[Actu] Chronique des imprimantes et erreurs d'arrondis

[Gaël] Bonjour, vous écoutez RdGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée.

[Gaël] Bienvenue dans cette nouvelle revue de l'actu numérique. Aujourd'hui je suis accompagné de Benjamin. Bonjour Benjamin.

[Benjamin] Salut Gaël !

[Gaël] On commence par la chronique de Benjamin, le truc que presque personne n'a vraiment compris mais qui nous concerne toutes et tous, diffusé tous les mois dans l'émission Libre à vous de l'April

[Gaël] sur radio Cause Commune et en podcast.

[Gaël] Aujourd'hui tu voulais nous parler d'imprimante.

[Benjamin] Non, je voulais parler du noyau Linux.

[Benjamin] 6.18 car en effet on nous demande régulièrement de parler du kernel Linux

[Benjamin] sujets passionnants qui nous concernent toutes et tous mais trop souvent incompris.

[Benjamin] Donc voilà, j'ai écrit une chronique pédagogique technique sourcée et je l'ai imprimée. Enfin, j'ai essayé de l'imprimer parce qu'à ce moment précis, c'est le drame.

[Extrait] Ça imprime pas. Ça imprime toujours pas. Ça imprime toujours pas.

[Benjamin] J'ai demandé à Henri s'il avait mis un virus Internet dans l'ordinateur. Si toi aussi t'as la ref, sache que non, la vieillesse n'est pas un naufrage.

[Benjamin] Mais non, c'était pas un virus Internet.

[Benjamin] c'était tout simplement une panne d'encre. Et franchement...

[Benjamin] Ça doit faire 40 ans que j'imprime des trucs à l'ordinateur.

[Benjamin] ça me fascine de constater qu'en 40 ans on est passé de la préhistoire genre ère mésozoïque

[Benjamin] à l'ère mésozoïque plus 40 ans.

[Benjamin] Au niveau de l'évolution c'est quand même vachement timide quoi.

[Benjamin] Remarque, j'exagère un peu. Dans les années 80, on avait des imprimantes matriciales à aiguille et ça faisait un bruit insupportable. Tu veux que je te fasse écouter ?

[Gaël] Euh... Non merci, je crois que c'est pas la peine.

[Benjamin] Je vais te faire écouter quand même parce que j'ai préparé l'enregistrement, alors bouchez vous les oreilles si vous êtes sensible au bruit.

[Benjamin] Bon, j'avais prévenu, c'est horrible.

[Benjamin] On est passé de ça aux imprimantes à jet d'encre ou laser et effectivement on a gagné en tranquillité dans les bureaux.

[Benjamin] Pour le reste en revanche, c'est pas folichon.

[Gaël] Ouais enfin ça va, t'as juste oublié de remettre de langue dans ton imprimante, c'est quand même surtout ta faute.

[Benjamin] Alors oui mais non, sans vouloir être paranoïaque, on peut être en mesure de se demander s'il y aurait pas une conspiration mondiale des fabricants d'imprimantes pour nous maintenir dans un état de dépendance totale.

[Gaël] Ok, change la cartouche et arrête ton cinéma.

[Benjamin] J'aimerais bien mais je peux pas. Ou plus exactement, je ne peux plus.

[Benjamin] Mon imprimante ça va faire bientôt 5 ans que je l'ai, je ne l'avais pas payé très cher et en plus quand je l'ai acheté elle proposait 6 mois d'encre gratuites.

[Benjamin] J'ai bien flairé l'embrouille mais comme c'était gratuit j'ai tenté.

[Gaël] Et du coup, 6 mois gratuit, c'est quoi le principe ?

[Extrait] Pensez à tout sauf à l'encre. Votre encre livrait automatiquement avant d'être à court.

[Benjamin] Tu te crées un compte en ligne, tu mets ta carte de paiement, t'as droit à un certain nombre d'impression chaque mois et dès qu'une cartouche est presque vide, elle prévient le serveur et hop on t'envoie une cartouche neuve par la poste.

[Benjamin] J'avais fait le calcul et par rapport à ma consommation c'était plutôt avantageux en plus d'être beaucoup plus simple.

[Gaël] Bon tout va bien alors.

[Benjamin] Jusque là tout va bien, c'est ce qu'on se dit quand le vendeur de crack nous fournit la première dose.

[Benjamin] Au début c'était pas cher. Pssst.

[Benjamin] 5 euros pour 100 pages par mois.

[Benjamin] 1€ les 10 pages supplémentaires. Bon.

[Benjamin] Et puis les tarifs augmentent régulièrement.

[Benjamin] 6€ puis 7€ et puis là 8€ les 100 pages, 1,80€ les 10 supplémentaires, donc de 60 à 80% d'augmentation.

[Benjamin] Et si on compare au prix des cartouches unitaires, ben les calculs sont pas bons Kevin. Ni une, ni deux, je rézillie l'abonnement, j'achète des cartouches neuves dans le commerce et hop.

[Benjamin] Sauf que les cartouches que j'ai achetées de la même marque officielle, achetées dans un magasin sérieux…

[Benjamin] et ben elles ont tenu beaucoup moins longtemps que celle de l'abonnement, vraiment beaucoup moins.

[Benjamin] Et donc là je refais le calcul, et à ce rythme ça va me coûter plus de 20€ par mois.

[Benjamin] Je regarde donc les cartouches compatibles de marque alternative et là on retombe sur des prix tout à fait corrects.

[Gaël] Et donc tout est bien qui finit bien.

[Benjamin] Que nenni, car lorsque j'avais acheté mon imprimante, un modèle 9010,

[Benjamin] J'avais pas fait attention à un détail.

[Benjamin] C'est en fait un modèle 9010E.

[Benjamin] Le E a toute son importance, je sais pas si E c'est pour entourloupe, embrouille, entubage, extorsion ou escroquerie, mais l'arnaque est bien rodée.

[Benjamin] eux ça veut dire que mon imprimante refuse de fonctionner avec des cartouches autres que celles de la marque d'origine.

[Benjamin] Les cartouches compatibles 8010-10 sur lesquelles j'avais basé mon étude de marché initial, elles seront toutes refusées par mon imprimante.

[Gaël] Oh c'est pas forcément une arnaque !

[Gaël] Y'a peut-être une bonne raison.

[Benjamin] une raison à bonne remarque.

[Extrait] Il y a une raison pour laquelle les voitures fonctionnent avec du carburant. Vous voyez alors que le kérosène peut être moins cher. Mettre du kérosène dans votre réservoir d'essence peut faire tomber votre voiture en panne. De la même manière, mettre des tonnerres et des cartouches non compatibles peut endommager votre imprimante. En toute logique, les imprimantes ont besoin de consommer

[Benjamin] Alors là c'est le moment où je m'énerve. Je veux bien me faire entuber mais je refuse qu'on me prenne pour un con.

[Benjamin] La seule raison de refuser des cartouches tierces, c'est le pognon.

[Benjamin] dividendes que tu as promis à tes actionnaires.

[Benjamin] business model tout pourri qui se base exclusivement sur la vente de consommables à des clients captifs.

[Benjamin] Techniquement, t'es juste en train de te foutre de nous.

[Benjamin] Et en plus, cette métaphore est tellement pourrie qu'elle dit le contraire de ce que tu penses.

[Benjamin] C'est comme si un constructeur de voiture t'imposait sa propre station service et t'interdisait toutes les autres.

[Benjamin] Là, t'es en train de nous avouer que t'as un escroc.

[Gaël] Et c'est légal, c'est pratique ?

[Benjamin] D'un point de vue légal, c'est plutôt une zone grise. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, celle qui interdit les paillons plastiques et tout.

[Benjamin] dit qu'il est obligatoire de recycler, mais pas qu'il est interdit d'interdire des consommables alternatifs.

[Benjamin] Donc c'est vraiment nul, mais pas vraiment illégal.

[Benjamin] est illégal en revanche c'est d'empêcher à un recicleur de re remplir des cartouches vides. D'ailleurs l'un d'eux a obtenu gain de cause au tribunal parce que oui...

[Benjamin] Il y a un fabricant d'imprimante qui a poursuivi en justice un recycleur de cartouches.

[Benjamin] éviter que des milliers de cartouches ne partent à la décharge.

[Gaël] ça rapporte tant que ça les cartouches d'encre.

[Benjamin] C'est à dire que si tu parviens à garder des clients captifs comme c'est le cas là...

[Benjamin] Tu fixes le prix que tu veux.

[Benjamin] Puisqu'on est dans le pays du vin.

[Benjamin] L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération. A ton avis ?

[Benjamin] Et oui, combien ça coûte au litre ?

[Benjamin] de l'encre d'imprimante. 20€ comme une bonne bouteille, 50€ comme du champagne ou 1000€ comme un grand cru.

[Benjamin] Non, ça coûte 50 euros. Mais 50 euros en fait, c'est le prix d'une bouteille d'encre alternative.

[Benjamin] En fait, le prix au litre de l'encre d'une cartouche de marque…

[Benjamin] ça monte, tiens-toi bien.

[Benjamin] jusqu'à 7500 euros.

[Benjamin] 7500 euros.

[Benjamin] Donc à ce moment là je me suis demandé pourquoi on toléra encore ce système et pourquoi on n'avait pas des imprimantes libres, des imprimantes open source.

[Benjamin] Oui, on se le demande, d'autant qu'on a bien des imprimantes 3D libres et open source.

[Benjamin] Pourquoi on n'a pas des imprimantes 2D libres et open source ?

[Benjamin] L'avènement des imprimantes 3D, on le doit à l'expiration d'un brevet en 2009.

[Benjamin] Mais les technologies des imprimantes 2D ont été inventées dans les années 80 et 90

[Benjamin] Or les brevets durent 20 ans, donc on devrait pouvoir trouver des choses.

[Benjamin] J'ai cherché et j'ai trouvé un projet.

[Benjamin] d'un Français, Leonard Hartman,

[Benjamin] qui a lancé Open Printer.

[Benjamin] ça a bien piqué ma curiosité, donc je l'ai appelé pour qu'il m'explique et qu'il m'en dise plus.

[Gaël] Ok, donc il a fait une imprimante sous licence libre.

[Benjamin] Alors non, pas tout à fait, son imprimante elle est open source.

[Benjamin] mais elle n'est pas totalement libre comme le sont les imprimants de 3D Reprap par exemple.

[Benjamin] a déposé un brevet et certains aspects sont publiés sous licence Creative Commons non commerciale. Sa préoccupation c'est avant tout la réparabilité dans la lignée des téléphones Fairphone. Mais c'est pas la liberté. Donc t'as les codes sources, tu peux réparer ton imprimante comme tu veux, tu peux la modifier, la perfectionner mais pas la revendre.

[Benjamin] Ça a un premier pas. Moi j'aurais préféré une vraie licence libre, mais c'est déjà une grande avancée.

[Gaël] Il a conçu toute l'imprimante.

[Benjamin] Ouais, ça représente des années de boulot. Alors bien sûr pour certains éléments, en particulier logiciels, il a pu s'appuyer sur des composants existants.

[Benjamin] Et pour la tête d'impression, il utilise une cartouche très répandue sur le marché, facile à trouver et facile à remplir quand elle est vide.

[Gaël] Ok, et on l'achète où cette imprimante ?

[Benjamin] On ne peut pas encore l'acheter, il va lancer un financement participatif au premier trimestre 2026 et on mettra tous les liens dans les show notes.

[Gaël] Et pour quel tarif ?

[Benjamin] Alors je connais pas le tarif...

[Benjamin] Mais c'est sûr que ça sera forcément plus cher que celle des grands groupes qui existent depuis des décennies, qui brassent des milliards de chiffres d'affaires et qui vendent à perte des imprimantes à 50 euros en se refaisant sur les cartouches.

[Gaël] Eh ben merci beaucoup Benjamin et on va suivre cette...

[Gaël] Open Printer avec intérêt.

[Benjamin] Merci Gaël !

[Gaël] C'est complètement délirant, la pub... On dit pas la marque, c'est ça ? Tu veux que tu l'a bipé ?

[Benjamin] Non, alors j'ai pas envie qu'on dise la marque parce que j'ai pas envie qu'on fasse de la pub à une pub de merde.

[Gaël] Et selon ta voiture, tu dois acheter une huile moteur plus ou moins chère.

[Benjamin] Alors moi je trouve que ça rejoint aussi le principe d'enshitification dont on parlait il y a deux semaines et dont on a reparlé la semaine dernière, c'est que...

[Benjamin] d'emmerder le monde, et bien il le fait. Et là on est typiquement dans ce cas là, c'est à dire que les fabricants d'imprimantes ont la possibilité de nous emmerder et comme ils l'ont, ils le font.

[Benjamin] Et c'est là où l'open source...

[Benjamin] mon avis, est la seule manière de nous délivrer. C'est-à-dire que...

[Benjamin] tant qu'on n'a pas la possibilité de fabriquer nous-mêmes des imprimantes, de les modifier et de mettre les composants qu'on veut dedans et en particulier l'encre qu'on veut dedans.

[Benjamin] et ben on aura toujours ces problèmes là.

[Gaël] Moi j'ai une question qui me tarote depuis que tu me parles de cette imprimante, juste...

[Gaël] ça fait au moins une semaine et quelques qu'il me parle tous les jours de son imprimante.

[Gaël] Donc...

[Benjamin] T'exagères toujours, ça fait pas une semaine et quelques que j'en parle tous les jours, déjà je t'en parle pas le week-end.

[Gaël] Il m'en parlait également le week-end.

[Benjamin] C'est faux, c'est faux !

[Gaël] Le hardware, tu peux imprimer ton imprimante tout même, tu peux...

[Benjamin] Alors la grosse différence par rapport aux imprimantes 3D, c'est les RepRap, qui se répliquent elles-mêmes.

[Benjamin] c'est qu'une imprimante 3D peut imprimer une imprimante 3D, alors qu'une imprimante 2D ne pourra jamais imprimer une imprimante 2D. Ça n'a pas de sens.

[Gaël] Mais avec une imprimante 3D tu pourrais imprimer une imprimante 2D.

[Benjamin] Avec une imprimante 3D, tu pourrais imprimer une imprimante 2D. D'ailleurs, il y a beaucoup de composants qui sont similaires.

[Benjamin] En particulier les moteurs, qui sont des moteurs pas à pas, les steppers, c'est exactement les mêmes, ce qui fait d'ailleurs qu'ils sont très peu chers parce qu'aujourd'hui les imprimantes 3D sont très répandues et donc le prix de ces moteurs a énormément chuté, ça coûte quelques euros seulement.

[Benjamin] Donc il y a énormément de composants comme ça qui coûtent beaucoup moins cher.

[Benjamin] quelques différences fondamentales. La première, c'est la tête d'impression, c'est ce que m'expliquait Léonard.

[Benjamin] c'est que fabriquer une tête d'impression, c'est beaucoup plus compliqué que de fabriquer une tête d'impression d'une imprimante 3D.

[Benjamin] la tête d'impression d'une imprimante 3D.

[Benjamin] Si on caricature, c'est un tube de métal dans lequel on va faire chauffer et dans lequel le filament de plastique...

[Benjamin] ou Damidon de Maïs

[Benjamin] va venir s'insérer, fondre et être déposé.

[Benjamin] alors qu'une imprimante 2D, j'ai d'encre, la tête d'impression, et ben c'est plein de petites buses qui vont venir chauffer des gouttelettes d'encre pour les déposer et ça doit aller très très vite et ça doit être très très très précis.

[Benjamin] Et d'ailleurs...

[Benjamin] Quand on achète des imprimantes GDancre avec des cartouches d'encre…

[Benjamin] et bien la tête d'impression elle est dans la cartouche. Donc en fait quand on jette une cartouche, on jette une tête d'impression. Complètement délirant, mais en fait ils vendent ça tellement cher qu'ils n'en ont rien à faire. Ils peuvent se permettre de jeter des composants électroniques et mécaniques et chimiques.

[Benjamin] qui ont une grande valeur technologique parce que de toute façon à 100 balles la cartouche

[Benjamin] eux ils ont rentabilisé le truc depuis longtemps, ils en ont rien à faire.

[Gaël] Mais du coup c'est pas le cas avec les nouvelles imprimantes dont tu me parlais, où on vient remplir...

[Benjamin] une nouvelle génération d'imprimantes, je pense que les fabricants d'imprimantes âgés d'encre

[Benjamin] On compris que le vent était en train de tourner et qu'il allait falloir essayer de changer un peu le modèle.

[Benjamin] plus exactement d'adapter le modèle existant aux nouvelles réglementations et puis à l'expiration des brevets.

[Benjamin] Donc ce qu'ils font aujourd'hui, c'est qu'en parallèle de ces imprimantes, qui coûtent 50€, à jet d'encre, fournis avec des cartouches qui sont très très chères.

[Benjamin] et ben ils commercialisent également tous les fabricants le font ici sont tous mis

[Benjamin] des imprimantes à réservoir, donc on vient remplir les réservoirs d'encre.

[Benjamin] Et là, les imprimantes sont beaucoup plus chères, donc ils essayent de changer un peu.

[Benjamin] Mais par exemple j'ai vu sur le site d'un des constructeurs, on va pas dire son nom, on va juste dire que c'est...

[Benjamin] qu'il fallait faire attention, que l'imprimante pouvait se mettre à jour et qu'il était possible qu'avec les mises à jour, elle n'accepte plus les bouteilles d'encre qui ne seraient pas compatibles. Donc en fait...

[Benjamin] Les réservoirs d'encre, c'est pour eux une manière d'essayer de prolonger leur business model.

[Benjamin] par rapport à une nouvelle donne mais

[Benjamin] Clairement ils ne sont pas en train de se dire on est désolé, on a fait un système qui était franchement pas très honnête et franchement pas du tout écolo et maintenant on a compris... non ils ont rien compris du tout, ils essayent juste de suivre les tendances globales du moment et d'essayer d'adapter.

[Benjamin] les technologies qu'on leur impose à leur business model tout pourri.

[Gaël] ça fait à peu près 15 minutes qu'on parle d'imprimante.

[Benjamin] Oui.

[Gaël] J'ai vraiment l'impression d'être dans les années 90, tu vois, où il y avait des longs débats sur les imprimantes.

[Gaël] Moi j'ai pas d'imprimante chez moi, et en fait même...

[Gaël] je suis assez pour que les imprimantes ne soient pas quelque chose de personnel et qu'on ait des imprimantes...

[Benjamin] collectives.

[Gaël] On parlait de ça mais...

[Gaël] ça coûte incroyablement cher à la poste.

[Benjamin] Alors moi le office dépôt en bas de chez moi il a fermé.

[Gaël] Parce qu'ils faisaient leurs imprimantes trop peu chères.

[Benjamin] Et puis il y a des métiers où tu as besoin de beaucoup imprimer aussi, il y a des cas... Moi mon imprimante elle tourne quasiment tous les jours.

[Gaël] Mais du coup dans les métiers où il y en a besoin de beaucoup imprimer, bah pour moi en fait c'est sur le lieu de travail, bon à moins que tu sois indépendant ou quoi que ce soit, mais sur le lieu de travail, de mettre à disposition une imprimante, après est-ce que y a un...

[Gaël] un taux participatif.

[Gaël] Mais en tout cas voilà, moi je serais assez pour qu'on ait des imprimantes sur des lieux spécifiques à moins d'avoir vraiment besoin de...

[Gaël] d'une imprimante à soi.

[Gaël] mais je pense que c'est un peu du confort d'avoir son imprimante à la maison.

[Gaël] Mais ce ne sont que mes idées et je te pr...

[Gaël] Je suppose qu'on avance un peu sur le prompteur, qu'on passe...

[Gaël] pas plus de temps à parler d'imprimante parce qu'on va parler...

[Gaël] de vulnérabilité sur les imprimantes.

[Benjamin] Alors finalement on parle pas du carnel 6.18 ? Non, bah la prochaine fois alors. La prochaine fois promis, promis. La prochaine fois on parlera de carnel 6.18. Ou 6.19 d'ailleurs, j'ai vu qu'il y avait déjà le 6.19...

[Gaël] Et donc la réponse, c'est toi qui m'a envoyé ça, donc un problème dans HP Print et dans Scan Doctor. Alors je ne sais pas exactement ce que c'est Scan Doctor.

[Benjamin] Donc c'est des logiciels... Donc on va pas dire la marque, hein, juste c'est toujours ce fameux Henry Pichon.

[Benjamin] qui fournit des logiciels pour pouvoir utiliser ces imprimantes et il y a des failles dans ces logiciels et la solution c'est de supprimer le logiciel.

[Gaël] C'est la solution officielle de Microsoft.

[Benjamin] la solution officielle de Henry, le fameux Henry, c'est toujours le même.

[Gaël] Donc il a dit, on est au courant, il y a une faille.

[Benjamin] Ouais.

[Benjamin] Vous ne pouvez plus télécharger le logiciel, on l'a supprimé.

[Gaël] Et vous, bah le mieux c'est que vous enleviez le logiciel et vous vous débrouillez avec.

[Benjamin] Exactement. Et en fait, je trouve ça assez intéressant. Pourquoi ? Parce que...

[Benjamin] en a tendance à mettre beaucoup trop de logiciels dans ses imprimantes et une imprimante on lui demande d'imprimer éventuellement, de scanner.

[Benjamin] Envoyer des faxes, je me demande pourquoi on le fait encore, mais il y a encore beaucoup d'imprimantes qui permettent d'envoyer et de recevoir des faxes. Mais pourquoi pas ?

[Benjamin] mais en fait une imprimante elle devrait imprimer et quand on met trop d'intelligence entre guillemets dans une imprimante

[Benjamin] et ben ça finit par avoir des effets de bord pas terribles et là on a des logiciels à la con qui servaient pas puisqu'en fait la solution c'était de les supprimer et a priori ça pose pas plus de problèmes et puis ça permet aussi de coller du DRM pour vérifier les cartouches etc.

[Benjamin] Et c'est là où je reviens au projet de Léonard sur son open printer. Lui ce qui lui intéresse c'est de faire de la low tech. A l'origine sa motivation première c'était les objets low tech.

[Benjamin] Et je pense que pour le coup c'est vraiment bien et c'est vraiment important de revenir au fondamentaux et de se dire non mais de coup on a vraiment besoin parce que quand ça fait que le minimum, on réduit la surface d'attaque possible sur les failles.

[Gaël] Mais je crois que c'était il y a un an ou deux, il y a eu aussi des failles sur cups.

[Gaël] CUBS est l'utilitaire qui permet d'imprimer sous Linux.

[Gaël] ça arrive assez régulièrement qu'il y ait des failles en fait dans ces... Puisque forcément c'est des... Tu ouvres à un moment ou à un autre ton système...

[Gaël] Ça passe par du réseau, souvent en plus dans les entreprises ou autre, tabu...

[Benjamin] Les imprimantes parallèles, ça n'existe plus beaucoup. Maintenant la plupart des imprimantes, elles sont wifi.

[Gaël] Exactement.

[Gaël] Donc, bon, sur Cups, ils ont corrigé le problème, en tout cas j'espère. Mais voilà, la solution de Henri, ça a été de supprimer ses logiciels.

[Gaël] et de faire un peu moins de surveillance du coup.

[Benjamin] Oui. Bah oui. Alors, excuse-moi, pour CUPS je suis pas du tout d'accord avec toi dans le sens où CUPS je trouve que c'est une super initiative.

[Benjamin] et que ça permet de mutualiser les efforts et d'augmenter la compatibilité entre les imprimantes et les systèmes d'exploitation.

[Benjamin] Et donc s'il y a une faille, du coup on a besoin de la corriger qu'une seule fois. Donc il y a eu une faille dans Cubs, ouais, bah ouais, ça arrive. Elle a été corrigée et du coup potentiellement elle a été corrigée partout. Donc c'est plutôt peu...

[Benjamin] Je trouve que c'est plutôt un beau projet.

[Gaël] grâce à l'open source du coup, encore une fois.

[Benjamin] grâce à l'open source.

[Gaël] plutôt soumis à des problèmes en ce moment.

[Benjamin] Quoi donc ?

[Gaël] Cloudflare en

[Benjamin] Sans déconner.

[Gaël] Sans déconner.

[Benjamin] Mais on en a déjà parlé en fait, tu bégayes. On a déjà fait un sujet sur Cloudflare quand c'était tombé.

[Gaël] Je viens du futur. En fait Claude Flair, dans le même mois, tombe une nouvelle fois.

[Benjamin] Donc l'autre flair est retombé.

[Gaël] Moi je m'y attendais pas trop et puis...

[Gaël] C'est marrant parce que du coup je me connais sur le matin et je vois il y a des sites inaccessibles, il y a des services inaccessibles, je me dis...

[Gaël] Merde, c'est quoi encore ? Qu'est-ce qui se passe ?

[Gaël] Et donc du coup très vite...

[Benjamin] C'est quand même pas CloudFlare !?

[Gaël] C'est quand même pas que le faire deux fois...

[Gaël] Je pense qu'il y a des investisseurs qui doivent être genre pas contents du tout du tout du tout.

[Benjamin] En même temps CloudFlare c'est 20% du trafic on disait sur internet, c'est un truc gigantesque.

[Benjamin] et voilà, single point of failure

[Benjamin] Arrêtez !

[Benjamin] D'autant plus que, on n'a pas prévu d'aborder le sujet, mais Donald Trump a rayé d'un trait tout un tas de traités qui avaient été signés par Biden.

[Benjamin] et qui vont poser des sacrés problèmes dans les accords transatlantiques.

[Benjamin] et que si j'ai bien compris, alors on n'a pas prévu d'évoquer le truc en détail parce qu'on n'a pas tout lu dans le détail, mais si j'ai bien compris, Claude Flair est totalement illégal en Europe.

[Gaël] Ah ouais ça y est c'est officiel

[Benjamin] Ah bah là il a rayé tous les traités donc on peut dire ce qu'on veut. Il faudrait demander à Max Schrems ce qu'il en pense mais je pense qu'il a même plus besoin de bosser là tellement c'est de... Y a plus rien.

[Gaël] Ok, bon bah du coup tout le monde va être obligé de trouver une alternative à que le faire.

[Benjamin] Ouais où tout le monde en aura...

[Benjamin] Rien à faire, est-ce que la CNIL va faire quelque chose ?

[Gaël] Est-ce qu'on va faire des...

[Benjamin] On ne sait pas. On ne sait pas. Le suspens est total.

[Gaël] Affrontement d'Aeris s'il a prévu de...

[Benjamin] Le suspens est total.

[Gaël] Suspense, horreur...

[Gaël] C'est le dernier sujet d'aujourd'hui.

[Gaël] J'avais appelé ça moi sur mon conducteur GameDev, maths et HalfLife2. C'est un beau nom non ?

[Benjamin] Ouais, c'est moi qui avais trouvé le truc, je ne sais même plus de quoi ça parle tellement le nom est compliqué.

[Benjamin] Ah oui, Half Life 2, oui, oui, oui, tout à fait. C'est une histoire incroyable.

[Benjamin] Enfin que moi j'ai trouvé incroyable.

[Gaël] Ben vas-y, ouais c'est toi qui raconte.

[Benjamin] C'est moi qui raconte ? Half-Life 2, auquel certaines et certains ont peut-être joué.

[Benjamin] Ce qui n'est pas mon cas, je préfère le dire.

[Benjamin] de dix ans après sa sortie initiale.

[Benjamin] en mode VR, donc avec un casque de réalité virtuelle. Et donc ils reprennent le jeu, ils font deux trois corrections pour l'adapter à la VR.

[Benjamin] ils recompilent, ils lancent et puis ils testent, ils passent le jeu en test et là ils se rendent compte que et ben le jeu est injouable, c'est à dire que dès la première scène

[Benjamin] On est censé passer par une porte et la porte, avant qu'on ait pu l'atteindre, se ferme et on peut pas l'ouvrir.

[Benjamin] du coup on peut pas jouer. Et donc le jeu dure littéralement moins d'une minute parce qu'on ne peut pas jouer.

[Benjamin] ils cherchent, je vous passe les détails, ils reprennent le jeu initial, donc pas pour VR.

[Benjamin] il relance le truc et là il se rend compte que bingo, enfin bingo ou pas du tout, et ben ça ne fonctionne pas.

[Benjamin] exactement de la même manière.

[Gaël] Le premier chose que je te dis c'est, il y a un problème dans les FPS, puisque du coup à l'époque on avait des...

[Gaël] et si tu as beaucoup plus d'EPS, par rapport à il y a 10, 15, 20 ans...

[Gaël] Ah ouais forcément en fait, y a un moment ou un autre, tout le jeu va plus vite quoi.

[Benjamin] Alors l'idée est bonne, c'est pas exactement ça. Donc en fait là ils se disent c'est pas possible parce que si le jeu avait pas été jouable plus d'une minute…

[Benjamin] a priori il y aurait eu quelques retours de clients mécontents.

[Benjamin] en fait ils se sont rendu compte que c'est la précision de calcul des ordinateurs qui a augmenté.

[Benjamin] et qu'en fait il y avait un garde qui était planqué derrière la porte.

[Benjamin] et dont le pied était...

[Benjamin] et avec la nouvelle précision, il était sur la trajectoire et du coup il bloquait la porte qui butait et qui se refermait.

[Benjamin] alors que dans la version originelle, l'erreur de précision…

[Benjamin] faisait que la porte pouvait s'ouvrir et ne touchait pas le pied.

[Gaël] Donc c'est le type float qui a posé un problème.

[Gaël] Et ben voilà, on n'en parle pas assez tu vois. Mais en fait, les imprécisions de flotte, c'est un vrai... C'est vraiment quelque chose qu'il faut régler absolument.

[Gaël] Utilisez pas ces types, utilisez pas de chiffres flottants dans vos jeux vidéo.

[Benjamin] que des entiers.

[Gaël] entiers ou alors tu mets un float avec une valeur définie et puis un nombre de virgule après la valeur.

[Gaël] Combien de fois ?

[Gaël] Dans les développements 3D, je me suis retrouvé avec des problèmes de flotte imprécis.

[Gaël] Et encore, nous on n'envoie pas de... fuices dans l'espace. Imagine si on envoyait des fuices dans l'espace.

[Gaël] et qu'à un moment...

[Gaël] une imprécision et finalement ta fusée n'arrive pas au même endroit.

[Benjamin] Enfin même si tu fais le calcul à la main, il y a un moment où tu t'arrêtes de calculer.

[Benjamin] la précision

[Benjamin] bien obligé de définir une précision et un mode de calcul et puis tu calcules avec un microprocesseur qui lui compte en binaire donc il y a forcément des erreurs.

[Gaël] Et c'est plutôt marrant à lire effectivement.

[Benjamin] assez rigolo.

[Benjamin] Je trouvais que c'était une belle histoire en tout cas.

[Gaël] On s'arrête là Benjamin ?

[Benjamin] et ben on s'arrête là pour aujourd'hui.

[Gaël] On aura parlé pendant...

[Gaël] les trois quarts de l'émission d'imprimante.

[Benjamin] Eh ben merci à toutes et à tous, vous avez écouté RdGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée.

[Benjamin] Ce podcast est propulsé par Castopod, solution open source libre et gratuite d'hébergement de podcasts. N'oubliez pas que vous pouvez interagir avec nous.

[Benjamin] sur le fait diverse et en particulier sur mastodon en likant, partageant

[Benjamin] ou commentant cet épisode nous répondrons à toutes vos questions.

[Benjamin] Merci et à la semaine prochaine !