[Actu] Arduino c'est fini, les bornes publicitaires attaquent, Instagram fait taire les femmes, Whatsapp a des fuites

[Gaël] Bonjour, vous écoutez RDGP, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée.

[Gaël] Bienvenue dans cette nouvelle revue de l'Action Numérique. Aujourd'hui, je suis accompagné de Benjamin,

[Benjamin] Bonjour Gaël.

[Gaël] Benjamin, aujourd'hui on se retrouve une nouvelle fois à deux.

[Gaël] car il me semble que Aeris est toujours perdu sous ses travaux.

[Benjamin] Alors oui, là c'est des travaux informatiques ceci dit.

[Gaël] D'accord, bon, c'est une forme de travaux. On avait promis à nos auditeurs et auditrices...

[Gaël] des fils rouges réguliers sur la BPCE.

[Benjamin] C'est vrai, on m'a failli.

[Benjamin] on l'a failli.

[Gaël] Est-ce que tu as quand même un peu de divulg...

[Benjamin] et stupeur stupefaction surprise mais qu'entends-je

[Benjamin] figurez-vous que suite à la plainte CNIL...

[Benjamin] et ben il ne sait rien passer du tout.

[Gaël] Waouh c'est fou ça !

[Benjamin] complètement dingo.

[Gaël] ça doit vraiment le retourner en plus parce que c'est pas ce qui arrive sur 99% de ses plaintes.

[Benjamin] Il avait l'air surpris parfois sa naïveté, mais meuh.

[Benjamin] Quand je dis qu'il ne sait rien passer, évidemment que c'est pas totalement vrai puisque comme...

[Benjamin] ne s'est rien passé, Aéris a redéposé une plante.

[Gaël] Bon, donc du coup, à suivre potentiellement au prochain épisode.

[Benjamin] Mais il y a toujours du JavaScript dégueu qui envoie la position de votre souris quand vous voulez vous connecter au site de votre banque, et personne ne sait pourquoi.

[Gaël] C'est mieux.

[Benjamin] Oui.

[Gaël] J'ai un pad en fait sur mon ordinateur

[Benjamin] Mais toi tu fais encore des chèques, je parie.

[Gaël] Je fais encore des chèques effectivement.

[Benjamin] Et après on nous traite de boomers.

[Gaël] Je passe tout de suite au sujet numéro 200 transition puisque...

[Gaël] J'ai l'impression qu'à chaque fois, une semaine on parle de quelque chose, et la semaine d'après, il se passe quelque chose en lien avec ça. Tu nous parlais d'enshitification, d'emmerdification je crois, si t'avais appelé ça.

[Gaël] et tu m'as envoyé une news sur l'emmerdification d'arduino.

[Benjamin] Oui alors c'est vrai qu'on pourrait croire qu'on est visionnaire et qu'on prévoit l'emmerdification à l'avance. En fait non pas du tout, c'est juste un biais de confirmation. L'emmerdification du web elle a lieu tout le temps toutes les semaines et comme on en a parlé la semaine dernière probablement qu'on a été un peu plus réceptif.

[Benjamin] à celle-là et donc c'est Arduino. Arduino, je ne sais pas si vous connaissez.

[Benjamin] c'est un système de développement open source hardware, c'est à dire qu'on peut programmer un microcontrôleur.

[Benjamin] depuis son ordinateur. C'est absolument génial, ça a fait la joie de plein de lycéens, collégiens, étudiants et retraités.

[Gaël] Oui on avait à disposition des arduino dans mon école d'Angers.

[Benjamin] et bien tu as bien de la chance parce que moi à l'école je faisais du HC11 et c'était super relou.

[Benjamin] parce que la Arduino en fait c'est un microcontroleur qui se branche par USB, donc une interface, un environnement de développement qui se programme très facilement. Pour le programmer on clique sur un bouton et ça fait tout et donc c'est vraiment super et c'est un outil ultra pédagogique mais qui peut être utilisé au-delà de son aspect pédagogique.

[Gaël] Et c'est quoi l'enshitification d'arduino s'il te plait ?

[Benjamin] Alors l'enshitification, c'est ce dont on parlait la semaine dernière, c'est le terme qui, selon Cory Doctorow, dit que...

[Benjamin] le... si un acteur du web a la possibilité de pourrir un écosystème, il le fera.

[Gaël] Et là cette fois l'acteur c'est Qualcomm.

[Benjamin] Qualcomm parce que Arduino, à l'origine, c'est un...

[Benjamin] italien qui avait inventé ce système là c'était open source

[Gaël] Donc il faut l'appeler Arduino.

[Benjamin] Et oui, c'est ça, on a l'air aux accents dans ce podcast.

[Benjamin] C'est pas très woke hein, mais...

[Gaël] Moitié italien donc on va dire que ça va être bon.

[Benjamin] Une des particularités d'Arduino, c'est que c'est totalement open source, le logiciel et le matériel. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a plein de clones chinois d'Arduino.

[Benjamin] plutôt très bien parce que ça a contribué au développement de cette plateforme.

[Benjamin] Et donc là ça a été racheté par Qualcomm, qui s'est empressé.

[Benjamin] C'est... c'est... c'est...

[Gaël] prononcer le nom des concurrents chinois.

[Benjamin] Alors on a perdu Gaël, c'est parce que tu voulais faire l'accent chinois c'est ça ? Je comprends pas.

[Benjamin] Je ne couperai rien au montage, tu le sais, tu le sais.

[Gaël] Oui je sais comme d'hab' comme d'hab' et donc du coup...

[Benjamin] Et donc en fait ils ont changé essentiellement pour l'instant les termes du contrat et des licences et donc quand on est sur la plateforme Arduino, et bien dorénavant par exemple, on n'a plus le droit d'essayer de voir ce qu'il y a de faire de reverse engineering, etc.

[Benjamin] complètement contraire à l'esprit de bidouilleur, de hacker.

[Benjamin] d'arduino où tout est libre, ouvert et on doit pouvoir bidouiller comme on veut.

[Benjamin] Donc ça prend une tournure...

[Benjamin] assez inquiétante et je pense que il est temps de s'en détourner, de forquer, de faire d'autres choses, je ne sais pas. En tout cas...

[Benjamin] En quelques semaines à peine, ils ont réussi à tuer l'esprit et les valeurs d'un projet qui avait des années.

[Gaël] C'est marrant parce que c'est vraiment le problème de l'open source, le rachat par une entreprise qui va changer les licences, qui va fermer les licences...

[Gaël] me dit ça sur Arduino donc là qui est du hardware.

[Gaël] Mais je pense tout de suite à HICORP qui a été racheté par IBM, donc c'est ceux qui faisaient Terraform et qui...

[Gaël] et qui faisaient notamment aussi Volt.

[Gaël] Donc là il y a des forks qui ont été faits.

[Gaël] Ça me fait penser...

[Gaël] Alors, moyen même pas du tout open source mais Broadcom qui a racheté VMWare qui a augmenté tous les tarifs.

[Benjamin] assez violemment.

[Gaël] Très très violemment...

[Gaël] IBM qui avait racheté Red Hat, on voit aussi en fait des changements dans la stratégie.

[Benjamin] Ce qui est important, alors il y a une constante, c'est des gens qui montent un projet sur des valeurs de logiciels libres avec des codes ouverts, et puis à un moment il y a un exit qui se présente, c'est-à-dire un acheteur potentiel.

[Benjamin] sûrement des entrepreneurs qui veulent partir à la retraite.

[Benjamin] Après tout, c'est leur boulot, c'est eux qui l'ont fait, on peut pas leur en vouloir de revendre.

[Benjamin] Les gens qui ont investi pour racheter, ils ont racheté la marque essentiellement.

[Benjamin] ils ont racheté la propriété intellectuelle du code source mais comme on peut forquer le projet, et bien ils vont avoir tendance à essayer de refermer...

[Benjamin] pouvoir monétiser et rentabiliser leur investissement et c'est pas totalement incongru en fait.

[Benjamin] tristement logique.

[Gaël] Et en parlant d'arduino, moi je connais quelque chose qui doit utiliser d'arduino, je pense, c'est les bornes publicitaires dans les magasins.

[Gaël] Non, tu penses que ça utilise pas des Arduino ?

[Benjamin] Je pense que cette transiclasse n'était pas au niveau des transiclasses habituelles.

[Gaël] Ok je l'ai tenté quand même

[Benjamin] Elle était vraiment trop capillotractée celle-là.

[Gaël] Tu m'as envoyé donc du coup une vidéo où on voit une borne publicitaire dans un magasin qui fait de la publicité très ciblée Puisqu'à chaque fois que quelqu'un passe à côté

[Gaël] Je pense qu'elle étudie...

[Benjamin] Ben, le sexe, l'âge, la taille...

[Gaël] et elle va te pousser un produit présent dans le magasin, directement en publicité.

[Gaël] Donc là on est en plein là, dystopie vraiment affreuse ou...

[Benjamin] On est au-delà de la dystopie, parce que même dans les dystopies qu'on connaissait, il n'y avait pas de...

[Benjamin] Enfin même Black Mirror ils ont pas fait ça

[Gaël] Et puis en plus dans les dystopies en général c'est un peu classe, il y a des néons, il y a des trucs en 3D et tout, là c'est vraiment...

[Gaël] un peu pérave, y'a une borne au milieu du truc qui a l'air d'être à mi-plastique, mi-carton.

[Benjamin] Tu veux dire que si la surveillance systématisée est classe, ça passe ?

[Gaël] Oui, moi j'accepte.

[Benjamin] Donc là, le principe, c'est que je rentre dans le magasin, il y a une caméra qui étudie mon profil par rapport à mon apparence physique et qui va me proposer un message publicitaire.

[Benjamin] rapport avec ce qu'elle a compris.

[Benjamin] Et ben moi je trouve ça très bien.

[Benjamin] Je trouve ça très bien ces publicités parce que ça n'a que des vertus positives.

[Benjamin] La première c'est que si les gens l'acceptent, on pourra se...

[Benjamin] se rendre à l'évidence que notre civilisation est foutue.

[Benjamin] et que ça sert à rien de se battre à partir du moment où les gens acceptent qu'on fasse leur profil quand ils rentrent dans un magasin pour leur vendre des produits.

[Benjamin] et qui trouve ça normal, on ne peut pas se battre pour eux.

[Benjamin] j'y croirais plus moins.

[Gaël] Donc entre optimisme, on va se révolter contre ces pas de publicitaires.

[Benjamin] Alors ça c'est la contrapo... ouais effectivement c'est l'autre versant de la pièce. C'est que si en revanche les gens disent non mais c'est quand même grave cette publicité qui analyse mon apparence physique. Alors au passage il y a un traitement de données à caractère personnel. Je me demande bien quelle est la base légale qui est utilisée pour ça, parce que mon apparence physique est une donnée à caractère personnel. Donc le RGPD s'applique, il y a un traitement.

[Benjamin] ça me paraît difficile de prendre l'intérêt légitime là-dedans, et la base contractuelle j'y crois pas du tout, donc pour moi c'est forcément...

[Benjamin] du recueil de consentement.

[Benjamin] et je ne sais pas, je n'ai pas l'impression qu'on demande le consentement

[Gaël] Ils font signer aux gens. À l'entrée tu dois signer.

[Benjamin] faut cocher, ouais, non, donc bon, pour moi déjà il y a un problème de RGPD, mais surtout...

[Benjamin] je ne peux que croire que les gens vont se révolter là-dessus et si les gens se disent non mais c'est pas normal qu'on me traque, qu'on regarde qui je suis et qu'on me propose de la publicité par rapport à mon apparence

[Benjamin] et ben on va peut-être finir par comprendre que c'est aussi tout à fait anormal de tolérer sur le web ce qu'on ne tolère pas dans la vie parce que, ben au final, notre vie numérique a pris tellement de place aujourd'hui que c'est d'autant plus grave.

[Benjamin] Donc je crois aux vertus pédagogiques.

[Benjamin] de cette expérimentation.

[Gaël] J'y vois un autre problème, c'est que ça pose un problème directement de sexisme.

[Gaël] potentiellement racisme.

[Gaël] Pourquoi est-ce que tu proposes ce produit là à telle personne et cet autre produit à quelqu'un d'autre ?

[Gaël] Est-ce qu'une jeune fille aurait proposé une Barbie et un jeune garçon à un piste...

[Benjamin] Un camion de pompier.

[Gaël] Donc bon, en fait ça pose même des...

[Gaël] des problèmes purement moraux.

[Gaël] Et par contre je pense que...

[Benjamin] ça concentre bien tous les travers de notre société actuelle.

[Gaël] Ouais mais le truc c'est que je...

[Gaël] Je pense qu'en fait bah effectivement c'est un truc un peu plastique... euh... carton. Ça a l'air d'être un peu pérave. Je pense pas que les gens comprennent bien qu'ils sont... filmés. Et p...

[Gaël] et qu'on leur pousse un produit à eux.

[Gaël] Il y a des gens qui passent, personne n'y fait trop attention.

[Gaël] Et je pense que ça restera un petit peu oublié.

[Benjamin] Oui mais maintenant que les gens ont écouté R.D.G.P. quand ils passeront devant, ils le sauront.

[Gaël] sujets suivants.

[Benjamin] Sujet suivant.

[Benjamin] T'as une transique là, toujours pas ?

[Gaël] Non vraiment, aucune tranceuse classe et en plus j'étais en train de boire.

[Benjamin] Tu nous as habitué au Transi Class.

[Gaël] Instagram, Musel, les organisations féministes.

[Benjamin] Eh bien ça c'est une excellente nouvelle, et que des bonnes nouvelles finalement aujourd'hui.

[Gaël] Oh oui oui très bien, je te laisse développer du coup.

[Benjamin] Alors c'est une excellente nouvelle pourquoi ? Parce que Instagram c'est une plateforme privée.

[Benjamin] et c'est eux qui déterminent les conditions générales d'utilisation de la plateforme et ils font bien ce qu'ils veulent.

[Gaël] Je suis tellement pas d'accord avec toi parce qu'en fait...

[Gaël] C'est encore une fois c'est toujours pareil, les Etats-Unis hein.

[Gaël] ils font ce qu'ils veulent avec leur morale et ils font ce qu'ils veulent chez eux.

[Gaël] Oui c'est une entreprise privée, mais à partir du moment où elle arrive...

[Benjamin] américaine.

[Gaël] Oui mais apparemment il est sur le sol européen et d'autant plus français.

[Gaël] et bah ils ont pas à nous imposer leur morale.

[Gaël] Alors, je vois ce que tu veux dire, c'est que...

[Gaël] Je spoil un peu mais tu vas dire bon ok. La solution est simple, quitte t'instagram.

[Benjamin] Alors la solution depuis le début c'était de ne pas aller sur Instagram. Ça c'est une évidence, Instagram ça appartient à Facebook.

[Benjamin] Facebook c'est quand même une palanquée de scandales, Cambridge Analytica et compagnie

[Benjamin] qui fait son beurre sur nos données à caractère personnel, il ne faut utiliser aucune des plateformes de Facebook Méta. Aucune. Et Instagram en fait partie. Instagram, même avant d'être acheté d'ailleurs par Méta, leur credo c'était des photos moches avec des filtres pourris. Ça n'avait aucun intérêt et je pense que ça n'en a toujours pas beaucoup. Le problème c'est que...

[Benjamin] Ça a concentré énormément de monde, beaucoup de gens vont dessus et ce qui fait la valeur d'Instagram aujourd'hui c'est que tout le monde y est.

[Benjamin] tout le monde y est et du coup ils font ce qu'ils veulent.

[Benjamin] Non je te la laisserai pas parce que Instagram c'est de la merde et y'a jamais eu aucune bonne raison d'y aller.

[Gaël] Donc c'est là où les gens sont. Quand tu as besoin de faire voir tes combats ou voir en fait certains publics, il y a souvent des questions.

[Gaël] C'est là bas que tu dois aller. On n'a pas précisé mais en fait...

[Benjamin] Non, ça c'est faux, c'est pas là bas que tu dois aller, c'est là bas que tu veux aller parce que t'es flémar.

[Gaël] on n'a pas précisé le sujet mais c'est pas les organisations féministes qui le... qui le... camoufle.

[Gaël] En fait c'est même...

[Gaël] politique, je vois que ça va un peu plus loin parce que ça va aussi sur les sujets de santé etc dans l'article. D'ailleurs j'ai découvert que tu lisais régulièrement Tellerama puisque tu...

[Gaël] puisque tu m'as envoyé cet article.

[Benjamin] Je suis abonné à Télérama, je lis Télérama depuis 1981 monsieur.

[Gaël] Très bien. Et donc du coup...

[Gaël] Aujourd'hui c'est de l'invisibilisation globale, c'est là où les gens sont... Effectivement on pourrait commencer à faire bouger les gens, mais à partir du moment où tu changes d'une plateforme vers une autre, en fait t'as plein de monde qui ne te suit pas.

[Gaël] c'est comme, est-ce que t'as déjà essayé de changer de bar avec tes potes en soirée ? T'es dans un bar numéro 1, tu dis ah ouais on va dans l'autre bar à côté, et bah t'en as 20%

[Benjamin] Mais moi j'ai pas de pote, quand je veux changer de bar, je me barre... du bar.

[Gaël] bah voilà, et bah les gens, ils restent sur Instagram parce que...

[Gaël] si part ailleurs ils perdent leur communauté

[Benjamin] Oui mais sauf que tout le monde se dit ça...

[Benjamin] Instagram encore une fois c'est une plateforme de diffusion, ils ne produisent aucun contenu, zéro, ils n'en produisent pas, mais ils se permettent de dire ça oui, ça non, ça peut être, ça shadow ban, ça blacklisté, ça n'a aucun sens, c'est...

[Benjamin] C'est complètement...

[Benjamin] C'est scandaleux et c'est de la paresse. C'est ce qu'on disait la semaine dernière sur l'enshitification. Pourquoi est-ce que ça marche ?

[Benjamin] l'emmerdification du web, c'est parce que les gens sont paresseux et disent je vais rester sur WhatsApp parce que toute ma famille est sur WhatsApp. Eh ben non ! Moi j'ai dit à tous les membres de ma famille stop, on dégage de WhatsApp.

[Gaël] C'est pour ça que tu me disais que tu...

[Gaël] Tu vas pas faire Noël avec ta famille puisque personne n'a vu tes messages.

[Gaël] Ils sont tous sur WhatsApp.

[Benjamin] Ha ha ha. Non mais il y a un moment où si on veut que les choses changent, comme on dit vulgairement, il faut se sortir les doigts du fondement.

[Benjamin] refuser et se rebeller, c'est indispensable. On ne peut rien faire si on met pas un tout petit peu d'énergie. Et la première chose c'est dire que...

[Benjamin] Instagram, il ne faut pas y aller, c'est tout !

[Benjamin] Y'a aucune bonne raison d'y aller. Si on y va parce que tout le monde y est, et ben ils vont continuer à tenir tout le monde par les couilles. C'est tout.

[Gaël] Benjamin. Je suis utilisateur, mais bien sûr, mais...

[Benjamin] Parce que je sais que tu vas retourner sur Instagram, espèce de traître.

[Gaël] Je suis sur Instagram, j'utilise régulièrement Instagram parce qu'en fait c'est là où les gens sont et pour moi toucher un public large...

[Gaël] En fait, je le sais pas encore mais je pense que Instagram met publication politique, il les shadowman, ou alors en tout cas...

[Gaël] Et bah oui, bon bah c'est comme ça. Donc...

[Gaël] Si je veux arrêter d'utiliser Instagram et que je veux me rebeller.

[Gaël] J'ai l'impression de connaître déjà la réponse, mais qu'est-ce que je peux utiliser ?

[Benjamin] J'ai l'impression que tu te moques de moi et que tu fais semblant de ne pas savoir.

[Gaël] Je te laisse, je te laisse ton mot de parole. Libère-toi. Où est-ce que je vais ?

[Benjamin] Non, alors des plateformes sur lesquelles on peut s'exprimer, bah c'est pas dur, c'est les plateformes...

[Benjamin] nous décidons quelles sont les conditions générales d'utilisation.

[Benjamin] Et donc il faut qu'on reprenne le contrôle et pas qu'on le délègue à un tiers qui...

[Benjamin] qui plus est si c'est un dégâts femmes américains.

[Benjamin] Il y a des solutions techniques qui existent.

[Benjamin] Évidemment, je pense que le mot que tout le monde attend, c'est le fait divorce.

[Benjamin] le fait diverse, c'est pas la meilleure solution, c'est pas la seule, en tout cas c'est aujourd'hui la plus répandue.

[Benjamin] Je sais plus le dire sans l'accent.

[Gaël] comment je m'inscris au Fediverse.

[Benjamin] une plateforme qui s'appelle PixelFed par exemple qui te permet de publier des images, qui te permet de publier des vidéos, des vidéos courtes, il y a même une application mobile qui existe.

[Benjamin] Et tu peux choisir un hébergeur, tu peux en changer si CCG1 ne te plaise pas, tu peux t'auto héberger.

[Benjamin] et tu peux t'interconnecter à l'ensemble des autres plateformes. Exactement, on en a déjà parlé mais je reprends l'analogie, exactement comme le mail. Le mail tu peux choisir chez qui tu vas avoir ton adresse mail, il n'y a pas un seul fournisseur d'adresse mail qui...

[Benjamin] qui déciderait quels sont les sujets qu'on a le droit d'aborder dans ces conversations. Ça paraît idiot à dire, mais c'est exactement ce qui se passe sur ces plateformes là, si on prend TikTok, si on prend Instagram, si on prend Facebook, si on prend X...

[Benjamin] Toutes ces plateformes là, c'est elles qui décident du contenu des messages qu'on s'échange entre nous.

[Benjamin] on n'imagine pas un seul instant que, moi par exemple, j'utilise une adresse free

[Benjamin] que FreeDiz, ah bah non mais désolé, ce sujet là, vous ne pouvez pas l'aborder dans vos correspondances.

[Benjamin] ou qu'il n'y ait qu'un seul serveur de messagerie. Alors malheureusement d'ailleurs...

[Benjamin] Microsoft et Google ont un peu phagocyté le marché et imposent un peu leurs règles à tous les gens qui essayent d'avoir leur propre système de messagerie.

[Benjamin] impose grave leurs règles. Moi j'ai un serveur de messagerie que je gère moi-même et ça se passe pas trop mal mais parce que j'ai pas des très gros volumes donc je passe un peu sous le radar je pense.

[Benjamin] Donc c'est un peu compliqué aujourd'hui parce qu'on a laissé des gros acteurs prendre suffisamment de parts de marché pour qu'ils puissent...

[Benjamin] imposer leurs règles et c'est jamais bon

[Benjamin] C'est même une des règles de base du capitalisme, c'est de dire il faut de la concurrence pour que ça se développe, pour une fois on va être d'accord.

[Benjamin] oui il faut qu'il y ait des acteurs différents pour que ça puisse fonctionner et le fait divers c'est ça.

[Benjamin] Donc on a parlé de Mastodon, qui est le plus gros serveur en termes de nombre d'utilisateurs du Fédiverse.

[Gaël] Allez nous envoyer des messages.

[Benjamin] Likez, partagez, commentez !

[Gaël] Exactement.

[Benjamin] directement sans intermédiaire.

[Gaël] et on répond à tous les messages.

[Gaël] Et notamment, on répond également au message de Ah mais quand est-ce que ça sort les épisodes de R.D.G.P ? Et bah ça sort tous les mercredis matin !

[Gaël] Ça c'est une chronique hebdomadaire.

[Gaël] On fait tout pour à chaque fois.

[Gaël] Comme ça au moins on répond à la question une bonne fois par doute.

[Benjamin] Bon, merci de cette parenthèse qui m'a presque fait perdre le fil. On était en train de parler de messagerie électronique et de faits divers.

[Benjamin] tout au début, quand Mastodon s'est lancé...

[Benjamin] et ben la plateforme Mastodon.social qui est la plateforme principale parce qu'elle est...

[Benjamin] géré par les développeurs de Mastodon.

[Benjamin] tout le monde allait s'inscrire sur cette plateforme là et en fait ils ont bloqué les inscriptions en disant non mais venez pas tous ici pour que ça marche il faut qu'il y ait plusieurs instances plusieurs serveurs il faut pas qu'il y en ait un qui est le monopole ou un quasi monopole et c'est indispensable et alors

[Benjamin] La critique qu'on a souvent sur le fait divers c'est sur mastodon, c'est dire ah non mais du coup je me connecte sur quelle plateforme où je vais, c'est exactement pareil que quand fallait que je choisisse ma messagerie, est-ce que je vais sur...

[Benjamin] Outlook ou Gmail, ou Free ou Caramel ou un autre.

[Benjamin] C'est exactement la même question.

[Benjamin] Qu'est-ce qui s'est passé dans le mail ? Tout le monde est allé sur les mêmes.

[Benjamin] Et ça se... c'est en train de mal se passer.

[Benjamin] Donc dans le fait divers, c'est important de prendre le temps par rapport à ses opinions, par rapport à ses intérêts, de trouver l'instant sur lequel on est bien. On peut en tester plusieurs, on peut avoir plusieurs comptes.

[Benjamin] Et de toute façon, ça n'empêche pas d'interagir avec des gens qui sont sur une autre instance.

[Gaël] Exactement.

[Gaël] Je passe au dernier sujet, maintenant que t'as endormi absolument tous les auditeurs.

[Benjamin] et auditrices.

[Gaël] Parce que personne comprend rien au fait diverse à part toi.

[Benjamin] entre les accents et... Bon, bref, c'est pas très woke cette semaine, hein ?

[Benjamin] présente tes excuses aux auditrices et aux auditeurs... aux auditeurises.

[Gaël] Excusez-moi, à tout !

[Gaël] Dernier sujet.

[Benjamin] Dernier sujet déjà comme le temps passe.

[Gaël] Des chercheurs ont alerté WhatsApp.

[Gaël] d'une faille de sécurité sur le système. Donc qu'est-ce qu'ils ont fait ?

[Gaël] Ils ont remarqué...

[Gaël] Ils ont pris... chaque numéro...

[Gaël] Un à un, ils ont fait des tests.

[Benjamin] lavage donc ils ont commencé par 1 pour les états unis 00 00 00 00 1

[Benjamin] 0 0 0 0 0 0 2 oh la vache

[Gaël] Exactement, ils l'ont fait à la main et je crois qu'ils étaient trois dans un garage. Ça leur a pris vraiment un temps fou.

[Gaël] Mais le pire c'est quand il casse

[Gaël] Donc ils ont clairement fait un script avec un bot qu'il fait automatiquement et donc du coup à chaque fois qu'il y a un Nuro qui fonctionne, WhatsApp il clignote et là les chercheurs récupèrent.

[Gaël] et récupère en premier moment l'avatar de l'utilisateur.

[Benjamin] Et ils ont fait ça donc au moins

[Benjamin] Combien tu disais ? 3,5 milliards ?

[Benjamin] D'accord, donc ça veut dire qu'ils l'ont fait même beaucoup plus parce qu'il y a probablement des numéros qu'ils ont testés

[Benjamin] qui n'ont pas répondu de gens qui ont un numéro de téléphone.

[Benjamin] ne sont pas sur WhatsApp, bravo à eux, ou...

[Benjamin] des numéros qui ne sont pas attribués du tout, qui n'existent pas.

[Gaël] Exactement. Mais ils ont récupéré 3,5 milliards, c'est la totalité des personnes qui sont inscrites sur WhatsApp. Je pense qu'il faut y aller.

[Gaël] faut se dire

[Benjamin] peut-être pas la totalité mais en tout cas ça fait une proportion non négligeable.

[Benjamin] Et donc ils ont découvert ça quand ?

[Gaël] Alors ils ont alerté pour la première fois WhatsApp.

[Gaël] en 2017.

[Benjamin] Ah oui, ça date un peu déjà.

[Gaël] Ça n'a pas été corrigé.

[Gaël] Et c'est en 2025 qu'ils ont fait.

[Gaël] qu'ils ont fait ça et qu'ils ont exploité la faille et qu'ils ont récupéré tous ces numéros de téléphone.

[Benjamin] Et la faille, elle existe encore ?

[Benjamin] Est-ce qu'on le sait ça ?

[Benjamin] Parce que donc aujourd'hui...

[Gaël] Je crois que ça a été corrigé.

[Benjamin] les 3,5 milliards de numéros de téléphone WhatsApp.

[Benjamin] ils les ont mis à disposition ? Non.

[Gaël] Non, non, c'est les chercheurs qui ont gardé les données.

[Benjamin] Donc dans notre malheur on a du bol parce qu'il y a une faille, elle a été utilisée, exploité, mais les données issues de...

[Benjamin] de cet acte n'ont pas été publiés.

[Gaël] Exactement.

[Benjamin] Les failles ça peut arriver à tout le monde, la sécurité absolue n'existe pas.

[Benjamin] On peut quand même regretter que Meta, avec les moyens qu'on imagine, n'ait rien foutu depuis 2017.

[Benjamin] Et puis on a envie de dire...

[Benjamin] S'il en fallait une de plus, une raison supplémentaire pour quitter WhatsApp.

[Gaël] C'est la fin de notre épisode je pense, Benjamin ?

[Gaël] Déjà !

[Benjamin] Déjà ? Eh ben merci.

[Gaël] Ça fait seulement 6 heures qu'on tourne !

[Benjamin] Ça fait pas 6 heures, t'exagères toujours un petit peu, hein ?

[Gaël] Allez, clôturons l'épisode !

[Benjamin] Et bien merci à toutes et à tous d'avoir écouté R.D.G.P, le podcast sérieux qui vous emmène au cœur des enjeux des droits numériques, des libertés individuelles et de la vie privée.

[Benjamin] podcast est hébergé par CastpPod, solution open source libre et gratuite d'hébergement de podcast.

[Benjamin] N'oubliez pas que vous pouvez interagir en direct, sans intermédiaire et sans GAFAM directement avec nous, sur le Fédiverse et en particulier sur Mastodon où vous pourrez...

[Benjamin] Partagez, likez et commentez !

[Benjamin] N'hésitez pas à nous envoyer toutes vos questions, on y répondra dans le prochain épisode de RDGP. Merci et bonne semaine !