut devenir problématique.
[Gaël] En France on a déjà le problème en fait aujourd'hui...
[Gaël] et que globalement vous avez déjà eu à faire...
[Gaël] au service de l'Ordre ou quoi que ce soit, même rien de particulier, juste le fait d'avoir déjà été en manifestation et d'être identifié comme opposant.
[Gaël] en fait on peut rapidement vous refuser l'accès sous...
[Gaël] et ils visent pas...
[Gaël] à nos données, on n'est pas à l'abri que demain.
[Gaël] Même en Europe en fait, on en parlait la semaine dernière, mais chat control.
[Aeris] Tu as le contrôle, ouais, c'est simple.
[Gaël] En fait, même en Europe, ça va arriver, donc ne nous disons pas que c'est loin, ne nous disons pas que c'est seulement dans les autres pays.
[Benjamin] soyons vigilants donc NT image ben au moins vos données elles sont sur votre serveur à vous et vous contrôlez complètement
[Benjamin] ce qui rentre et ce qui sort.
[Benjamin] Un petit dernier sujet.
[Gaël] Allez, un dernier sujet.
[Benjamin] Allez un dernier, un tout petit.
[Benjamin] au Pays-Bas, la justice ordonne des files d'actualité sans algorithmes pour Facebook et Instagram. J'ai trouvé ça assez intéressant et puis ça nous permet de finir sur une note un peu optimiste et positive.
[Benjamin] parce qu'on connaît tous ces algorithmes qui nous affichent des fils d'actualité.
[Benjamin] Et on ne sait pas comment sont choisis les données qui apparaissent, on se doute que c'est par rapport à notre comportement, aux données qui sont amassées, puisque sur ces plateformes qui sont en vase clos, pour s'y connecter on a accepté les CGU, les conditions générales d'utilisation, et qui les a lus ?
[Benjamin] Et donc là, la justice néerlandaise...
[Benjamin] à ordonner un méta d'offrir la possibilité d'avoir des fils d'actualité sans algorithme, alors pour celles et ceux d'entre nous qui connaissent le fait divers...
[Benjamin] N'est-ce pas Gaël ? Le fait divers ? Oui ! Eh ben on connaît bien ces files d'actualité sans algorithmes parce que c'est ceux qu'on a sur Mastodon par exemple.
[Gaël] et il fallait qu'on en choisisse une et donc du coup je pense que ça va faire un peu pareil sur Instagram tu devras aller...
[Gaël] volontairement aller chercher ton contenu je suppose.
[Benjamin] Oui mais ça a pour effet premier d'éviter les bulles de filtres.
[Gaël] Au revoir et à bientôt !
[Benjamin] Parce qu'aujourd'hui, en fait, on ne le voyait pas, on n'imaginait pas les effets pervers que ces algorithmes développeraient.
[Benjamin] Mais on les constate bien aujourd'hui.
[Benjamin] et piquez consenti surtout.
[Aeris] On a tendance à ne suivre que des gens qui confortent nos opinions et donc on ne voit pas du tout la vie adverse. Et il y a eu une étude qui avait été faite à l'époque, c'était...
[Aeris] C'était à l'élection de Barack Obama. C'était Obama contre Bush je crois de mémoire.
[Aeris] Et des électeurs justement qui avaient voté pour Bush avaient été biaisés par leur propre bulle de filtre et quand on leur avait présenté le programme d'Obama, ils s'avent dit « ah ben oui en fait, il me plaisait super bien ce programme » et en fait ils l'avaient juste pas du tout vu parce qu'ils ne suivaient que des personnes de leur milieu politique et personne ne leur avait proposé justement la version adverse.
[Aeris] Donc c'est vrai qu'il y a un tranchant qui peut être assez problématique, on l'a vu beaucoup sur le fait divers pour le coup, où les instances ont tendance à se recloisonner et les personnes ont tendance à recloisonner leur contenu. C'est effectivement plus volontaire que...
[Aeris] que subit par Facebook ou autre. Mais il y a quand même aussi une problématique de voir du contenu qui ne nous intéresse pas peut être aussi intéressant.
[Benjamin] Oui mais si tu lis, si tu choisis de lire Mediapart, l'Humanité ou le Figaro, les Échos c'est pareil tu vas te créer ta bulle de filtre ça c'est pas nouveau avec les réseaux sociaux, les bulles de filtre elles existaient déjà avant, les réseaux sociaux tels qu'on les connaît avec des algorithmes n'ont fait que les augmenter de manière exponentielle.
[Aeris] Surtout la vraie différence, c'est que la bulle de filtre qui est générée par Mastodon, c'est une bulle de filtre choisie, alors que celles sur les gros, les GAFAM en particulier, sont des bulles de filtre imposées. C'est effectivement eux poussent leur volonté politique, alors que nous, on pousse notre volonté politique. Mais avoir un entre-deux, ça serait pas mal quand même.
[Benjamin] Et ben c'était le mot de la fin, merci Aeris !
[Aeris] Merci à vous.
[Gaël] Merci Benjamin, merci Aeris.
[Benjamin] Vous avez écouté RdGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée. Ce podcast est diffusé par CastoPod, solution open source libre et gratuite de publication de podcasts.
[Benjamin] N'oubliez pas que vous pouvez interagir en direct avec nous, directement et sans intermédiaire, sur le fait divers et en particulier sur Mastodon.
[Benjamin] Merci à toutes et à tous, et à la semaine prochaine !